Mardi soir, devant Les bracelets rouges à TVA. Un autre excellent épisode, qui filait doucement vers une fin lumineuse après quelques anomalies sur le moniteur (cardiaque).

Les médecins de l’hôpital de la Rive avaient découvert une varice sur une veine du cœur de Kim (Léanne Désilets). La délicate intervention chirurgicale pour la sauver comportait un risque de complications graves à 50 %. Comme Kim est un personnage central de cette série médicale, on a tous pensé que l’adolescente s’en sortirait. D’autant plus que Kim venait à peine de se défaire de son image d’enfant gâtée et que les fans l’avaient (enfin) adoptée dans la belle gang des bracelets.

Mais non. Kim a rendu l’âme sur la table d’opération. Et avant que son cœur malade ne cesse de battre, Kim a rencontré le jeune Albert (Malick Babin) dans l’entre-deux monde, où Justin (Noah Parker) était passé au deuxième épisode, rappelez-vous. Kim paniquait : « Je ne veux pas mourir », a-t-elle lancé à Albert, qui n’a pas pu la sauver.

Puis, Kim a lâché le bord de la piscine et a dérivé vers le côté profond, en larmes et sous une lumière ressemblant à un clair de lune. C’était magnifique, poétique et touchant.

Dans les salons du Québec, le choc a été grand pour les fidèles. Non, pas Kim ! Elle commençait à aller mieux, voyons ! Pourquoi ils lui font ça ? « Je suis tellement heureux de cette réaction-là », explique le réalisateur des Bracelets rouges, Yan England.

Les gens se sont attachés aux personnages de la série, autant les grands-parents et les jeunes dans la vingtaine que les ados. Tout le mérite revient aux auteurs Michel Brouillette et Stéphanie Perreault ainsi qu’à la comédienne Léanne Désilets, qui a gagné l’affection du public en sept semaines.

Yann England, réalisateur des Bracelets rouges

Le réalisateur enchaîne : « Si les téléspectateurs ont été à ce point émotifs par rapport au départ subit et troublant de Kim, c’est qu’ils ressentent exactement ce que vivent les personnages de la série », note-t-il.

Il ne reste que trois épisodes au premier chapitre des Bracelets rouges, qui dérive du format catalan Polseres vermelles ayant connu deux saisons. Yan England voudrait bien sûr s’attaquer à la suite, mais TVA n’a rien confirmé à propos d’une possible deuxième saison des Bracelets rouges. Entre vous et moi, ce serait nono de torpiller une série aussi bonne et rassembleuse, suivie par plus de 1 million de d’accros tous les mardis à 20 h.

Quelques secrets de tournage des Bracelets rouges, maintenant. L’hôpital de la Rive a été reconstruit dans un ancien couvent de Pierrefonds, dans l’ouest de l’île de Montréal. Le personnage de Lou (Milya Corbeil-Gauvreau), cette ado qui attend une transplantation rénale, n’existe pas dans la version catalane. Il a été ajouté spécifiquement pour l’adaptation québécoise.

En Espagne, le personnage de Kim est un garçon. Les deux auteurs québécois des Bracelets rouges apparaissent dans « leur » télésérie. Michel Brouillette incarne le physiothérapeute Alain, tandis que Stéphanie Perreault campe Marilou, la nouvelle psy de Flavie (Audrey Roger).

Quant aux trucages employés pour reproduire les moignons de Félix (Anthony Therrien) et Justin (Noah Parker), il s’agit d’un mélange d’effets spéciaux en postproduction et de jambes cachées dans des trous.

Et la grande finale, le réalisateur Yan England la décrit à l’image des Bracelets rouges : « Lumineuse, avec des hauts et des bas et des montagnes russes d’émotions. »

Un chum, c’t’un chum !

Il y a dix ans, le téléroman quotidien le plus populaire du Québec jouait sur les chaînes d’information en continu. Il s’agissait des audiences de la commission Charbonneau avec ses personnages de Monsieur TPS (Gilles Surprenant), Monsieur Trottoir (Nicolo Milioto) et Monsieur 3 % (Bernard Trépanier).

Des répliques marquantes ont émané de ce feuilleton juridique mené par la redoutable France Charbonneau, comme « un chum, c’t’un chum » de Bernard Trépanier, « everything there is truqué » de Giuseppe Borsellino, « je ne suis pas une personne naïve » de Gérald Tremblay de même que « je ne confirmerais pas non plus que je ne pourrais pas l’exclure » de Frank Zampino, ancien numéro 2 de la Ville de Montréal. Aussi, comment oublier ce mafieux qui cachait des liasses d’argent dans ses bas et ce fonctionnaire qualifié de guidoune qui a reçu un jambon pour Noël ?

Vous reverrez ces évènements peu glorieux de notre histoire criminalo-politique, dont les séjours sur le yacht de Tony Accurso, dans la docusérie en cinq épisodes Corruption – Les révélations chocs de la commission Charbonneau, que la plateforme Crave de Bell Média mettra en ligne vendredi.

C’est un travail colossal de recherche qui a été accompli dans Corruption, avec une quantité impressionnante de témoignages récents, d’archives et d’écoute électronique. La forme demeure classique et des révélations fracassantes ne marqueront pas la fin des épisodes. Corruption résume et explique plutôt de façon claire comment des criminels ont infiltré le système d’attribution de contrats publics dans le domaine de la construction.

Et dix ans plus tard, les extraits de la commission Charbonneau frappent encore l’imaginaire. La ténacité de la procureure Sonia LeBel ou le visage expressif de la juge Charbonneau qui ne se laisse pas embobiner, tous des moments classiques qui vieillissent bien.