Chers lecteurs bien-aimés, Lady Whistledown ressort sa plume distinguée et juste assez perfide pour livrer le scoop sur cette nouvelle saison des mondanités.

Non seulement le deuxième chapitre de Bridgerton sur Netflix survit au départ subit du duc Simon (Regé-Jean Page), mais il s’avère encore plus captivant et astucieux que le premier. Si, si, messire. Piano-forte, promenade et petit point !

Entre la huitième tasse de thé de la journée et une partie de croquet en robe froufroutante, encerclez la date du vendredi 25 mars. Lady Danbury y orchestre le premier d’une série de bals somptueux de Bridgerton 2, où une pimpante cuvée de débutantes s’adonnera au jeu codifié de la séduction entre deux quadrilles, toujours sous le regard vif de l’échotière des têtes couronnées, Lady Whistledown (voix de Julie Andrews).

Un an après le mariage princier et le déménagement de Daphné Bridgerton et Simon Basset, la superbe série d’époque de Netflix, offerte en français et en anglais, se concentre sur la vie sentimentale du vicomte Anthony, l’aîné de la sympathique famille Bridgerton. À 29 ans, Anthony sent (enfin) l’appel du mariage. Les soirées arrosées reprennent à Londres et Anthony compte bien y recruter l’épouse parfaite qui parlera grec, latin et français, qui connaîtra les classiques de la littérature mondiale, qui saura monter à cheval et qui maîtrisera le chant, tout en alliant charme, beauté et répartie.

Et les sentiments ? Pfft. Pas important dans l’organisation d’une noce entre richissimes familles. Seuls le statut et le pedigree comptent.

Avec autant de critères à remplir, aussi bien dire que le vicomte Anthony restera célibataire toute sa vie. Jusqu’au jour où débarque à Mayfair l’énigmatique famille Sharma, installée depuis plusieurs années à Bombay. L’aînée, Kate Sharma, est baveuse et hyper intelligente. La benjamine, sa demi-sœur Edwina Sharma, a été élevée de façon stricte pour répondre aux critères les plus élevés de la noblesse britannique.

PHOTO LIAM DANIEL, FOURNIE PAR NETFLIX

Simone Ashley (Kate) et Jonathan Bailey (Anthony) dans Bridgerton 2

Qui choisira donc Anthony ? La société le pousse dans les bras de l’ingénue Edwina, adoubée par la reine Charlotte, en plus. Mais son cœur, qu’il refuse d’écouter, bat très fort pour la rebelle Kate, dont le père était un vulgaire ouvrier, scandale ! Pas besoin de contacter la branchée Lady Whistledown pour lui bavasser ça. Elle le sait déjà, voyons.

Plantée en 1814, l’intrigue de Bridgerton 2 tourne autour des tourments d’Anthony et de la manière dont la mort tragique de son père, Edmund Bridgerton, a forgé son sens rigide du devoir et du sacrifice.

En comparaison avec sa première saison, très Harlequin et limite porno soft, Bridgerton 2 gagne en profondeur et en substance.

Bien sûr, la superproductrice Shonda Rhimes nous ramène des tenues jaune citron (bonjour la modiste !), des gens trop pomponnés, de la musique pop au violon et de l’amusement décadent. Mais sous cet enrobage sucré qu’on adore, il y a beaucoup plus de viande scénaristique à mastiquer.

Un de mes personnages préférés de la série, la brillante et fougueuse Eloise Bridgerton, poursuit sa quête afin de démasquer Lady Whistledown. Eloise entre aussi officiellement en société, ce qui la rebute royalement. Eloise préfère lire et imaginer sa vie d’écrivaine féministe à l’extérieur du carcan étouffant de son milieu gratiné.

Penelope Featherington, autre personnage chouchou, mène habilement sa double vie et s’adjoindra une alliée redoutable dans sa recherche d’infos juteuses, qui lui rapportent beaucoup de sous.

J’adore Bridgerton. J’adore la ratoureuse maman des Featherington, la sœur niaise Prudence, l’attachante maman Violet Bridgerton et la vilaine Cressida Cowper.

Avec sa distribution diversifiée et son regard moderne sur les codes empoussiérés de l’aristocratie du début du XIXe siècle, Bridgerton est l’enfant illégitime de Downton Abbey et Gossip Girl. C’est du bonbon télévisuel. Gâtez-vous.

L’Ordre du Temple de Sainte-Alice

C’était prévisible depuis plusieurs semaines déjà. La secte de Jean-Simon (Steve Gagnon) et Jade (Charlotte Aubin) a connu un dénouement tragique de type Ordre du Temple solaire lors de la finale saisonnière de L’échappée, diffusée lundi soir à TVA.

Arrêtez de lire ici si vous ne comprenez pas qu’un chemin facile est un chemin inutile. Ça va ? Reprenez votre tribut.

Les corps des membres du groupe de Saint-Pascal, en exil dans l’Ouest canadien, ont été disposés en cercle, et non en trapèze. Les fidèles semblaient dormir, les bras croisés sur la poitrine.

Tout porte à croire que Jean-Simon, Jade et même Joëlle (Laurie Babin) ont été emportés dans un pacte de suicide collectif.

C’est sans doute ce qui fermera le chapitre sectaire de Sainte-Alice-de-Rimouski. Adieu, donc, les sœurs-témoins, les tatouages au sang humain, l’équilibre des pivots et les explorations systémiques assistées. On aura eu du fun en votre compagnie.

L’échappée a réservé une surprise à ses 859 000 fans, lundi soir : le retour d’un personnage parti dans la brume maritime depuis au moins un an, soit la voleuse Martine Lyndsay (Sophie Bourgeois). C’est Martine qui a racheté les parts dans l’entreprise de sa fille Claudie (Kelly Depeault). Préparerait-elle la résurrection de la mythique Auberge Lyndsay ? Le suspense risque d’être intenable jusqu’en septembre.