Maudit Zoom du diable. Grâce à cet outil technologique à effet de loupe, on a tous vu — en ultrahaute définition — nos grosses faces bouffies par l’alcool et striées par la fatigue, le stress, l’anxiété ou tout autre facteur affaissant.

Tiens, un nouveau pli. Mon visage ressemble maintenant à un Kleenex fripé à trois épaisseurs. C’est super pour absorber toutes ces larmes (réponse : non).

Dans la captivante docusérie Injections et bistouris de Canal Vie, qui joue les lundis à 19 h 30, la caméra suit six médecins esthétiques de la région de Montréal ainsi que leurs patientes (en majorité des femmes) qui remplissent leurs rides, lissent leurs fronts ou gonflent leurs pommettes. C’est juste assez nuancé, sans jugement ni encouragement.

Ce qui étonne d’abord dans Injections et bistouris, c’est l’âge des clientes, presque toutes dans la vingtaine.

Environ 30 % des adeptes de la seringue de Botox ou de Juvéderm n’ont pas encore franchi le cap des 30 ans.

Le premier épisode, qui repasse vendredi à 11 h, est légèrement trompeur, car il accorde beaucoup d’attention à Hélène Boudreau, étudiante de l’UQAM de 29 ans qui crée du contenu adulte pour la plateforme OnlyFans.

Hélène Boudreau ne s’informe pas pour quelques retouches superficielles. Elle échafaude un plan de reconstruction global. Elle n’aime pas ses seins, trop gros, trop durs. Elle demande à la chirurgienne Geneviève Gaudreau de corriger son ventre, qui a été charcuté par une mauvaise liposuccion. Bref, c’est une reprise d’on efface et on recommence.

« Mon corps, c’est mon outil de travail. Ma compagnie paie mes chirurgies. C’est déductible d’impôt à 100 % », affirme Hélène Boudreau, qui estime ses revenus de la dernière année à 1 million de dollars. C’est beaucoup d’informations à digérer d’un coup, mettons.

PHOTO TIRÉE D’UNE VIDÉO DU COMPTE INSTAGRAM @CANALVIE

Hélène Boudreau

La jeune femme revient également sur son voyage médical en Tunisie, où elle a failli mourir après une série d’opérations (troisième augmentation mammaire, lifting brésilien des fesses) qui ont recouvert son corps d’ecchymoses.

Au Québec, ces interventions lui auraient coûté 22 000 $. Hélène Boudreau a payé 8000 $ pour le forfait tout compris en Tunisie, billet d’avion inclus.

La majorité des cas ne tombent pas autant dans la transformation extrême. Mais si vous avez peur des piqûres, passez votre tour, car plusieurs scènes montrent des aiguilles qui percent la peau, notamment sur le bout du nez, aïe.

L’influenceuse Marie-Paul Simard, 29 ans, femme du joueur de hockey Jimmy Oligny, qui évolue avec le Moose du Manitoba dans la Ligue américaine de hockey, consulte la Dre Chloé Sylvestre pour rafraîchir son look. « C’est comme aller à la coiffeuse. Ça fait partie de nous », confie Marie-Paul Simard, mère de trois enfants.

PHOTO STÉPHANE PARADIS, FOURNIE PAR CANAL VIE

La Dre Chloé Sylvestre

Au deuxième épisode, un jeune homme trans, Carl, 25 ans, visite la Dre Yara Asbar pour des interventions de masculinisation de son visage. Une jeune mère de famille de 31 ans, qui a allaité trois enfants, souhaite refaire ses seins pour regagner de la confiance en elle.

Les motifs et les choix des participantes, valables ou non, selon nos propres critères d’analyse, leur appartiennent. Jamais les médecins d’Injections et bistouris ne les encouragent à exagérer. C’est bien beau avoir la piqûre, il ne faut pas non plus sombrer dans l’enflure.

Dans un registre de docusérie d’observation plus dramatique, RDI diffusera à partir du mercredi 26 janvier à 20 h la série Pas une de plus, qui entre dans trois maisons d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale de la grande région de Montréal.

C’est à l’image de la remuante télésérie Maid de Netflix, qui aborde les mêmes enjeux, mais en vrai.

La réalisatrice Ève Lamont a elle-même filmé les entrevues avec les intervenantes de Pas une de plus, ce qui donne des épisodes intimes et bienveillants.

Oui, c’est troublant, comme les deux autres docuséries de RDI sur la DPJ et les CHSLD. Vous allez cependant adorer deux des intervenantes qui apparaissent dans les premiers épisodes, soit Georgia et Mélanie, de véritables anges.

Pour des raisons de sécurité, la production ne dévoile pas l’adresse des trois résidences visitées, et les visages des victimes, qui témoignent des violences qu’elles ont subies (sexuelle, physique, psychologique), y sont brouillés. L’analogie du 20 $ présentée au deuxième épisode m’est restée en tête. Ce n’est pas parce qu’un billet de 20 $ a été usé par la vie ou chiffonné qu’il vaut moins que 20 $. C’est la même chose avec une personne qui a été blessée, humiliée ou agressée. Sa valeur n’est pas du tout moindre, au contraire. Il ne faut pas l’oublier.

Des chiffres, pas de lettres

Le report du premier gala de Star Académie a redistribué l’écoute du dimanche soir et propulsé Tout le monde en parle au premier rang des émissions les plus regardées, avec 1 060 000 personnes à l’écoute.

Le bien-cuit consacré à Lise Dion à TVA a déridé 961 000 téléspectateurs, et La vraie nature, qui suivait, en a retenu 811 000. Sur Noovo, la première soirée d’élimination de Big Brother Célébrités a été suivie par 740 000 fans, et la très bonne émission spéciale de Découverte a intéressé 611 000 curieux. Téléréalité, information, humour, entrevues : il y en a eu pour tous les goûts, à tous les postes.