Applaudissements, ovation, rideau. Natalie Choquette a poussé ses dernières notes d’opéra dimanche soir avant d’être décapitée devant public comme dans l’opéra Turandot de Puccini.

Bon, OK. La diva de 64 ans n’a pas été étêtée à proprement parler, mais a été évincée de Big Brother Célébrités par un vote unanime de ses colocs.

Et cette élimination n’a pas été un aria. La théâtrale soprano a même demandé à son alliée Jemmy Échaquan-Dubé de voter contre elle pour conserver la traîtresse Coco Belliveau dans la partie. Une meilleure stratégie à long terme pour Jemmy (et popokatci, encore lui), a estimé, avec justesse, Natalie Choquette.

Après avoir été amère (America ?) toute la semaine, quel mélodrame avec Korine Côté, la chevalière de la maison-studio a finalement accepté son sort, qui s’est scellé dans un acte final plus comique que tragique.

Natalie Choquette, la concurrente la plus âgée de l’histoire récente de Big Brother au Canada, n’a pas été la participante la plus stratégique et la plus investie de la troisième cuvée. Mais tous ses camarades l’adoraient et la respectaient. Ce statut de sage – et de mère de substitution – l’a propulsée à la neuvième semaine de la téléréalité, soit bien plus loin que tous les autres candidats plus vieux de cette édition.

Aussi, la grand-maman préférée du Québec, très intuitive, a bien lu le jeu et bien vu les alliances qui se nouaient en secret. Cette clairvoyance lui a hélas permis de prédire sa propre sortie, ce qui a offusqué la patronne Korine, qui manigançait pourtant pour l’exclure du top 5.

D’ailleurs, voici un message d’intérêt aux derniers locataires de Big Brother, qui ne le liront pas, mais tant pis : arrêtez d’honorer la parole d’une telle et cessez d’honorer un geste de la deuxième semaine dont personne ne se souvient. C’est lourd, longtemps. Le temps est venu de vous déshonorer, s’il vous plaît, ça donne de la meilleure télé.

Maintenant, qui osera orchestrer le départ de Jemmy, qui vit sur du temps emprunté depuis le premier jour ? Le jury capote sur Jemmy, pour des raisons aussi opaques que de la slop, et personne ne gagnera contre elle en finale, c’est écrit sur les cubes de couleur du salon. Il faut que Jemmy aille rejoindre Marie-Mai la semaine prochaine.

Korine Côté, dont on ne donnait pas cher de la peau au début de la compétition, se positionne bien pour rafler les 100 000 $. Elle a survécu à la domination de l’After-party et elle a remporté des défis cruciaux, qui ont solidifié son statut de survivante indestructible.

Mona de Grenoble, la meilleure raconteuse dans le confessionnal, n’a remporté qu’un seul challenge cet hiver et elle a triomphé parce que Liliane Blanco-Binette lui a soufflé toutes les réponses. Le jury ne la sélectionnera pas. Liliane, qui est bonne quand ça compte, merci René Angélil, a plus de chances que Mona d’être couronnée.

Quant à Coco Belliveau, la plus rusée et la plus imprévisible des cinq, elle opère à l’américaine, c’est-à-dire sans ménagement, sans se soucier des sentiments des autres. Bing, bang, pow, tassez-vous.

Pas plus tard que cette semaine, Coco a même songé à trahir sa grande complice Mona, à trois semaines de la finale. Cette façon frontale de placer ses pions marche moins bien ici, où le jury a tendance à opter pour des concurrents aux méthodes plus douces comme celles de Jean-Thomas Jobin ou de Stéphanie Harvey.

Dans la jungle du Costa Rica, après l’épisode des condiments « sel, poivre, les huiles » de dimanche dernier, la campeuse Nathalie Simard a dû retourner dans son village (LOL) après avoir échoué dans l’estimation du nombre de souris qui s’ébrouaient dans une petite boîte.

La chanteuse de 53 ans a été une des révélations de Sortez-moi d’ici ! Volontaire, souriante, enthousiaste, vaillante et drôle, elle a rapidement été adoptée par tous les joyeux naufragés. Parmi les autres personnalités qui ressortent dans cette première saison, j’adore l’aplomb et l’humour de Livia Martin, j’aime la bonne humeur contagieuse de Rahmane Belkebiche, alias le Pyrahmane, et je redécouvre la coolitude du chef Jean-Michel Leblond.

Cela dit, l’épisode de dimanche soir a été chiche en épreuves stressantes. Seule Livia Martin a été soumise au supplice de l’étoile de l’enfer, un truc de torture semi-médiévale, où des rats, des crabes et d’autres bestioles lui ont grignoté le corps. Livia a été bonne de ne jamais hurler de dégoût, vraiment.

Le truc le plus agaçant dans Sortez-moi d’ici ! demeure la façon aléatoire, assez injuste, de retrancher les campeurs. On leur demande de peser du café en grains ou de mesurer à l’œil une liane et c’est ce qui détermine les trois mises en danger. C’est simplet, alors que nous avons vu ces vedettes dans des situations pas mal plus extrêmes dans les jours précédents.

Et cette méthode de sélection ne tient aucunement compte du parcours des joueurs. Étrange, chanterait DobaCaracol.

Maintenant, quelqu’un à TVA pourrait-il divulguer les trucs de réflexologie de Colette Provencher, qui a massé les pieds de notre bon Rahmane afin de stimuler son intestin paresseux ? Il n’y a pas que Jean-François Mercier qui a l’air un peu constipé à la télé.