Difficile de bricoler une série aussi charmante et pétillante qu’Only Murders in the Building de Disney+. Les dix épisodes se dévorent comme un roman d’Agatha Christie moucheté de gags efficaces et d’autodérision rafraîchissante.

La deuxième saison, en ligne ce mardi en français et en anglais sur Disney+, ne déçoit pas, loin de là. Elle greffe la grande Shirley MacLaine à sa distribution cinq étoiles qui comprend deux grosses pointures de l’humour : Steve Martin et Martin Short.

Bouh ! Gros show de boomers, railleront les trolls sur Twitter. Pas du tout. Comme Hacks, une formidable comédie offerte sur Crave, Only Murders in the Building construit un pont entre les générations en accolant la chanteuse et actrice Selena Gomez au trio principal.

Et rien dans les intrigues intergénérationnelles de cette comédie savoureuse ne paraît forcé ou cliché. Jeunes, vieux, trentenaire ou septuagénaire, ils apprennent au contact l’un de l’autre, se tapent (bien sûr) sur les nerfs et nouent une amitié sincère sans que ça ressemble à un épisode du Match de la vie, de 1991.

C’est amusant et rempli d’esprit. Gros coup de cœur de mon côté. Ça se visionne d’une traite.

Pour ceux qui ignorent tout d’Only Murders in the Building, scandale, seigneur ! un rapide résumé. L’artiste solitaire Mabel (Selena Gomez), l’acteur déchu Charles (Steve Martin) et le metteur en scène sur le déclin Oliver (Martin Short) habitent le même immeuble patrimonial dans l’Upper West Side, à New York. Les trois résidants du célèbre Arconia – c’est le nom de l’édifice – ne se fréquentent pas, mais partagent une passion dévorante pour les balados de « crime véridique ».

PHOTO FOURNIE PAR DISNEY+

Scène tirée de la deuxième saison d’Only Murders in the Building

Quand un de leurs voisins meurt d’une balle dans la tête, les trois détectives amateurs unissent leurs forces et concoctent leur propre balado de true crime, qui scoopera les policiers sur l’identité du tueur de leur immeuble d’appartements (de luxe, évidemment).

Le dixième et dernier épisode de la première saison se concluait sur un punch glacial. Sur le plancher de son salon, la pauvre Mabel (Selena Gomez) berçait le corps ensanglanté de Bunny, la détestable présidente du comité des résidants de l’Arconia. Une longue aiguille à tricoter transperçait le tronc de la victime, qui comptait plusieurs « ennemis » dans le voisinage.

La deuxième saison d’Only Murders in the Building reprend exactement à cet instant : qui a donc liquidé Bunny, une femme seule et aigrie ? Les flics soupçonnent nos trois populaires et attachants enquêteurs du dimanche, les premiers à se rendre au chevet de la victime. Mais faute de preuve, la police relâche Mabel, Charles et Oliver, qui attaquent alors la deuxième saison de leur balado, consacrée à la traque du tueur de Bunny.

Les trois premiers épisodes de 35 minutes (sur un total de dix) empruntent des détours qui nous éloignent (trop) de l’investigation centrale. Au quatrième épisode, le rythme habituel reprend et la série nous attrape dans ses intrigants filets. Les pistes se brouillent, les indices pullulent et la chasse à l’assassin devient obsédante.

En parallèle, Only Murders in the Building ne perd jamais son ton original et excentrique. Chacun des épisodes de la série épouse la forme d’un épisode de balado, qui creuse dans le passé foisonnant des nombreux personnages, plus complexes qu’ils ne le montrent.

Parmi les nouveaux visages d’Only Murders in the Building, vous découvrirez l’hilarante Amy Schumer dans son propre rôle, qui emménage dans le penthouse où vivait le chanteur Sting dans la saison précédente. La mannequin et comédienne Cara Delevingne incarne une propriétaire de galerie d’art qui s’intéresse au travail de Mabel et dont les intentions portent à confusion.

La brillante Tina Fey reprend son mini-rôle de Cinda Canning, une « podcasteuse » vedette qui démarre une balado – Only Murderers in the Building – à propos de nos trois amigos Mabel, Charles et Oliver.

Quant à Shirley MacLaine, elle joue la mère de Bunny et son histoire personnelle opulente dirigera nos limiers sur des chemins sinueux.

Au fil des épisodes, le téléspectateur jongle avec des morceaux hétéroclites du puzzle telle une peinture érotique valant un million de dollars, des ascenseurs cachés, des secrets épicés du passé et des rivalités qui datent des années 1970. Encore une fois, Martin Short hérite des répliques les plus percutantes. Il est hilarant.

Ah oui, comme dans le premier chapitre, Selena Gomez parle toujours avec les dents serrées et la mâchoire bloquée. Que voulez-vous, cette série aux multiples qualités ne peut pas être parfaite non plus.

Du monde à la messe !

Télé-Québec a fracassé son propre record d’écoute, jeudi dernier, pour un spectacle de la fête nationale. Entre 21 h 30 et minuit, la retransmission de la fête nationale sur les plaines d’Abraham a été vue par 812 000 personnes, tandis que la reprise du samedi soir a intéressé 197 000 mélomanes.

Vendredi soir, la retransmission simultanée du spectacle de Montréal sur les ondes de TVA et Radio-Canada a réuni 728 000 curieux. En résumé, Québec a battu Montréal et Marc Labrèche a eu le dessus sur Pierre-Yves Lord.