Au royaume des kayaks et des maniaques, c’est difficile de s’extraire des griffes de L’échappée. Le populaire téléroman de TVA nous tend des pièges savonneux dans lesquels on tombe volontairement tous les lundis soir en sachant que ça fera mal à l’amour et mal dans les yeux, pour paraphraser Isabelle Boulay.

L’abondance de psychopathes au kilomètre carré à Sainte-Alice-de-Rimouski, la psychose de purification de Gérard (Alex Bisping), le motel-refuge à la The Shining, les lumières-témoins de la secte de Jean-Simon (Steve Gagnon), les explorations systémiques assistées, le jeune adulte Fabien (Devon O’Connor) qui capote sur sa propre mère Maude (Noémie Godin-Vigneau), la filière du fleuve qui importe de la cocaïne, honnêtement, comment se détacher d’autant de drames qui rebondissent dans toutes les directions, telle une enquête sur les Rock Devils de Gisèle Bayeur (Chantal Fontaine) ?

Je suis pris au piège de L’échappée et je suis incapable de m’en échapper. C’est dit. Il faut quand même reconnaître le mérite du soap-thriller de TVA pour un point majeur : le choix de ses jeunes interprètes. Le téléroman créé par Michelle Allen a mis de l’avant une cohorte d’actrices et d’acteurs de la relève qui brillent aujourd’hui sur tous les écrans. Quel casting étincelant, quand même.

Au plus récent Gala Québec Cinéma, trois comédiennes de L’échappée ont été nommées et deux d’entre elles ont même triomphé. D’abord, l’actrice vedette du film La déesse des mouches à feu, Kelly Depeault, alias Claudie Lyndsay dans L’échappée, a été sacrée révélation de l’année.

Sa camarade Émilie Bierre, alias Zoé dans L’échappée, a remporté le prestigieux trophée de la meilleure actrice pour son rôle d’adolescente enceinte dans le film Les nôtres, de Jeanne Leblanc.

PHOTO FOURNIE PAR TVA

Éléonore Loiselle

Il y a également Éléonore Loiselle, alias Astrid dans L’échappée, qui a été finaliste au prix de la meilleure actrice de soutien pour sa participation à La déesse des mouches à feu. C’est toutefois Caroline Néron qui est repartie avec la récompense dans cette catégorie.

Kelly Depeault et Éléonore Loiselle jouent toujours dans la série annuelle de TVA. Le personnage d’Émilie Bierre a cependant péri dans l’incendie criminel du centre jeunesse à la fin de la troisième saison.

La distribution des jeunes doués de L’échappée comprend également Noah Parker, tête d’affiche de la série Six degrés, à Radio-Canada, qui campe Raphaël le délinquant réhabilité, celui dont le papa Hugo (Louis-Olivier Mauffette) lui avait offert une escorte pour sa fête.

N’oublions pas non plus Laurie Babin, alias Joëlle, qui a été kidnappée et retenue en otage par le fou David Lelièvre (Patrick Hivon) pendant une année complète.

En cinq saisons, il y a eu beaucoup de roulement dans L’échappée. TVA a d’ailleurs confirmé cette semaine l’arrivée de sept nouveaux visages en prévision de la rentrée d’automne. Les acteurs qui les incarneront sont Sophie Cadieux, Martin Drainville, Kathleen Fortin, Juliette Gosselin, Nathalie Doumar, Guillaume Lambert et Thomas Boonen.

Le personnage de Sophie Cadieux, Maya Déry, travaillera comme sergente-détective. Uh-oh. Si une nouvelle sergente-détective se pointe à Sainte-Alice, ça veut dire qu’il y en a une qui part, non ?

Rappelez-vous. Dans la finale de L’échappée diffusée fin avril, la sergente-détective Marie-Louise (Bianca Gervais) disparaissait en laissant son sang dans la neige. Est-ce un gros indice que notre Marie-Louise adorée a, elle aussi, perdu la vie dans des circonstances tragiques comme Agnès (Évelyne Rompré), Zoé (Émilie Bierre), Kim (Isabelle Blais), Maisie (Mélanie Napartuk) et Esther (Isabelle Brouillette) ?

Ah oui, quelqu’un a-t-il des nouvelles de Martine Lyndsay (Sophie Bourgeois) ? Ça fait un bail qu’elle a disparu de la carte. Et on s’inquiète.

PHOTO MATT LANKES, MATT LANKES/AMAZON STUDIOS

Scène de la série Panic, d'Amazon Prime Video

Faut pas que je panique !

Il y a un petit buzz autour de la série Panic, d’Amazon Prime Video, qui avait tous les ingrédients pour décrocher un énorme succès : sujet accrocheur, bande-annonce canon, parfum de The Hunger Games et atmosphère de vacances excitantes.

Malheureusement, c’est trop décousu et échevelé pour mériter notre précieux temps d’écoute. Ce n’est ni pourri ni extraordinaire, juste très moyen, si vous avez épuisé toutes vos réserves de bonnes émissions.

L’histoire de Panic, dérivée d’un roman du même nom, se déroule dans un petit village du Texas. À la fin des classes, c’est une tradition, les finissants de l’école secondaire peuvent s’inscrire à un jeu illégal constitué d’épreuves dangereuses. Du genre : sauter dans un lac à partir d’une falaise, traverser une autoroute les yeux bandés, jouer à la roulette russe ou marcher sur une passerelle étroite reliant deux silos.

Quatre juges anonymes contrôlent cette partie clandestine, qui rapportera 50 000 $ au gagnant. Encore plus terrifiant : deux participants y ont perdu la vie lors de la dernière édition, ce qui met les policiers locaux sur les dents.

En lisant ça, j’ai moi-même le goût de visionner Panic. Mais non. Les personnages posent des actions incompréhensibles, on ne saisit pas du tout leurs motivations, il y a plusieurs trous dans l’histoire, c’est bourré de clichés et très répétitif.

Il y a 10 épisodes de Panic, offerts en français et en anglais. J’en ai enduré cinq. Contrairement à ce que chantait Marie Carmen, mon cœur ne bat pas trop vite et je ne vois pas d’étoiles ni d’éclairs.