(Londres) En froid depuis plusieurs mois, les princes William et Harry ont mis leurs différends de côté pour inaugurer ensemble jeudi une statue en hommage à leur mère Lady Di, dans les jardins du palais londonien de Kensington.

Sous le regard des frères et sœurs de Diana, William et Harry ont ôté le tissu recouvrant le monument installé près du palais où Lady Di a vécu et où habite aujourd’hui William. La statue en bronze représente la princesse aux cheveux courts, entourée de trois enfants, posant ses mains sur les épaules de deux d’entre eux.

PHOTO ADAM BUTLER, AFP

Les princes William et Harry le 6 septembre 1997

« Chaque jour, nous aimerions qu’elle soit toujours avec nous, et notre espoir est que cette statue soit considérée à jamais comme un symbole de sa vie et de son héritage », ont déclaré les deux frères dans un communiqué après cet évènement auquel ils sont arrivés côte à côte, détendus et souriants.

Décédée dans un accident de voiture à Paris en 1997 à l’âge de 36 ans, la princesse de Galles, née Diana Spencer, aurait eu 60 ans jeudi. La statue, réalisée par Ian Rank-Broadley, s’inspire des dernières années de sa vie.

Le sculpteur a expliqué avoir voulu, avec William et Harry, « capturer sa chaleur et son humanité tout en montrant l’impact qu’elle a eu à travers les générations ».

La statue a été dévoilée en présence — COVID-19 oblige — d’une trentaine de personnes seulement, dont les frères et sœurs de Diana, le comte Charles Spencer, Lady Sarah McCorquodale et Lady Jane Fellowes.

Le prince Charles, que Diana avait épousé en juillet 1981 à l’âge de 20 ans, et dont elle a divorcé en 1996, n’a pas participé à la cérémonie. Selon un de ses proches cité par le Sunday Times, il ne voulait pas « réveiller d’anciennes blessures ».  

Plus de 24 ans après sa mort, le mythe de Lady Di perdure : sa voiture a été vendue aux enchères pour quelque 60 000 euros à un musée d’Amérique du Sud cette semaine, elle apparaît toujours comme une icône de la mode et ses robes font régulièrement l’objet d’expositions au Royaume-Uni-un phénomène entretenu par la série The Crown.

« Bataille des deux frères »

Mais plus que l’hommage à la princesse, l’enjeu de la cérémonie était de savoir si les retrouvailles des deux frères peuvent apaiser la crise provoquée par la sortie fracassante de Harry de son rôle au sein de la famille royale, et la retentissante interview donnée avec son épouse Meghan Markle à la star des écrans américains Oprah Winfrey, diffusée en mars.

Le duc et la duchesse de Sussex ont particulièrement froissé la famille royale en suggérant dans leur entrevue fleuve qu’un de ses membres s’était comporté de façon raciste en s’interrogeant avant sa naissance sur la couleur de peau de leur fils Archie.

Les membres de la famille royale « ne sont absolument pas racistes », avait répliqué peu après le prince William, 39 ans.

Être décrit par son petit frère de 36 ans comme « pris au piège » de la famille royale n’a pas dû être du goût d’un aîné promis à la lourde charge de roi.

Leurs retrouvailles, jeudi, étaient les premières depuis les funérailles du prince Philip, époux de la reine Élisabeth II. A l’époque « William n’a pas adressé la parole à Harry lors de la réception au château de Windsor ayant suivi les obsèques par peur que le contenu de la conversation ne soit immédiatement divulgué par Meghan par le truchement d’Oprah Winfrey ou par le réseau des Sussex », assure Robert Lacey, spécialiste de la famille royale, dans un livre qui vient de sortir, intitulé « La Bataille des deux frères ».

Depuis, le prince Harry n’est revenu que la semaine dernière de Californie (États-Unis), où il réside avec sa femme et leurs deux enfants, faisant une apparition surprise mercredi lors d’un évènement caritatif organisé pour des enfants malades.  

Selon le tabloïd Daily mail, qui cite une source royale, son retour sur le sol britannique a donné l’occasion aux deux frères de discuter de la victoire de l’Angleterre sur l’Allemagne lors de l’Euro de football, alimentant l’espoir d’un potentiel dégel de leurs relations.