La Fondation Phi pour l’art contemporain a annoncé, ce vendredi, qu’un jury international a choisi les architectes berlinois Kuehn Malvezzi associés à l’agence montréalaise Pelletier de Fontenay pour concevoir l’architecture de Phi Contemporain, le nouvel écrin de Phi qui sera construit, entre 2023 et 2026, à l’intersection des rues Saint-Paul et Bonsecours, dans le Vieux-Montréal.

Les deux firmes gagnantes ont, ensemble, plus de 30 années d’expérience et une solide connaissance du secteur muséal. Kuehn Malvezzi est réputé pour avoir conçu le nouvel Insectarium de Montréal, réalisé en collaboration avec Pelletier de Fontenay et Jodoin Lamarre Pratte architectes, et pour d’autres interventions effectuées dans des musées et des lieux d’exposition européens. Fondée à Montréal en 2010 par Hubert Pelletier et Yves de Fontenay, la firme d’architecture Pelletier de Fontenay travaille sur des projets de musées, d’écoles et de bibliothèques publiques.

Le jury qui a choisi le consortium était composé de cinq architectes (Amale Andraos, Elizabeth Diller, Jacques Lachapelle, Ippolito Pestellini Laparelli, Dan Stubbergaard), de Phoebe Greenberg, de son fils, l’artiste Miles Greenberg, et du sculpteur français Jean-Michel Othoniel.

PHOTO SARKA VANCUROVA, LA PRESSE

L’îlot du Faubourg Bonsecours, dans le Vieux-Montréal, où sera construit le futur Phi Contemporain.

Phoebe Greenberg a beaucoup aimé, dans la proposition retenue, la possibilité d’une circulation des visiteurs qui permettra de découvrir tout au long du parcours des œuvres d’art de sa collection privée. « Je suis ravie du résultat du concours, dit-elle. Il répond très bien aux contraintes que l’on avait établies. Le projet retenu est très élégant, avec un espace public sur le toit. C’est fantastique. »

Phoebe Greenberg s’était associée à l’architecte Jérôme Lapierre, en tant que conseiller professionnel, et à Denis Lemieux, architecte émérite, pour aborder avec rigueur la première phase de l’ambitieux projet de construction de plus de 80 millions, dont 26,6 millions de Québec et d’Ottawa. Pour la conception du projet, elle a bénéficié de l’expérience des 15 ans de la Fondation Phi mais elle ne voulait pas se tromper. Elle a donc cherché à bien s’entourer, allant jusqu’à organiser un symposium, en décembre dernier, pour bien comprendre les pratiques actuelles en matière de création d’une institution d’art contemporain du dernier cri.

Les 64 firmes d’architecture internationales qui ont participé au projet devaient tenir compte du fait que l’édifice sera construit au cœur d’un site patrimonial. La Maison Pierre-du-Calvet et la Maison Louis-Viger seront en effet intégrées au nouveau bâtiment. La façade de l’ancien restaurant Les filles du Roy ne sera toutefois pas conservée.

Le PDG de Phi, Éric Albert, très impliqué dans le projet, est ravi de cette annonce qui ouvre la voie d’une construction débutant à la mi-2023. « Phi Contemporain permettra de consolider toute l’étendue de l’offre culturelle publique de Phi sous un même toit, a-t-il dit à La Presse. Cela créera un carrefour ouvert dédié à sonder les idées les plus pertinentes de notre temps. Le Centre Phi restera ouvert au public. Il deviendra principalement un lieu d’exploration et de recherche et développement pour le Studio Phi, notre entité de production. »