Dexter Morgan (Michael C. Hall), réputé analyste de taches de sang de la police de Miami, ne tue plus depuis 10 ans. Il s’appelle maintenant Jim Lindsay et gagne sa vie derrière le comptoir d’une jolie boutique de chasse et pêche dans un coquet village de la Nouvelle-Angleterre.

Pensez ici au décor des Gilmore Girls ou à n’importe quel film sucré et cheapo de Noël de la chaîne Hallmark avec son concours annuel de tartes aux pacanes. Dexter/Jim sort avec la cheffe de police locale et danse en ligne (ouf !) avec ses voisins au pub du coin entre deux bouchées de nachos et une lampée d’IPA. Oui, c’est quétaine de même, le tout couché sur un tapis de flocons artificiels.

Ah oui, Jim/Dexter habite dans un chalet en bois rond d’ascète, en pleine forêt, et il adore courir en salopette dans la neige comme dans les films Rocky. Adios la chaleur moite de Miami, Dexter/Jim porte le bonnet d’hiver comme il enfilait les t-shirts moulants à l’époque.

Cette suite de la populaire série sanguinolente, qui se pointe huit ans après une finale désastreuse où le dépeceur roux simulait sa propre mort dans un ouragan, avant de réapparaître dans une cour à bois de l’Oregon, ne suscitera aucune compulsion, aucune effusion de plaisir. C’est juste ordinaire, très décevant, trop lent, aucunement à la hauteur des quatre premières saisons, qui ont été si prenantes et originales avec la chasse au Trinity Killer (John Lithgow).

Le premier épisode de Dexter : New Blood a été déposé dimanche soir sur la plateforme Crave de Bell Média, qui en relâchera un nouveau toutes les semaines. J’en ai vu quatre ce week-end et je ne me précipiterai pas pour m’attaquer aux six derniers.

Évidemment, les pulsions meurtrières de Jim/Dexter, qui s’impose une discipline de vie militaire pour les réprimer, ressortent dans un bain d’hémoglobine. Et, bien sûr, le tueur en série de Miami déballe à nouveau son vieil attirail de bistouris, de hachoirs et de rouleaux de plastique. Ça sent le déjà-vu. Le téléspectateur ne craint pas que Dexter commette une erreur fatale. Cet intrigant jeu du chat et de la souris n’existe plus.

L’histoire s’égare ensuite dans un conflit avec des Autochtones et une intrigue calquée sur le massacre de Columbine, qui a été montrée trop de fois, dans trop de séries. Aussi, plusieurs personnages secondaires dépassent le stade de la caricature et c’est gênant de les voir cabotiner dans une production soi-disant d’horreur.

En parallèle, plusieurs jeunes femmes disparaissent de la réserve près du village, capturées par un homme que l’on voit à peine dans les quatre premières heures. Le plus intéressant de Dexter : New Blood, qui débarquera en version française le dimanche 5 décembre sur Crave, c’est l’arrivée du fils adolescent de Dexter, Harrison (Jack Alcott).

Père et fils ont vu leurs parents charcutés sous leurs yeux. Mais Harrison paraît plus équilibré et sociable que son papa. Reste que quelque chose cloche avec ce brillant adolescent aux motivations nébuleuses.

Dans la première mouture, c’est le père adoptif de Dexter, le bienveillant Harry, qui lui servait de conscience morale. Rappelez-vous, le fameux code qui permettait à Dexter de décapiter des vilains qui le méritaient, ça venait de Harry.

Dans Dexter : New Blood, c’est la sœur morte de Dexter, la mal-engueulée mais sympathique Deb (Jennifer Carpenter), qui reprend ce rôle de fantôme. Mais avec une hargne et une colère qui détonnent dans cet univers cérébral et calculé.

Bref, cette résurrection de Dexter déplaira aux amateurs du début et ne créera certainement pas de nouveaux accros. Qui la regardera, alors ?

ADISQ en chute libre !

Ça ne prenait pas une boule de cristal bien astiquée pour prédire que le gala de l’ADISQ dégringolerait dans les sondages de la firme Numeris. Les choix discutables faits dans la construction de cette cérémonie très ordinaire ainsi que la soirée électorale sur les chaînes d’information en continu ont provoqué la chute de la fête de la musique québécoise.

Dimanche soir, 677 000 personnes ont visionné ce gala chauffé par Louis-José Houde, en baisse de 33 % par rapport aux cotes d’écoute de 1 015 000 téléspectateurs qui ont été récoltées 2020. En 2019, l’ADISQ avait retenu l’attention de 1 230 000 mordus, soit presque le double de dimanche. La tendance à la baisse de tous les galas québécois ne semble pas ralentir, au contraire. Sur LCN et RDI, la couverture des élections municipales a intéressé un total de 459 000 téléphiles, ce qui correspond, grosso modo, à la perte sèche du gala de l’ADISQ de 2021 par rapport à celui de 2020.

À TVA, Chanteurs masqués a caracolé au sommet avec ses 1 497 000 adeptes, suivi de Révolution (1 134 000), du TVA 18 h (983 000) et de La poule aux œufs d’or (866 000). Occupation double dans l’Ouest s’est approché de l’ADISQ avec 559 000 irréductibles à l’écoute, qui ont assisté à la « magie » du moment Bell, introduit juste au moment où la belle Marilou allait passer à la trappe, tiens, tiens. Une heureuse coïncidence, non ?