Coudonc, les personnages du film Single All the Way de Netflix embarquent-ils dans une télécabine à Bromont ? Magasinent-ils des bouteilles de vin dans une SAQ à peine déguisée ? S’adonnent-ils à une séance photo Instagram au parc Jean-Drapeau ? Et est-ce que c’est Victor Andres Trelles Turgeon qui joue le rôle du beau-frère timide, quasiment caché derrière le sapin de Noël ?

Les réponses sont : oui, oui, oui et oui. La première comédie romantique gaie des Fêtes de Netflix a été tournée le printemps dernier dans la grande région de Montréal et met notamment en vedette deux actrices de Hollywood bien connues, soit Jennifer Coolidge (The White Lotus) et Kathy Najimy, qui restera toujours, à mon avis, sœur Marie-Patrick dans Rock’n nonne. Un rôle marquant.

Si vous raffolez des détails géographiques à la télé, Single All the Way (Que souffle la romance, en version française) vous en déversera des tonnes. J’ai passé les 99 minutes du film à quasiment hurler : mais c’est dans Griffintown, ça ! Ça se passe dans les Laurentides, voyons !

On se comprend tous ici. À l’instar de bluettes de Noël à la The Princess Switch, Single All the Way n’est pas un grand film.

On sait d’avance comment il va finir (divulgâcheur : super bien). Mais ce n’est pas le point d’arrivée qui compte. C’est le chemin (divulgâcheur : rempli de quiproquos) pour s’y rendre qui nous divertit.

Mardi, ce long métrage entièrement fabriqué à Montréal avec un petit budget de 7,7 millions se classait au deuxième rang des films les plus populaires de Netflix au Canada.

Single All the Way tourne autour de Peter (Michael Urie, vu dans Ugly Betty), jeune professionnel des réseaux sociaux établi à Los Angeles depuis neuf ans. Peter, qui est gai, vit avec son colocataire et meilleur ami, Nick (Philemon Chambers), gai lui aussi.

Comme dans toute production sucrée à la Hallmark, Peter se rend chez ses parents qui habitent — c’est un classique — un joli village fictif du New Hampshire, où la rue principale ressemble à une carte postale du bonheur enneigé. Petit café chaleureux, resto-pub accueillant, vous vous imaginez l’endroit quasiment fabriqué en pain d’épices.

Peter invite son coloc Nick sur la côte Est pour faire croire à sa famille qu’il est enfin en couple. Ce plan foire rapidement, car la mère de Peter lui présente James, son séduisant entraîneur de Spinning (hou !), et ça clique. Évidemment, tout le monde autour de Peter et Nick, dont deux adorables nièces perspicaces, sait que ces deux-là doivent finir ensemble et tous manigancent pour que les deux colocataires le réalisent par eux-mêmes. Grelots de Noël. Petite neige qui tombe. Générique.

Ce qui est amusant dans Single All the Way, c’est de reconnaître les endroits où les acteurs ont tourné leurs scènes.

La boulangerie branchée de Los Angeles au début du film est en fait le café Maman de la rue Notre-Dame Ouest. Le pub où Peter et l’entraîneur de Spinning se rencontrent pour la troisième fois est le McKibbin’s, rue Bishop. Leur premier rendez-vous amoureux a cependant été filmé au restaurant Maison 1890, à Sainte-Agathe-des-Monts, dans les Laurentides.

D’ailleurs, la rue principale du village fictif de Bridgewater est la rue Saint-Vincent, toujours à Sainte-Agathe-des-Monts. Et la maison familiale de Peter a pignon sur rue à Pointe-Claire, dans l’ouest de l’île.

Quant à Victor Andres Trelles Turgeon (L’échappée, M’entends-tu ?), il a un mini-rôle dans Single All the Way, celui du mari de la plus jeune sœur de Peter.

« Notre chef décorateur Guy Lalande a fait un excellent travail pour recréer une petite ville américaine », fait remarquer Michael Prupas, grand patron de l’entreprise Muse Entertainment, qui a produit ce sympathique film.

En février et mars derniers, l’équipe de Single All the Way a dû tourner avec toutes les restrictions québécoises liées à la COVID-19. Mais pour la scène du baiser final, qui nécessitait des rapprochements durant plus de 15 minutes, l’équipe s’est déplacée 24 heures à Cornwall, en Ontario, où les lois étaient plus permissives, se souvient Michael Prupas.

Contrairement à Happiest Season (Notre plus belle saison), offert sur Amazon Prime, l’orientation sexuelle des protagonistes de Single All the Way n’est pas cachée ni un enjeu dans l’histoire. Les gars sont gais, leurs familles les acceptent, et il n’y aucun malaise sous le gui !

Complètement drôle !

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE L’ÉMISSION

Patrick Emmanuel Abellard et Antoine Pilon dans Complètement lycée

Il n’y a hélas ! que huit épisodes de 10 minutes de la comédie parodique Complètement lycée, qui se moque des séries d’ados américaines à la The O.C. C’est vraiment très rigolo. Et c’est offert gratuitement sur le site noovo.ca.

À cheval sur Le cœur a ses raisons et Les frères Scott, les épisodes ont d’abord été tournés en anglais, puis doublés en français international de façon très, très exagérée. On y suit Allison Thompson (Rosalie Vaillancourt), la nouvelle élève qui débarque à l’école secondaire New Garden Hills Valley.

Comme dans n’importe quelle production de type Dawson’s Creek, Allison se frottera à la méchante, belle et riche Ashley Winterbottom (Katherine Levac), au sportif stupide Brian (Pierre-Yves Roy-Desmarais), au bum taciturne (Antoine Pilon) et elle se liera avec Keith (Patrick Emmanuel Abelard), qui deviendra son meilleur ami gai.

Confrontation devant les casiers ou élections scolaires serrées, vous y verrez un paquet d’acteurs de 30 ans jouer des ados de 15 ans. Et vous allez beaucoup rire.