Jonathan le pompier d’OD a clairement été marqué par la scène poisseuse de la tête de cheval du Parrain, de Francis Ford Coppola. Et non, ce ne fut pas un moment « fouf-ouf-fouf-ouf », au contraire.

Pour signaler un cas de malpropreté domestique, Jonathan, 26 ans, a déversé le contenu complet d’un porte-poussière sur le lit du photographe Michael, 22 ans, avec rognures d’ongles, abeille morte et autres déchets de cuisine. Une façon cinématographique, et remplie d’agressivité passive, de déclarer : heille, big, ramasse-toi, c’est le genre de pouillerie qui ne se tolère pas dans une caserne !

En pleine nuit, cette sirène a mis le feu dans la chambre des gars et a cimenté le statut d’ostracisé de Jonathan, que plus personne ne choisit. Ses camarades ne peignent sûrement pas ses ongles et ne l’invitent pas à jouer au Monopoly Deal. Parenthèse : c’est ce jeu de cartes (hyper divertissant, vraiment) que brassent les célibataires entre deux défilés de mode de vêtements griffés Guru.

Le message « pas de cochon dans mon salon » n’a pas bien passé, mais a ramené du piquant dans une saison d’Occupation double plutôt lisse, qui décolle doucement, comme un tour de vélo-foil sur la mer des Caraïbes.

Enfin, un peu de brasse-camarade entre deux changements de couleur de cheveux du moustachu Jay Du Temple, qui oscille entre le blond Marilyn Monroe et le vert émeraude profond de Benjamin Moore. Ramenez Lady Pagaille et tassez Capitaine Twist pour une semaine, s’il vous plaît. Après les Bulles de nuit dans les flûtes, c’est au tour du mascara — et du « guyliner » — de couler.

Côté linguistique, Félix le chat de 24 ans continue de garnir le dictionnaire de néologismes d’OD. Quand son kayak a percé la touffeur de la mangrove martiniquaise, là « où les racines poussent en dehors de l’eau », Félix a subi une commotion au haut du corps. « Honnêtement, j’étais alasourdi [sic]. C’était super zen. J’aurais pu faire du yoga », a constaté Félix, toujours partant pour suivre la vibe et imiter un orang-outan, qui est en fait une poule d’eau.

Sa compagne d’embarcation nautique, l’étudiante en sexologie Dominique, 29 ans, a vu clair en ciboulette dans le jeu de Félix. « Y’a pas l’air allumé ben, ben », a constaté Dominique en ajoutant que Félix, « s’il a deux, trois bières, il est heureux et le reste, il s’en sacre pas mal ».

Derrière le BBQ, Walide, 28 ans, a sombré dans une confusion végétarienne bien fromagée. Le brocconcini ? Les broccinis ? Quel légume a déposé Walide sur le gril ?

Pour éviter que son « bro » Michael passe à la trappe, Isaack, le mannequin Point Zéro de 24 ans, lui a servi un discours de motivation sportivo-agricole. « Gros, tu rentres là avec ton casque d’astronaute, tu sèmes des graines le plus possible comme sur un terrain d’alouette de football », a conseillé Isaack qui veille, qui dort et qui écoute (sûrement) Le chant de l’alouette s’il s’endort. Un classique des Karrik datant de 1971.

Pour l’instant, le conseil d’administration d’OD ne sert que de refuge aux personnes évincées de l’aventure romantique principale. En fait, cet organisme est la Ligue américaine de la téléréalité. On y poireaute avant d’être repêché pour jouer avec les grands. Comme dirait le pompier Jonathan, il faut emprunter les routes de gravelle avant de pouvoir gambader sur le « chemin d’orge », euh pardon, sur le chemin d’Oz !

Qui es-tu, qui es-tu ?

Voilà, les 15 mascottes de la deuxième saison de Chanteurs masqués à TVA ont toutes défilé sur la scène des studios Mel’s avant le début des duels, la semaine prochaine.

Deux des trois premières éliminations ont été faciles à prédire uniquement en se basant sur les voix — plus ou moins trafiquées — des compétitrices. Au premier épisode, la journaliste Denise Bombardier, cachée dans le Cocktail tiki, était reconnaissable en quelques secondes. Dimanche soir, on a tout de suite conclu que la personne camouflée dans la renarde, qui reprenait Man ! I Feel Like a Woman ! de Shania Twain, n’était pas non plus une chanteuse professionnelle.

Par contre, les indices flous de la capsule ont protégé jusqu’à la dernière seconde l’identité de l’ex-ministre des Finances du Québec Monique Jérôme-Forget. Une belle prise, disons-le. Le plus difficile à démasquer a été Mathieu Baron, alias l’immense Pâté chinois.

Anouk Meunier demeure ma juge enquêtrice préférée. Elle est investie, impliquée, perspicace et a le meilleur taux de réussite du panel. À l’opposé, Stéphane Rousseau, qui fait exprès pour jouer dans le champ gauche, devrait s’inspirer des techniques d’enquête d’Anouk.

À l’animation de Chanteurs masqués, Guillaume Lemay-Thivierge dirige efficacement son beau plateau, mais pourrait sortir davantage de son texte pour gagner en naturel. Ses interventions paraissent souvent mécaniques et un brin forcées.

Le chic animateur a cependant dégainé un très bon gag dimanche quand le hérisson a conclu sa prestation : « Je te prendrais bien dans mes bras, mais j’ai peur des aiguilles », a-t-il lancé dans un éclat de rire.

On s’entend ici : Chanteurs masqués, qui dérive d’un concept sud-coréen, ne révolutionne pas les variétés à la télé. Il s’agit d’un divertissement familial simple, amusant, sympathique, confectionné avec soin, qui devient toutefois répétitif. Exactement comme la chanson thème de l’émission, qui nous reste longtemps dans le coco : qui es-tu, toi le chanteur masqué, qui es-tu ?