Le recyclage des musiques afin d'en modifier les formes ou d'en créer des nouvelles n'est certes pas un phénomène nouveau, mais la révolution numérique en cours depuis les années 80 en multiplie les pratiques. Remix, bootleg, bastard pop... mashup.

Les technologies numériques sont aujourd'hui au service de l'enregistrement, du traitement, de  la mutation, de la reconstitution, de la composition en général, du partage et de la diffusion exponentielle des sons.

D'abord chez les DJ assignés au plancher de danse et à la FM commerciale, puis chez les artistes de la musique électronique, puis chez les musiciens de tous styles, puis chez des centaines de milliers d'internautes, les pratiques du recyclage ont progressé à la vitesse de l'éclair depuis les années 80.

Non seulement peut-on repiquer ou citer des fragments d'oeuvres afin de les citer à travers des formes divertissantes, mais encore peut-on les transformer radicalement, à tel point que la source soit devenue méconnaissable.

C'est dire aussi que les technologies numériques permettent nombre croissant de compositeurs de recyclent les sons captés dans la nature...  mais aussi dans leur discothèque ou sur l'internet! Certains donnent même priorité au recyclage d'oeuvres existantes: il existe nombre de communautés d'artistes mashup. Quotidiennement, il se crée des mashups aux quatre coins de la planète internet.

C'est précisément ce qu'ont réalisé François Lafontaine, Louis-Jean Cormier et leurs collègues du groupe Karkwa lorsqu'ils furent approchés afin de donner un ancrage québécois à son webdocumentaire sur le recyclage généralisé de la musique.