Le public de Star Académie soutient ses chouchous contre vents et marées. Depuis la fin de janvier, les téléspectateurs poussent vers le sommet deux jeunes candidats qui ne possèdent pas les plus belles voix, qui ne bougent pas le mieux sur une scène, mais qui dégagent une sincérité vraiment touchante.

Et il n’y a pas de quoi crier au scandale. Star Académie, c’est d’abord un concours de popularité et non une compétition de talent. TVA ouvre les lignes et les fans sauvent leurs préférés. D’où les victoires répétées d’Olivier Bergeron, 20 ans, de Kedgwick, au Nouveau-Brunswick, et d’Éloi Cummings, 16 ans, des Îles-de-la-Madeleine, les deux finalistes masculins de la populaire téléréalité de TVA.

C’est un classique : les téléspectateurs préfèrent appuyer les candidats négligés plutôt que d’endosser les premiers de classe. Car du point de vue technique, Julien Charbonneau, 23 ans, de Montréal, surpasse Éloi et Olivier. Julien ne rate jamais rien, il occupe super bien la scène, mais il ne connecte pas avec le public à la maison. Dommage.

Est-ce parce que Julien noie ses prouesses dans une mer d’effets vocaux inutiles ? Peut-être. Ses performances à la Sam Smith s’alourdissent d’abus de vibrato et de fioritures, comme on a pu le constater dimanche soir pendant sa relecture de Give You Blue d’Allen Stone. Louis-Jean Cormier le lui a d’ailleurs gentiment fait remarquer pendant son atelier de création.

Les trois profs adorent Julien Charbonneau, qui déborde de talent, c’est vrai. Gregory Charles a pleuré abondamment après sa prestation, le couvrant d’éloges. Quelques minutes plus tôt, ce même Gregory Charles a décoché une flèche en direction d’Éloi Cummings en glissant qu’il n’avait « pas toujours été fan de ses absences d’ardeur au travail ». Comprendre : Éloi ne se tue pas à l’ouvrage à Waterloo.

Cette remarque de Gregory Charles a détonné dans le concert de compliments que donne systématiquement le corps professoral. Peu de temps avant l’ouverture du vote populaire, ce n’était ni l’endroit ni le moment pour afficher ses couleurs. Ordinaire comme commentaire.

Seul à chanter en français, Éloi Cummings a joué sa composition La prée et on est tous d’accord pour dire que ce morceau simple ne révolutionnera pas la musique québécoise. Mais que voulez-vous, les fans craquent pour l’adolescent madelinot, peu importe le matériel qu’il livre.

Sans surprise, Krystel Mongeau, 25 ans, de Sherbrooke, a accédé à la demi-finale avec une interprétation sans faute de la pièce Never Enough, tirée de la trame sonore du film The Greatest Showman. La grande question, maintenant : Krystel survivra-t-elle à l’immense vague d’appuis à Olivier et Éloi qui part du Nouveau-Brunswick et des Îles-de-la-Madeleine ? Dur à prédire.

Sarah-Maude Desgagné, 23 ans, d’Amos, a pris une trop grosse bouchée avec The Greatest Love of All de Whitney Houston. Il s’agit d’une chanson trop difficile et la comparaison avec la diva américaine ne peut que mal faire paraître celle qui la reprend.

Le meilleur numéro de ce 11e gala de Star Académie a été celui de l’énergique France D’Amour, dont le catalogue contient de grands succès comme Animal, Vivante et Laisse-moi la chance. En bonus : deux motos et du feu sur la scène.

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE STAR ACADÉMIE

Le numéro de France D’Amour a été le meilleur de la soirée, selon notre chroniqueur.

Corneille a été très tranquille, le pot-pourri consacré à Céline Dion comprenait trop de titres en anglais et Marc Dupré a boudé Nous sommes les mêmes, sa ritournelle la plus accrocheuse.

Conclusion : ce ne fut pas la meilleure soirée de Star Académie de la saison.

Championne de jeux vidéo et de Big Brother

Personne n’aurait pu prédire la victoire de Stéphanie Harvey, 35 ans, à Big Brother Célébrités. Après la première de ses sept mises en danger, survenue au tout début de l’aventure, la championne de Counter Strike a pleuré en se traitant elle-même de « fucking Geneviève Borne », la première candidate éliminée de l’édition de 2021.

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Stéphanie Harvey (à gauche) et Éléonore Lagacé

Ses coéquipiers ne l’ont jamais vue comme une menace. Martin Vachon était beaucoup plus dangereux que Stéphanie. Claudia Bouvette aussi. Hugo Barrette également. Discrète et observatrice, Stéphanie a progressé dans la téléréalité avec un astucieux mélange de chance et d’alliances salvatrices.

Et contrairement à sa chevelure rose, Stéphanie Harvey n’a pas été une joueuse flamboyante. Elle a cependant été constante dans les dernières épreuves. Elle a notamment aplati Hugo au quiz sur le jury et son meilleur coup a été d’évincer l’olympien à quelques mètres de la ligne d’arrivée. Elle a gagné le titre à cet instant précis, le prince intouchable ayant été détrôné.

Éléonore Lagacé, 24 ans, avait trop d’ennemis au sein du jury, des gens à qui elle a menti et qui ne l’ont pas digéré. Mentir est une arme à double tranchant à Big Brother. Oui, c’est utile — et parfois nécessaire — pour avancer. Mais rendu au jugement dernier, c’est ce qui pèse le plus lourd dans la balance électorale.

C’est ce qui a anéanti les chances de victoire d’Éléonore : le sentiment de trahison qui a animé Lysanne Richard et Tranna Wintour.

Comme Hugo, Claudia et Eddy King, j’aurais voté pour Éléonore, la seule survivante des trois mousquetaires. Pour son énergie contagieuse, pour sa mémoire infaillible et pour son jeu social très, très fort. À part Guylaine Guay, qui n’aimait pas Léo dans la maison-studio ?

Ma joueuse préférée de la deuxième édition reste Claudia Bouvette, 26 ans, qui a été la plus solide et la plus intéressante à suivre. J’aurais aimé voir Michelle Desrochers et Karl Walcott se rendre plus loin.

Quant à Marie-Mai, elle a été naturelle, drôle, très impliquée et juste assez empathique dans son animation des soirées d’élimination. Comme le chanterait Gérard Lenorman, Marie-Mai, voici les clés de notre bonheur, il n’attend que toi (pour une troisième saison).