Plus de 400 groupes et chanteurs composent la programmation de Pop Montréal, qui débute mercredi. Comment se retrouver dans cet immense bazar déployé dans la ville entière durant cinq jours et nuits? Alain Brunet et Émilie Côté vous proposent un échantillonnage probant et diversifié: hip hop/R'n'B, sous la bannière «Bling-Bling», vétérans magnifiques, sous «Remis à neuf», valeurs sûres de la programmation dans le coffre à «Bijoux», artistes prometteurs à l'étal des «Trouvailles».

BIJOUX

Portugal. The Man

> Jeudi, 21h, au Corona

Le groupe indie-rock psychédélique Portugal. The Man compte sept albums à son actif, mais grâce à la touche du réalisateur Danger Mouse (The Black Keys), son dernier album Evil Friends lui ouvre des portes vers un succès plus pop. C'est pleinement mérité: tous les titres sont de la drogue pour les oreilles. En spectacle, des refrains à entonner dans un grand bonheur collectif.

Moonface

> Dimanche, 21h30, à la Fédération ukrainienne

Moonface est le plus récent projet de Spencer Krug, qui a fait la gloire du son montréalais avec son ex-groupe Wolf Parade. Il a lancé récemment Everyone is Noah, Everyone is the Ark, premier extrait de son nouvel album Julia with Blues Jeans, qui sortira le 29 octobre. Une ballade piano/voix poignante qu'on a hâte d'entendre en spectacle.

Cory Arcangel et d'Eon

> Jeudi, 20h, au Centre PHI

Les univers de deux artistes visionnaires seront réunis dans le chic Centre PHI. D'un côté, l'art musical de Cory Arcangel, qui s'intéresse à la relation entre la technologie et la culture. Il peut chanter des pièces folk avec de l'Auto-Tunes dans la voix comme restituer la variation 1 de Bach avec des bruits d'animaux. De l'autre, l'électro éclectique sombre, new-wave et R<saxo:ch value="226 128 137"/>&B du musicien montréalais d'Eon, proche collaborateur de Grimes. De haut calibre.

METZ

> Dimanche, 2h, à l'église Saint-Enfant-Jésus du Mile End

L'an dernier, l'album homonyme de METZ a fait la plupart des palmarès de fin d'année pour sa fougue punk et ses délires hardcore. Son rock n'a rien d'original, mais brûle d'intensité et de fuzz. Le trio torontois est responsable d'allumer le party de clôture de Pop Montréal. Espérons que les murs de l'église Saint-Enfant-Jésus du Mile End tiendront le coup.

TROUVAILLES

Jessy Lanza

> Vendredi, 23 h, au Club Lambi

Jessy Lanza a beau être une compatriote canadienne de l'Ontario, le quotidien britannique The Guardian l'a classée avec nous parmi les artistes R'n'B à suivre. Son premier album Pull My Hair Back, sorti il y a moins de deux semaines, s'attire des critiques fort élogieuses. Avec raison. Sa musique électronique est nocturne, atmosphérique et d'une douceur groovy.

DIANA

> Mercredi, 22 h 30, à la Sala Rossa

C'est le magazine britannique NME qui le dit: DIANA fait partie des 10 nouveaux groupes à suivre. Le quatuor canadien (composé de membres des groupes The Hidden Cameras, Destroyer et Bonjay) a lancé à la fin de l'été un premier album sous l'étiquette Jagjaguwar. Son tube Born Again est à ajouter à votre liste de chansons de l'automne: de la musique ambiante aux éclairs pop avec une voix aérienne suave. Sensuel et groovy, à l'image du reste de l'album.

AroarA

> Jeudi à la Casa Del Popolo, Dimanche au Rialto

AroarA est un duo et couple montréalais formé par Ariel Engle et Andrew Whiteman (Broken Social Scene/Apostle of Hustle). Ses deux EP captivent les oreilles avec des pièces minimalistes qui partent dans toutes les directions (folk, électro, arrangements de cordes classiques), portées par la voix magnétique d'Ariel Engle. AroarA suscite beaucoup d'enthousiasme de la part des critiques montréalais. À découvrir.

Foxtrott

> Samedi au Belmont

Foxtrott, c'est Marie-Hélène Delorme. La musicienne électronique roule sa bosse sur la scène montréalaise depuis plusieurs années déjà. Elle a remixé les chansons de Bernard Adamus et de Random Recipe, assuré la première partie de Theophilus London et de YACHT. Son EP Shields réunit trois pièces synthpop créatives d'une grande puissance mélodique et rythmique. Foxtrott n'a pas fini de faire parler d'elle.

BLING-BLING

Killer Mike, précédé de Tre Mission, Shaydakiss et DJ Illo

> Samedi 28 septembre, 22h, Cabaret du Mile End

Au cours des dernières années, la scène musicale d'Atlanta a engendré une portion congrue de l'élite afro-américaine: Andre 3000, Big Boi, Cee Lo Green, Janelle Monáe, The-Dream, mais aussi Killer Mike, un des MC les plus respectés. Sa carrière discographique remonte à 2003, il s'est fait particulièrement remarquer avec ses deux dernières offrandes: R.A.P. Music en 2012 et l'opus sans titre enregistré en tandem avec EL-P sous la bannière Run the Jewels. Un des albums hip-hop les mieux cotés en 2013.

Chali 2na (Jurassic 5) and House of Vibe + Quill + invités

> Vendredi 27 septembre, 20h, Cabaret Underworld

Chali 2na (prononcer Charlie Tuna) a grandi dans le quartier chaud de South Central, à Los Angeles. Au milieu des années 90, il a été l'un des fondateurs de Jurassic 5, alors un des groupes hip-hop les plus visionnaires et les plus influents de la côte ouest américaine. Le MC mène une carrière solo relativement calme, un seul maxi (Against the Current) a été mis en circulation depuis la sortie de l'album Fish Outta Water en 2009 et du mixtapeFish Market Part 2 en 2010. Soul, house, funk, reggae fleurissent dans le hip-hop de Chali 2na.

Cakes da Killa partage le même programme que Poirier&The Salivation Army, Hua Li, Lido Pimienta

> Samedi 28 septembre, 21h, Royal Phoenix

Le homo hop, rap gai si vous préférez, a ses grosses pointures. Parmi les Mykki Blanco et autres Azealia Banks, Cakes Da Killa se fait remarquer dans cette sous-culture également associée à la scène ballroom de New York. Son mixtape The Eulogy a aussi pu jouir d'une belle visibilité dans la presse spécialisée, Pop Montréal a flairé le phénomène et présente ce rapper exubérant, provocateur, homo parfaitement assumé. Le mec ne lésine pas sur la crudité des termes et les balance avec une forte dose d'autodérision.

The Dream - avec Mozart's Sister et Team Rockit

> Vendredi 27 septembre, Théâtre Olympia

Depuis le début des années 2000, Terius Nash alias The Dream figure parmi les incontournables de la pop soul/R'n'B/hip-hop. Fabricant de tubes, réalisateur convoité, très porté sur l'électronique, il a mis au point une pop torride, hypersexualisée, frôlant parfois de soft porno. Il a ainsi imposé le respect sur la planète black sans toutefois en déborder le cadre comme ses amis et collaborateurs Jay-Z, Beyoncé, Rihanna, Snoop Dog et autres Kanye West. Il remplira néanmoins l'Olympia de Montréal, les connaisseurs en la matière ont déjà réservé leurs places et... leur tendre moitié!

Fat Tony, programme partagé avec Alaclair Ensemble, Kydd, Lee Reed, The J. Davis Trio

> Samedi 28 septembre, Club Soda

En partie nigérian mais élevé à Houston, Anthony Lawson Jude Ifeanyichukwu Obiawunaotu nous a simplifié la vie en adoptant le surnom d'un personnage des Simpson. Depuis 2010, le rappeur a enregistré pas moins de quatre albums: RABDARGAB, SCREWDARGAB, Double Dragon (de concert avec Tom Cruz) et le récent Smart Ass Black Boy. Sur les chapeaux de roue! Marqué par le punk, le lo-fi et autres musiques de garage, le hip-hop de cet artiste âgé de 25 ans exclut les enflures et la dentelle de la surproduction.

REMIS À NEUF

Shuggie Otis + Each Other + Lexis

> Samedi 28 septembre, 20h30, Théâtre Rialto

Fils du légendaire chef d'orchestre et promoteur Johnny Otis, Shuggie Otis a connu un départ canon au tournant des années 70. Ses talents de guitariste et de multi-instrumentiste étaient alors convoités par plusieurs artistes de renom, de Louis Jordan à Etta James en passant par Frank Zappa. Le label Epic lui a offert un contrat alléchant... et résilié après trois albums. Inspiration Information, son ultime effort discographique en tant que leader, est devenu un album-culte pendant plus ou moins 30 années passées dans l'ombre.

Bernie Worrell Orchestra et le tromboniste Fred Wesley, précédés de Pyongyang et Hilotrons

> 27 septembre 2013, Cabaret du Mile End, salle Ubisoft

Après avoir reçu une solide éducation musicale au New England Conservatory et à Juilliard, ce musicien légendaire a bifurqué vers la pop. Avec l'inénarrable George Clinton, le claviériste et pianiste Bernie Worrell a injecté le psychédélisme de l'époque dans le funk noir, d'où le groupe Parliament-Funkadelic. Il a été des grandes tournées de Talking Heads, pour ne nommer que celles-là. À 69 ans, il dirige son propre orchestre, invite ses potes (dont le tromboniste Fred Wesley), et c'est ce dont il sera question à Pop Montréal.

Dorothy Moore, précédée de Katie Moore et de Kae Sun

> Jeudi 26 septembre, 20h, Cabaret du Mile End

Dans les années 70, la carrière solo de l'Afro-Américaine Dorothy Moore a été émaillée de tubes soul: Misty Blue, Funny How Time Slips Away et I Believe You. Après quoi elle a disparu de la carte pour ressurgir au milieu des années 80 avec la chanson gospel Givin' It Straight to You. Depuis une quinzaine d'années, elle s'abreuve aux sources de son Mississippi natal, inclut à son répertoire un delta blues pas piqué des vers qu'elle enregistre sur son propre label, Farish Street Records.

Pierre Perpall partage la scène avec Fabricville et Why Alex, Why?

> Vendredi 27 septembre, 23h, église POP Little Burgundy

<saxo:ch value="226 128 137"/>En 1963, le Montréalais Pierre Perpall a remporté un concours de twist présidé par Chubby Checker, rien de moins. Ma Lilli Hello, son premier tube, l'a propulsé au faîte des palmarès trois ans plus tard. Il se consacrerait essentiellement au R'n'B, multipliant les apparitions à la télé québécoise, ouvrant la voie aux artistes de couleur avant de tenter sa chance aux États-Unis dans les années 70. Excellent danseur, entertainer d'expérience, il a partagé la scène avec entre autres Bonnie Pointer,The Commodores,The Drifters, Céline Dion, Joe Dassin, B.B. King.

Third World et invités

> Vendredi 27 septembre, 20h30, Théâtre Corona Virgin Mobile

En marche depuis 1973, la formation jamaïcaine Third World a connu les grandes années du label Island. D'abord d'allégeance roots reggae, le fameux groupe s'est progressivement démarqué en incluant dans sa musique des éléments de soul/R'n'B et d'autres genres tels le folk-pop, le doo-wop ou le calypso. Le chanteur William Bunny Rugs est de l'équipée depuis 1976, Stephen Cat Coore et Richard Daley n'ont jamais abandonné le navire depuis ses débuts. Un grand classique!