(Paris) Elle n’a pas perdu son légendaire sourire grâce à sa vitre de protection : La Joconde, le plus célèbre tableau du monde, a été entartée dimanche au musée du Louvre, à Paris, un acte sans conséquence commis par un homme depuis placé à l’infirmerie psychiatrique.

L’incident s’est produit en début d’après-midi, selon plusieurs photos et témoignages postés sur les réseaux sociaux Twitter et Instagram par des visiteurs qui se trouvaient dans le plus grand musée du monde, au moment des faits.

Les images montrent la vitre de protection du portrait au sourire énigmatique maculée d’une substance blanchâtre, que nettoie un homme semblant être un vigile du musée.

Auparavant, déguisé avec une perruque et une casquette, un homme, âgé de 36 ans, « a simulé une situation de handicap pour disposer d’un fauteuil roulant et s’approcher de l’œuvre, installée dans une vitrine sécurisée » de la salle des États, a précisé à l’AFP Le Louvre lundi.

Il a ensuite « lancé sur la vitrine une pâtisserie qu’il avait dissimulée dans ses effets personnels », ce qui « n’a eu aucune conséquence sur le tableau, qui n’a subi aucun dommage », a ajouté le musée.

La Joconde, peinte par Léonard de Vinci, est présentée depuis 2005 derrière une vitre blindée, protégée par un caisson spécial où l’humidité et la température sont contrôlées.

Dépôt de plainte

L’homme a immédiatement été saisi et évacué par les agents d’accueil et de surveillance puis remis à la police. Il a ensuite été admis à l’infirmerie psychiatrique de la Préfecture de police et une enquête a été ouverte pour « tentative de dégradation d’un bien culturel », a-t-on appris lundi auprès du parquet de Paris.

Le Musée du Louvre a annoncé avoir déposé plainte. Il assure avoir « appliqué ses procédures habituelles prévues pour les personnes à mobilité réduite, leur permettant d’admirer cette œuvre majeure » au plus près.

Parmi les utilisateurs de Twitter qui ont témoigné de cet incident en direct, @lukeXC2002 a publié une vidéo dans laquelle on voit l’homme en question, vêtu de blanc, debout à côté de son fauteuil roulant et escorté vers la sortie par la sécurité.

« Il y a des gens qui sont en train de détruire la Terre. […] Tous les artistes, pensez à la Terre. C’est pour ça que j’ai fait ça. Pensez à la planète », dit-il, en français.

Précédents

Sur d’autres images, on voit le fauteuil roulant placé derrière le cordon de sécurité que les visiteurs ne doivent normalement pas dépasser. Aucune photo ou vidéo n’a capté le lancer de gâteau.

Ce n’est pas la première fois que le célébrissime tableau est victime de vandalisme. 

En août 2009, une visiteuse russe avait été interpellée après avoir lancé une tasse à thé vide en direction de La Joconde. Le musée avait alors expliqué que la tasse s’était brisée contre la vitrine blindée, qui avait été très légèrement éraflée.

En décembre 1956, un Bolivien, menacé d’expulsion, avait lancé une pierre sur La Joconde, lui endommageant le coude gauche. Après cela, elle avait été placée derrière une vitrine sécurisée.

Le portrait, qui a probablement été commencé à Florence vers 1503, serait celui de Lisa Gherardini, épouse de Francesco del Giocondo, marchand d’étoffes florentin, dont le nom féminisé lui a valu le surnom de Gioconda.

Le chef-d’œuvre voit défiler chaque année au Musée du Louvre — qui compte 37 000 autres œuvres — des millions de personnes (dix millions de visiteurs par an avant la COVID-19).

Son vol en 1911 au Louvre par un ouvrier italien participa grandement à sa notoriété.