Sculpteur et céramiste de renom, Yves Louis-Seize a ouvert une galerie il y a huit ans à Saint-Gabriel, et ce lieu de découvertes ne cesse de rayonner dans Lanaudière. Chaque été, il présente cinq expositions de trois semaines chacune pour faire connaître des artistes du coin, mais aussi d’ailleurs.
Cet été, la programmation débute par une expo collective, Blanc/Nuage Blanc/Oubli, qui propose 13 regards exprimés par le verre, la photographie, la peinture, la céramique, l’installation ou encore la sculpture. Les artistes sont Laurent Craste, Yannick De Serre, Montserrat Duran Muntadas, Yves Louis-Seize, Véronique Malo, Francis Montillaud, Chantal Paradis, Dominique Pottier, Michel Robidas, Marie-Claude Robillard, Dominique Sirois, Ariane Thézé et Jean-Simon Trottier.
Le scénographe et designer Michel Robidas profite de sa retraite professionnelle pour créer des tableaux et des costumes qu’il présente chez Yves Louis-Seize depuis 2015. Pour cette expo, il a créé une sculpture avec des tissus et des branches. Une œuvre impressionnante entre tenture et grand manteau. Consacrée à l’air d’opéra The Cold Song (L’air du froid) de l’opéra King Arthur d’Henry Purcell. Il en a imprimé les paroles en français et en anglais. Des strophes sur le pouvoir de l’amour de décongeler les cœurs ! Un opéra épique incarné de belle façon par cette œuvre glaciale du génial costumier. Ne manque plus que la bande sonore !
Le Montréalais Francis Montillaud expose une de ses trois œuvres dans l’ancien coffre-fort de cet édifice qui, avant d’être une galerie, a été une institution financière. Sa grande sculpture Paréidolie porte le nom de cette faculté qu’on a de discerner des formes dans les paysages, comme un visage au cœur d’un nuage. Il l’a réalisée en atelier en acier inox et plâtre, en utilisant des techniques classiques et la technologie numérique. Un bel ouvrage de pleins et de vides que l’on peut apprécier autant de face que de profil.
Yves Louis-Seize expose aussi une œuvre, Le regard absorbé à Aurélien, un hommage à son père, décédé, « un homme de peu de mots ». Un regard aussi sur la nature laurentienne et ce ciel aux blancs nuages.
Longtemps peintre et décoratrice, notamment sur des plateaux de cinéma, Dominique Pottier, passionnée de nature québécoise, expose quatre études de paysage, des aquarelles, vernis et pastels secs qui évoquent la morphologie de la surface d’un lac gelé. Un mélange de transparence, de brillance et de reflets mats. Un travail délicat.
Avant d’installer quatre grandes œuvres à Paris, du 7 au 11 juin, à la biennale Révélations, un évènement de métiers d’art et de créations où le Québec est la nation invitée cette année (et où le Festival international du film sur l’art (FIFA) diffusera notamment le film de Bruno Boulianne sur le peintre et céramiste Jean-Pierre Larocque), et avant d’aller exposer 12 autres œuvres tout l’été à la Maison de la culture de Longueuil, Laurent Craste présente à Saint-Gabriel trois de ses céramiques blanches.
La Vénus de Lolo rappelle la blancheur des marbres de l’Antiquité. « Elle évoque la Vénus de Milo car elle résulte d’un accident d’atelier, raconte avec humour l’artiste de Saint-Damien. Pendant la finition, j’avais brisé une des anses. J’ai arraché l’autre, de colère, et ça m’a fait penser à la Vénus de Milo ! »
Une autre, Adolf Loos’Wet Dream VI, fait partie de sa série Sévices, ses céramiques qu’il prend plaisir à martyriser ! Elle ressemble à une grande terrine ornementée, de type monarchique, défoncée par un tisonnier. Un mélange de délicatesse et de violence révolutionnaire !
Si vous vous rendez à la galerie d’art autour de 15 h, un jour de beau temps, vous aurez droit aux magnifiques reflets de la lumière du soleil dans les verres soufflés de Jean-Simon Trottier, exposés en vitrine de la galerie. À noter que du 3 au 24 juin, la galerie accueillera les œuvres de l’artiste de Québec Odette Théberge.
Blanc/Nuage Blanc/Oubli, à la galerie Yves Louis-Seize, à Saint-Gabriel, les samedis et dimanches, de 13 h à 17 h, jusqu’au 27 mai.
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