Cela fait 20 ans cette année que les tonitruants concours de chant télévisés électrisent nos dimanches soir.

Vingt ans de Star Académie et de La voix, en alternance, sur les ondes de TVA. Les premières années de La voix et de Star Ac ont explosé dans nos télés, leur succès a été phénoménal. Deux rouleaux compresseurs qui ont tout écrabouillé sur leur passage.

Mais depuis quelques saisons, l’engouement pour ces télé-crochets faiblit. Au point où l’émission Sortez-moi d’ici !, un croisement entre Fort Boyard et Fear Factor, surpasse maintenant la fusée musicale de La voix. Dimanche dernier, 1 465 000 curieux ont vu les campeurs vedettes de TVA frayer avec les rats et sentir la charogne, tandis que 1 435 000 mélomanes ont visionné les directs de La voix.

On n’aurait jamais vu un tel renversement il y a à peine cinq ans.

Le buzz de La voix gronde moins fort. Même moi qui ai suivi toutes les éditions, j’ai de la misère à embarquer à fond dans ce neuvième chapitre, de retour après une absence de trois ans.

Pourtant, le décor de l’émission n’a jamais été aussi étincelant, la réalisation a grimpé d’une coche, Charles Lafortune navigue dans cet univers avec aisance et agilité, mais il manque de candidats spectaculaires qui nous jettent sur le derrière.

Vingt ans de Star Ac et de La voix ont-ils vidé le réservoir de chanteurs épatants ? C’est une hypothèse plausible.

Aussi, la mécanique prévisible de La voix, très répétitive, ne surprend plus. Auditions à l’aveugle, duels, chants de bataille et directs, la roue ne se réinvente pas. Et les premières étapes sont très looongues pour découvrir les futures Josiane Comeau, Stéphanie St-Jean ou Yama Laurent, qui n’ont hélas ! pas escaladé les palmarès.

Contrairement à Star Académie, qui montre ses élèves dans leurs hauts et (surtout) leurs bas, La voix garde une distance avec ses participants, que nous ne voyons que sur scène, jamais dans leur quotidien, ça fait partie du concept néerlandais d’origine.

Difficile de s’attacher à eux dans ces circonstances.

La formule téléréelle de Star Académie offre des moments plus croustillants et absorbants : les répétitions avec Gregory Charles, les « debriefings » avec Lara Fabian (et son scalpel), les crises de larmes aux toilettes, les remises en question, les téléphages ne manquent pas de matériel à croquer et décortiquer.

Dans les fauteuils rouges de La voix, le coach Marc Dupré conserve son efficacité et sa vivacité. Mario Pelchat et Corneille ont été des recrues redoutables, Mario ayant même repêché une des chouchous du public, Sophie Grenier, 17 ans.

Ce fut moins évident pour Marjo, absente dimanche soir pour cause de COVID-19. La rockeuse a mis plusieurs semaines avant de se sentir à l’aise sur le plateau. Elle semblait perdue, coincée, et ses collègues l’ont (un peu) aidée à se retrouver, baby. Dimanche, la décision de Marjo de privilégier Nathaël Young a été cassée par un vote massif des téléspectateurs, qui ont plébiscité Christopher Therrien. Woups.

De son côté, la remplaçante de Marjo, France D’Amour, semblait avoir été assise dans la chaise de coach depuis le passage de Charlotte Cardin en 2013. Elle a été pétillante, drôle et éloquente. Pour la prochaine saison, j’entends sa voix, ma ouh-ouh !

Coco ou Mona ?

Jemmy Échaquan-Dubé, 30 ans, doit une fière chandelle – ou un tour de dynamo électrique – à sa bienfaitrice Coco Belliveau, qui l’a protégée pendant trois longs mois à Big Brother Célébrités.

Dimanche soir, elle-même sur l’échafaud, Coco n’a pu empêcher l’éviction (prévisible) de Jemmy, la participante la moins captivante du quatuor final, devenu trio. Et bye-bye le toutou popokatci.

Disons-le poliment : Jemmy Échaquan-Dubé n’a pas été une joueuse flamboyante ou rusée dans la téléréalité de Noovo. Encore cette semaine, Jemmy pleurait et râlait quand sa punition s’activait, ce que l’enthousiaste Korine Côté, sanctionnée plusieurs fois, n’a jamais fait, même quand elle a été forcée à dormir sur le plancher de la salle de bains, où elle criait le nom de ses camarades qui visitaient le petit coin.

Pour une raison qui m’échappe, tous les concurrents adoraient Jemmy et ils l’ont amenée avec eux le plus loin possible.

Maintenant, qui de la comique Coco Belliveau, de la drag queen Mona de Grenoble (alias Alexandre Aussant) ou de l’humoriste Liliane Blanco-Binette remportera la cagnotte dimanche prochain ?

Sur papier, c’est Coco Belliveau, 31 ans, qui mériterait la victoire. Oui, elle a brassé la cage, trahi ses alliés et influencé la plupart des éliminations. Mais sans ses manœuvres brusques et chaotiques, cette troisième saison de Big Brother Célébrités aurait été 100 % ennuyeuse.

Dans le Big Brother américain, Coco triompherait haut la main. Ici, le jury préfère les tactiques plus propres et moins agressives. Aussi, le tempérament « chigneux » et bébé boudeur de Coco pourrait lui coûter des votes.

IMAGE TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE L’ÉMISSION

Les trois finalistes de Big Brother Célébrités

En remontée spectaculaire depuis une semaine, Mona de Grenoble se positionne super bien pour la grande finale. Son jeu social a été impeccable et sa personnalité attachante lui a permis de progresser jusqu’à la semaine ultime. Mona demeure ma préférée.

Quant à Liliane, elle a remporté beaucoup d’épreuves, mais ne ressort pas comme une grande stratège. C’est comme si elle accrochait son wagon à la locomotive de Mona ou de Coco en espérant se rendre à la prochaine station, puis à la prochaine.

Pour Liliane, il est temps de mettre du charbon dans la fournaise du train et de nous montrer de quel bois elle se chauffe, fin des analogies de combustion énergétique, merci.