(Angoulême) L’exposition Picasso et la bande dessinée, la première à mettre en lumière le goût du peintre espagnol pour le neuvième art, a ouvert ses portes mercredi et tiendra l’affiche jusqu’au 2 janvier 2022 à la cité internationale de la bande dessinée et de l’image d’Angoulême.

« Cette exposition montre à quel point la bande dessinée traverse de manière subtile toute l’œuvre de Picasso », a commenté Pierre Lungheretti, directeur général de l’établissement qui accueille le public depuis le 19 mai, après plus de six mois de fermeture imposée par la crise de la COVID-19.

L’exposition, présentée l’année dernière au Musée national Picasso-Paris, dévoile environ 150 œuvres, dont une trentaine du peintre espagnol. Elles proviennent principalement des musées Picasso de Paris, de Barcelone ainsi que de la collection personnelle du peintre.

Parmi les œuvres présentées se trouvent des carnets de dessins, des croquis et des caricatures de Pablo Picasso s’inspirant de la bande dessinée. « Enfant, Picasso réalisait déjà de petites suites d’images narratives mêlant textes et dessins », dit Anne Hélène Hoog, directrice du musée de la bande dessinée à Angoulême.

L’exposition montre également des journaux de bandes dessinées lus par le peintre, comme L’Épatant ou Pulgacito.

Picasso lisait des bandes dessinées dans les journaux que lui prêtaient ses amis et s’inspirait beaucoup de cette imagerie populaire.

Anne Hélène Hoog, directrice du musée de la bande dessinée à Angoulême

Cette inspiration s’exprime dans la série de gravures datant de 1937 intitulée Songe et mensonge de Franco, œuvre majeure de l’exposition portant sur la guerre d’Espagne (1936-1939). « Ces gravures sous forme de cases successives traduisent l’idée d’un récit fragmenté et à recomposer, comme dans le cubisme », explique la directrice du musée.

La dernière partie du parcours fait état de la présence de Pablo Picasso dans la bande dessinée contemporaine. La figure du peintre espagnol se retrouve dans les planches des auteurs Philippe Geluck, Philippe Dupuis ou encore Daniel Torres.

« Cette exposition met en avant le Pablo Picasso dessinateur, imprégné par la culture populaire de son époque. Elle prouve que Picasso n’est pas juste un peintre de génie, mais que son œuvre appartient à la culture de tous », conclut Anne Hélène Hoog.