Après le maire de Québec Régis Labeaume, c'est le tour des organisateurs de différents festivals québécois de critiquer la décision du maire Gérald Tremblay et du grand patron de Spectra, Alain Simard, de devancer les FrancoFolies en juin l'an prochain.

Tour à tour, plusieurs organisateurs ont dénoncé la situation ce matin, certains allant même jusqu'à demander la démission du maire Tremblay.

«On a une administration qui a des réflexes mafieux. C'est le mot. Qui prend avec des promoteurs privés des décisions qui ne respectent pas l'intérêt public (...) Au nom de la paix et du dialogue, je demande à Gérald Tremblay de débarrasser la place. Il n'a plus aucune crédibilité pour parler au nom de Montréal, métropole culturelle», a déclaré ce matin l'organisateur du festival Présence autochtone, André Dudemaine.Pour M. Dudemaine, le chevauchement des FrancoFolies avec son festival, qui se tient chaque année du 10 au 21 juin, est un «véritable tsunami».

Le président du Comité de la Fête nationale à Montréal, Mario Beaulieu, a lui aussi déploré le fait que Spectra ait décidé de déménager les FrancoFolies du 9 au 19 juin cette année, plutôt que de conserver l'événement en août. «Les Francos seront juste avant la Fête nationale. Les effets de ce déménagement sont difficiles à prédire. Mais on peut se demander si la Fête nationale ne sera pas banalisée après 10 jours de festival de musique francophone», a dit M. Beaulieu.

Le directeur général du Comité de la Fête nationale à Montréal, Luc Savard, dénonce pour sa part le fait que les festivals directement concernés par le déménagement des FrancoFolies n'ont pas été consultés. «On a appris la décision en même temps que tout le monde! On n'a eu aucune considération pour nous. C'est un échec lamentable au niveau de la concertation des festivals», a dit M. Savard.

Les organisateurs du Festival d'été de Québec estiment eux aussi que le déménagement des FrancoFolies met à risque leur événement. La présidente du conseil d'administration du Festival d'été, Marie-France Poulin, a dénoncé la «décision unilatérale» des FrancoFolies, qui va déséquilibrer le calendrier des festivals dans la province.

Ce changement au calendrier crée un risque de perte de revenus, de couverture médiatique et pourrait limiter la présence des artistes français sur les scènes du Festival d'été.

Qu'ils soient à Montréal ou à Québec, les organisateurs de festivals demandent au gouvernement de s'en mêler.

Hier, le ministre responsable de la Capitale nationale, Sam Hamad, a menacé de couper la compensation de 200 000$ accordée annuellement aux FrancoFolies pour pallier au manque découlant du fait que l'événement se tenait au mois d'aoûts. Ce matin, la ministre responsable de la région de Québec, Josée Verner, a dit qu'elle appuyait son maire et le festival d'été de Québec.

D'autres réactions suivront aujourd'hui.