L'ADISQ sera animé pour la huitième année consécutive par Louis-José Houde. Le populaire humoriste, qui offre chaque semaine quatre représentations de son spectacle Les heures verticales, pourrait facilement se passer de cette charge de travail supplémentaire. Mais il avoue qu'aucun autre contrat ne lui procure autant d'adrénaline que ce gala.

«Lorsque le gala fonctionne, ça dépasse tous les high que j'ai eus dans ma carrière. C'est pour ça que je fais ça. J'ai eu des premières de spectacle, j'ai joué au Centre Bell, mais le kick n'est pas aussi fort.»

Le Montréalais de 36 ans poursuit: «Je ne fais pas de radio, de télé ou de cinéma. Moi, mon truc, c'est le gala de l'ADISQ. C'est ma sortie de l'année.»

Comme à son habitude, Louis-José n'a pas pris à la légère cette huitième animation de la fête de la musique. Celui qui n'a jamais essuyé de mauvaise critique pour sa performance au gala de l'ADISQ n'a pas l'intention que ça change.

«Je ne veux pas faire ça sur le coin d'une table, rapidement, fait-il. Six mois avant le gala, je commence à travailler. Au début de l'été, j'ai envoyé des textes à François Avard, qui m'aide à l'écriture. J'avais écrit plus de deux heures, même si, au final, j'en garde environ vingt minutes.»

«C'est de plus en plus difficile d'écrire, puisque c'est le même sujet, souligne-t-il. Je ne dois pas me répéter. La première année, je pouvais parler d'un million d'affaires. Après huit ans, ce n'est pas la même chose. Par exemple, j'avais tout un numéro sur la technologie, les iPhone... Finalement, je l'ai enlevé. Ça sonnait trop usé. Je ne veux pas que les gens disent le lendemain: «On avait déjà entendu ces blagues-là», dit Louis-José Joude, qui écrit toujours ses textes à la main et qui vient tout juste d'acheter son premier iPhone (qu'il «laisse toujours en mode silencieux»).

Savoir bien doser

Mis à part l'animation du gala 2010, dans une période où «ça n'allait pas bien», ce qui a transparu sur scène, Louis-José Houde est satisfait de son travail. Mais c'est surtout depuis deux ans qu'il sent qu'il maîtrise vraiment son emploi. «Je comprends mieux comment construire le numéro d'ouverture et plein de trucs techniques. Je sais quand, dans le gala, je dois passer la puck vite et ne pas m'étirer.»

«Maintenant, j'anime aussi plus pour la salle que pour la télé. Je me permets de faire une blague qu'une téléspectatrice ne comprendra pas, mais qui va faire rire Pierre Lapointe. Ça crée une belle atmosphère et les gens à la maison le ressentent.»

De nombreux artistes vont aussi agrémenter la soirée par des numéros musicaux, dont Daniel Bélanger, MarieMai, Louis-Jean Cormier, Pierre Lapointe, Les Trois Accords et Roch Voisine. Il y aura aussi les deux découvertes de l'année de LouisJosé Houde, Karim Ouellet et Les soeurs Boulay.

Inspiration quotidienne

Ce n'est pas seulement sur la scène que le lauréat du Félix du spectacle humoristique de l'année, qui a été décerné à l'Autre Gala, comprend mieux comment doser son animation. Dans son quotidien aussi.

Encore cette année, le comique n'a pas bu d'alcool pendant deux mois pour être au sommet de sa forme ce dimanche. «Les 10 premiers jours, c'est dur. Mais après, c'est facile. Parce que je vois les bienfaits: je dors mieux, j'ai plus d'énergie, je digère mieux et je n'ai pas de sautes d'humeur.»

Celui qui ne rate jamais une occasion pour blaguer ajoute: «Mais après le gala, je vais boire pendant un mois, comme Jim Morrison dans les derniers mois de sa vie!»