Des proches de Michael Jackson ont décrit mercredi, au deuxième jour du procès de Conrad Murray à Los Angeles, la «panique» et la «nervosité» du médecin le jour du décès du «roi de la pop» et sa tentative de récupérer des «crèmes» chez la star, juste après sa mort.

Michael Amir Williams, l'assistant personnel de Michael Jackson, et Faheem Muhammad, son chef de la sécurité, se sont succédé à la barre des témoins et ont raconté en détail les événements survenus juste avant la mort du chanteur, d'une surdose de médicaments, le 25 juin 2009.

M. Williams a raconté avoir reçu un appel du docteur Murray à 12h13, alors qu'il était sous la douche: «Rappelle-moi immédiatement, s'il te plaît, rappelle-moi immédiatement. Merci», entend-il dans sa boîte vocale.

À 12h15, il rappelle le praticien, qui lui demande de «venir immédiatement» chez Michael Jackson, «qui a eu une mauvaise réaction. Fais monter quelqu'un (dans sa chambre)», lui dit-il.

«Vous a-t-il à un quelconque moment demandé d'appeler les urgences?», demande le procureur David Walgren. «Non», répond M. Williams.

Ce dernier, qui se trouve alors à son domicile, à plus d'une demi-heure de voiture du quartier où réside Michael Jackson, appelle Alberto Alvarez, agent de sécurité du chanteur, et lui demande de monter dans la chambre de la star.

Quand M. Williams arrive finalement sur les lieux, où il trouve le Dr Murray «paniqué», les urgences sont sur place et emportent la pop star. Il prend avec lui les trois enfants de Michael Jackson et leur nounou, et suit l'ambulance jusqu'à l'hôpital de UCLA, où le chanteur sera déclaré mort à 14h26.

Faheem Muhammad, également appelé par M. Williams, est pour sa part entré dans la chambre de Michael Jackson peu avant 12h30, selon son témoignage. Il y a trouvé le Dr Murray et Alberto Alvarez, au côté de Michael Jackson, qui gisait à terre, «les yeux grand ouverts» et la bouche «entrouverte».

«Vous semblait-il mort?», demande M. Walgren. «Oui», répond-il.

Interrogé sur l'état du docteur Murray, M. Muhammad a déclaré qu'il «semblait très nerveux, il transpirait. Il était manifestement en train de faire un massage cardiaque» à Michael Jackson, et a aussi demandé si quelqu'un dans la pièce «savait faire un massage cardiaque».

Le récit détaillé, écouté avec attention par la famille Jackson, a pris un tour poignant quand M. Muhammad a raconté que les enfants aînés de la star se trouvaient alors à la porte de la chambre.

«Paris pleurait, roulée en boule par terre, et Prince était debout et il avait l'air vraiment choqué, pleurant doucement. Je suis venu et je les ai réunis, je leur ai parlé une seconde, j'ai récupéré la nounou et nous sommes allés en bas pour mettre tout le monde» dans une autre pièce, a-t-il ajouté.

Durant les débats, M. Williams a également rapporté une conversation avec le docteur, à l'hôpital de UCLA. Selon lui, Conrad Murray lui a demandé s'il pouvait le ramener au domicile de la star. «Il m'a dit: "Il y a des crèmes chez Michael Jackson, qu'il n'aurait pas voulu que les gens voient. Il faudrait les récupérer"».

Il n'a pas précisé en quoi consistaient ces «crèmes».

M. Williams, encore sous le choc de la mort du chanteur de Thriller, a jugé la demande «bizarre» et s'en est ouvert à M. Muhammad. Ils ont convenu de lui mentir en lui disant que la police avait pris les clés des véhicules et qu'ils ne pouvaient pas l'emmener.

MM. Williams et Muhammad ont également confirmé que Michael Jackson se rendait très fréquemment chez son dermatologue, le docteur Arnold Klein. «À un certain moment, c'était très régulier», a déclaré M. Williams, précisant en outre que le chanteur parlait souvent très lentement, après ses rendez-vous chez son dermatologue.

«Pas aussi lentement» cependant, a-t-il précisé, que dans l'enregistrement diffusé mardi par le procureur, dans lequel Michael Jackson, visiblement sonné par les médicaments, pouvait à peine articuler.

Le docteur Murray, poursuivi pour homicide involontaire, encourt jusqu'à quatre ans de prison en cas de condamnation.

Michael Jackson est décédé à l'âge de 50 ans d'une surdose de médicaments, notamment d'une «grave intoxication» au propofol, un anesthésiant de texture laiteuse qu'il utilisait comme somnifère.