La douceur des violons, complèterait sûrement Claude Barzotti, crooner italo-belge des années 1980 et champion des grands slows en super suite de Rock Détente.

Sans blague, la saison actuelle d’Occupation double dans l’Ouest, ensevelie par les revirements et les déménagements, ne renferme à peu près aucune bisbille, malgré les promesses répétées de l’animateur Jay Du Temple avant de partir à chacune des pauses publicitaires.

Les candidats se peignent les ongles entre eux, pleurent en cercle à propos de leurs émotions et ne parlent pas assez du tatouage de carte postale d’Hawaii que Luca l’infirmier arbore sur son torse.

Pourtant, les concepteurs d’OD se décarcassent pour déstabiliser les joueurs et semer la discorde entre eux.

Les deux aventures en parallèle, le retour de Jenny la femme fatale éliminée puis ressuscitée, les appels téléphoniques entre les maisons ou l’arrivée de l’ancienne flamme de Robin, soit la mannequin Marilou, 22 ans, la sosie de Maripier Morin en version blonde et de la génération Z.

Rien à faire. La bonne humeur glisse joyeusement sur les vêtements Ernest de nos colocataires comme sur une pente de ski de Whistler. Sabrina, 23 ans, et Audrey, 31 ans, ne se sont pas cassé de bouteilles de Bulles de nuit sur la tête après l’incident dramatique du bec avec Nicolas, 28 ans, à Terre-Neuve.

Même Sarah-Donia, infirmière clinicienne de 27 ans, a trouvé que ses rivalamies lui avaient réservé « une bonne accueil ».

En fait, plus la production les bouscule, plus les célibataires d’OD se serrent les coudes. Et plus la production leur envoie des nouveaux éléments perturbateurs (bonjour, Marilou !), plus le noyau original se solidifie.

À bien y penser, cette solidarité soudaine, qui tranche avec les querelles épiques des éditions passées, n’étonne pas tant. Devant l’adversité, c’est un réflexe humain naturel que de se regrouper pour affronter des épreuves (entre gros guillemets ici). Et quand les twists arrosent les concurrents comme une averse pendant une escapade de « E-foil » sur le lac Okanagan, ils trouvent le réconfort dans les bras musclés et tatoués les uns des autres.

La saison actuelle d’Occupation double n’est pas mauvaise. Le montage rythmé des épisodes, l’ajout d’effets sonores ou visuels, le deuxième degré qui rend le téléspectateur complice de cette expérience romantico-télévisuelle, l’animation efficace de Jay Du Temple, ça fonctionne super bien.

Reste qu’OD sans pagaille, c’est moins captivant. C’est comme un party sans alcool où Sabrina ne draguerait pas trois garçons en même temps et où Luca ne déparlerait pas dans son kit H&M aux motifs de Keith Haring.

Aussi, l’agent double (la pauvre Alexandra) ne sert strictement à rien alors que ce rôle d’espion trouble-fête regorgeait de possibilités, qui n’ont malheureusement pas été exploitées.

Après presque deux mois en Colombie-Britannique, il reste trop de participants autour des tables d’élimination. Et tout le monde dans les chalets se cramponne à sa douce moitié tel un bijou à l’oreille droite de Capitaine Twist. Possibilité de voir ces couples éclater d’ici la finale ? Autant probable que d’assister au retour d’Alexandre le colérique à L’heure de vérité. Donc, zéro.

En terminant, nous avons perdu une grande joueuse dimanche soir avec l’éviction de Sabrina. À propos d’un des gars qui ne lui plaisait pas tant, l’étudiante en kinésiologie a remarqué : « C’est pas quelqu’un qui fitte dans mon quotidien, c’est pas quelqu’un que je serais attrayée. » Merci pour ça.

Le meurtrier de Marie-Josée démasqué ?

Sans détenir de preuve solide de sa culpabilité, les policiers de New York ont longtemps soupçonné le populaire animateur Alain Montpetit d’avoir assassiné la mannequin québécoise Marie-Josée St-Antoine dans son appartement de Gramercy Park, en juin 1982.

Près de 40 ans après ce meurtre mystérieux, l’hypothèse remonte à la surface dans la très bonne série de « true crime » Qui a tué Marie-Josée ?, que le service Crave de Bell Média mettra en ligne le mercredi 10 novembre. J’ai vu deux des trois épisodes d’une heure de cette docusérie, qui rassemble de façon efficace et enlevante les pièces de cet immense puzzle.

La qualité de la recherche est impressionnante. L’équipe du réalisateur Jean-François Poisson (Léo-Paul Dion : confessions d’un tueur) a recueilli les témoignages de la famille et des amis de Marie-Josée St-Antoine, de même que ceux des enquêteurs de l’époque et des voisins de l’immeuble de la 23e Rue où vivait la top-modèle montréalaise de 23 ans, une grande brune aux yeux clairs.

À la fin du deuxième épisode, un mystérieux personnage bouscule le récit. Il s’agit de l’intrigante DJ Jacki Lee, que fréquentait alors Alain Montpetit. A-t-elle tout raconté aux détectives ?

En parallèle, Qui a tué Marie-Josée ? explore la période disco de Montréal, Saint-Sauveur et New York, qui remplissait les boîtes de nuit et attirait une faune au nez poudré.

À Manhattan, le voisin de palier de Marie-Josée St-Antoine, l’acteur porno bisexuel Jamie Gillis, qui parlait le français, n’a pas l’air très net. Il tournait dans des films très gore et suait abondamment à l’arrivée des flics. Suspect numéro deux dans l’affaire.

Également, l’actrice Kim Delaney (NYPD Blues), mannequin et vedette du soap All My Children au début des années 1980, a été l’une des dernières à voir Marie-Josée St-Antoine vivante le 17 juin 1982. Les deux amies s’étaient croisées par hasard dans la rue, et Kim Delaney n’a pas reconnu l’homme au bras de Marie-Josée, qui l’a vraisemblablement poignardée à mort une heure plus tard.

Cet homme n’était pas l’ex-copain de Marie-Josée St-Antoine, soit le photographe Dominique Silberstein. S’agissait-il d’Alain Montpetit, débarqué à New York la veille ? La police croit dur comme fer que la victime connaissait très bien son meurtrier.