Pop Montréal aime bien investir des endroits inusités pour y tenir ses concerts présentés dans une cinquantaine de salles d'aujourd'hui à dimanche. Le festival, qui célèbre son 12e anniversaire, a organisé des concerts à la Fédération ukrainienne, rue Hutchison, quelques années avant qu'Arcade Fire ne fasse connaître cette ancienne synagogue des années 30 d'un plus vaste public en y jouant cinq soirs en février 2007.

«Quand on a commencé à s'installer dans des lieux alternatifs, ça se prêtait bien au contexte de notre festival, explique le directeur de Pop Montréal, Dan Seligman. Notre festival a un esprit communautaire et c'est normal qu'on présente des concerts dans des églises ou des anciennes écoles qui ont été bâties pour rassembler les gens. Les gens ont apprécié et ça nous a encouragés à trouver d'autres lieux intéressants.»

Un peu de magie

Ces lieux moins fréquentés, sinon inusités, participent à l'expérience du concert, estime Seligman: «Faire des spectacles dans des lieux différents, ça ajoute un peu de magie. Dès qu'on entre à la Fédération ukrainienne, à l'église Saint-Jean-Baptiste ou à l'église au toit rouge (sur Président-Kennedy), nos sens sont plus éveillés qu'au Métropolis, à la Sala Rossa ou au Club Soda où on est plus engourdis.»

Ces lieux alternatifs exigent toutefois une approche différente de la part de Pop Montréal. «Ce sont habituellement des gens peu ou pas habitués à accueillir des shows, il faut donc faire attention, il faut être plus à l'écoute et plus délicat dans notre façon de négocier.»

Six lieux inusités

> L'École des beaux-arts, au 3450, rue Saint-Urbain

Depuis trois ans, l'ancienne École des beaux-arts est le quartier général de Pop Montréal. «Elle compte plusieurs petites salles, alors on peut y organiser des conférences, un symposium, une installation, ou y projeter des films», indique le directeur de Pop Montréal, Dan Seligman.

> Le studio Breakglass, au 7250, rue Clark

Ce véritable studio d'enregistrement est suffisamment vaste pour accueillir 150 personnes. «C'est une super expérience: dans une ambiance intime, le public fait partie du processus d'enregistrement d'artistes comme Plants and Animals, Yamantaka//Sonic Titan et les soeurs Boulay.»

> L'église Saint-Enfant-Jésus du Mile End, au 5039, rue Saint-Dominique

Rebaptisée église POP Little Burgundy pour la durée du festival, elle accueille des activités de fin de soirée de Pop Montréal. «La plupart de ces églises ont de grandes salles au sous-sol où on peut installer un bar, une scène, et en faire un véritable environnement de concert.»

> Rhodos en haut, au 5583, avenue du Parc

Salle de banquet à l'étage d'un restaurant grec où on pourra voir notamment Ought, Ukrainia et Miracle Fortress. «Cette salle, qui peut accueillir environ 200 personnes, n'a probablement pas changé depuis les années 70. Tu entres et tu te demandes: où suis-je?»

> Empire Exchange, au 51, rue Bernard Ouest

Magasin de vêtements vintage dans lequel on présente des concerts l'après-midi. «Notre mission est aussi de faire découvrir des groupes. Les gens peuvent aller y voir des shows gratuits d'artistes qu'ils n'ont pas nécessairement déjà entendus.»

> Montréal Chinese Presbyterian Church, au 5560, rue Hutchison

On y présente la fête pour enfants Kids Pop. «Une église chinoise au coeur du quartier Outremont-Mile End, c'est étonnant. Il y a là un gymnase qu'on utilise pour cette fête des enfants pendant la journée du dimanche.

Photo: Hugo-Sébastien Aubert, La Presse

Le studio Breakglass