C’est quétaine, exagéré et fromagé, comme le vidéoclip It’s All Coming Back to Me Now de Céline Dion, mais j’ai tout gobé, désolé, de ce soap sulfureux manufacturé en Angleterre.

Il y a du tonnerre qui gronde au moment précis où l’intrigue se corse et la caméra tourne, valse et virevolte jusqu’à l’étourdissement.

Il y a Michelle Dockery, alias Lady Mary de Downton Abbey, qui sirote un scotch tourbeux en fixant le vide, prélude parfait à une crise de panique dans un appartement beaucoup trop chic. Ajoutez ici le bruit assourdissant d’un train de banlieue qui passe à deux pieds pour accentuer la cacophonie intérieure de la pauvre Lady Mary.

Il y a Rupert Friend, alias l’agent Peter Quinn de Homeland, qui plisse les yeux et qui incarne un politicien huileux et prétentieux, pur produit de la bourgeoisie londonienne éduquée dans les clubs privés de l’Université d’Oxford.

Et il y a Sienna Miller, qui hérite d’un rôle mince et convenu, celui de l’épouse trompée, humiliée et effacée derrière son mari populaire, mais pas aussi parfait que sur ses pancartes électorales.

Cette série de Netflix, fabriquée par les créateurs de Big Little Lies, The Practice et House of Cards, s’appelle Anatomy of a Scandal, Anatomie d’un scandale en version française, et elle cartonne partout dans le monde.

Mais attention. Cette intrigue politico-domestique, tournée avec un budget éclaboussant, se refermera sur vous comme un piège. Après le premier épisode, couché sur une musique tonitruante et nappé d’effets de style pompeux, votre curiosité sera habilement piquée.

Un politicien, une maîtresse, des tabloïds voraces, une famille blanche et riche emportée par le scandale, c’est un canevas classique, mais efficace. Pensez à The Undoing (Les premières impressions) avec Nicole Kidman et Hugh Grant.

Le troisième épisode s’étire, mais le quatrième se conclut sur un punch si énorme – et invraisemblable – que vous engloutirez d’une traite les deux dernières heures. Anatomy of a Scandal se boucle donc en six heures et vous ressortirez de cette affaire de sexe, de trahison et de manipulation avec un étrange sentiment de honte mêlé à de la satisfaction.

Notamment parce que la dernière scène de vengeance de la minisérie est réjouissante. Par contre, le chemin parcouru pour se rendre à cet épilogue est tortueux.

Anatomy of a Scandal braque sa loupe sur le charmant ministre conservateur James Whitehouse (Rupert Friend), son élégante femme, Sophie (Sienna Miller), et leurs deux adorables enfants blonds. La série commence avec un appel téléphonique perturbant au beau milieu d’une fête arrosée de champagne, quel manque de décorum, franchement. La presse britannique s’apprête à révéler que James Whitehouse, le politicien le plus sexy du pays, a entretenu une liaison de cinq mois avec une de ses jeunes employées. Shocking ! Encore pire : la victime accuse son patron de viol. Oh bloody hell !

La vie de rêve de Sophie Whitehouse volera en éclats et elle aussi videra des verres de chablis en contemplant le vide de son existence, dans une cuisine moderne et de bon goût, qui a coûté le prix d’un chalet au lac Memphrémagog.

PHOTO FOURNIE NETFLIX

Kate Woodcroft (Michelle Dockery) est la procureure de la poursuite dans Anatomy of a Scandal.

Là où Anatomy of a Scandal marque le plus de points, c’est dans les séquences tournées à la cour. La procureure de la poursuite, Kate Woodcroft (Michelle Dockery), et l’avocate du ministre, Angela Regan (Josette Simon), mènent des interrogatoires serrés sur les notions de consentement, où les détails racontent des histoires de #moiaussi complètement différentes, selon la personne qui s’en souvient.

Évidemment, presque tous les personnages d’Anatomy of a Scandal, dont le premier ministre du Royaume-Uni, ont fréquenté la prestigieuse Université d’Oxford au même moment. Une série de retours en arrière à la fin des années 1990 nous montre l’étendue des squelettes qu’ils ont enfouis dans leurs placards respectifs.

Oui, c’est gros, sirupeux et tiré par les cheveux, mais c’est accrocheur et ça dure seulement six heures. Investissement de temps mineur pour retour de plaisir prometteur.

Soirée de légendes

Légère baisse pour la grande finale de Star Académie à TVA, qui a propulsé Krystel Mongeau au sommet : 1 440 000 personnes ont assisté à son triomphe, alors que 1 520 000 ont vu William Cloutier remporter les grands honneurs l’an passé.

Avec 989 000 fidèles au poste, l’hommage à Guy Lafleur retransmis par RDS avant le match du Canadien s’est hissé au deuxième rang des émissions les plus populaires du dimanche. Le montage des meilleurs moments du Démon blond à Tout le monde en parle a été vu par 782 000 fans. L’émission régulière de Guy A. Lepage a rassemblé 789 000 téléspectateurs.

À TVA, Vlog (863 000) tire toujours bien son épingle du jeu et la rediffusion de l’épisode de Conversation secrète entre Paul Arcand et Guy Lafleur a intéressé 682 000 téléphages.