La mère de Michael Jackson, émue aux larmes, a évoqué vendredi devant la Cour supérieure de Los Angeles sa relation privilégiée avec son fils, et critiqué les mauvaises langues qui le décrivaient comme un «monstre».

Appelée à la barre des témoins, trois mois après le début du procès qui l'oppose au promoteur de concerts AEG, Katherine Jackson a également réitéré ses critiques à l'encontre des producteurs du dernier spectacle de son fils.

Dans leur plainte, la matriarche de 83 ans et les trois enfants du chanteur accusent AEG d'avoir négligé la santé du «roi de la pop» avant la série de 50 concerts londoniens qu'il devait donner l'été de sa mort.

«Quand j'ai perdu Michael, j'ai tout perdu», a déclaré Mme Jackson en séchant régulièrement ses larmes devant les douze jurés du procès, à la Cour supérieure de Los Angeles.

«Michael et moi étions très proches. Michael était l'enfant que toute mère voudrait avoir», a-t-elle ajouté, décrivant son fils comme «très timide».

Mme Jackson reproche notamment à AEG d'avoir mis son fils entre les mains du Dr Conrad Murray, qui purge actuellement une peine de quatre ans de prison pour homicide involontaire.

Le médecin avait reconnu avoir fourni à Michael Jackson le puissant anesthésiant propofol qu'il utilisait comme somnifère, et qui a causé sa mort par surdose le 25 juin 2009.

Le fils aîné du chanteur, Prince, avait déclaré à la barre en juin que le «roi de la pop» craignait que la série de concerts ne le «tue».

Katherine Jackson est allée dans le même sens vendredi, en affirmant qu'AEG n'avait pas correctement surveillé le Dr Murray et n'avait pas pris la mesure de l'état de santé de son fils les semaines précédant sa mort.

«Mon fils était malade. Ils savaient qu'il était malade et personne n'a dit "Appelez un docteur"», a-t-elle dit, ajoutant qu'elle n'avait jamais entendu parler du Dr Murray avant la mort de la star.

«C'était un médecin pour (les) enfants (du chanteur), je ne savais pas qui il était. Mon fils avait besoin d'un autre docteur», a-t-elle déclaré.

Dans un échange tendu avec l'avocat de la défense Marvin Putnam, elle a ensuite critiqué les détracteurs de la star.

«C'est difficile pour moi d'être assise ici et d'écouter des gens qualifier mon fils de monstre et dire qu'il était fainéant», a-t-elle dit en regardant fixement l'avocat.

«Ce n'était pas un monstre», a-t-elle ajouté.

M. Putnam a rappelé le témoignage de Kenny Ortega, le réalisateur du spectacle, pendant lequel le chanteur avait été qualifié de «fainéant» peu enclin à répéter.

«Il savait ce qu'il faisait. Il n'avait pas besoin de beaucoup répéter», a affirmé la matriarche. De surcroît, selon elle, en juin 2009 son fils «était malade et ne pouvait pas répéter».

Ces derniers jours, l'avocat de Mme Jackson, Brian Panish, s'est concentré sur les aspects financiers de l'affaire, appelant à la barre un expert comptable, Arthur Erk, qui a estimé les gains des 50 concerts et d'une éventuelle tournée à 1,5 milliard de dollars pour Michael Jackson.

Katherine Jackson est le dernier témoin des plaignants, avant que la défense n'appelle les siens la semaine prochaine.

Elle est le quatrième membre du clan Jackson à être appelé à la barre. Avant elle, ont défilé le fils aîné du chanteur, Prince, ainsi que deux de ses neveux, Taj et T.J.

La fille de Michael Jackson, Paris, figurait elle aussi sur la liste des témoins, mais les douze jurés ont dû se contenter de la diffusion d'un témoignage vidéo, après que l'adolescente eut tenté de se suicider, le 5 juin dernier. Elle est actuellement hospitalisée.