La programmation printemps-été du Musée des beaux-arts du Canada (MBAC) comprendra une exposition consacrée à Rembrandt, une installation de la photographe Geneviève Cadieux, deux projets de la Torontoise Tau Lewis et de l’Américain Rashid Johnson, ainsi que la présentation d’une collection d’estampes. Mais quand auront lieu ces déploiements ? Le musée ne le sait pas. Tout dépendra de la pandémie, dont une accalmie est vivement espérée en Ontario…
Rembrandt
Rembrandt à Amsterdam : Créativité et concurrence sera la première grande exposition consacrée à Rembrandt (1606-1669) au Canada depuis 52 ans. Un déploiement original autour de la vie du peintre hollandais et la place qu’il occupe dans l’histoire canadienne. Les Néerlandais ont eu des relations avec des nations autochtones du Canada au XVIIe siècle. Le sujet de l’expo est donc traité sous l’angle occidental, mais aussi autochtone et même des communautés noires. Une approche qui découle de l’engagement du MBAC à « raconter l’histoire des arts visuels de manière plus complète et inclusive ». L’exposition intégrera des œuvres d’artistes contemporains autochtones et noirs du Canada, nouvellement commandées et acquises, pour contextualiser la période durant laquelle Rembrandt a vécu, notamment des œuvres de Skawennati, Kent Monkman, Moridja Kitenge Banza et Ruth Cuthand.
Geneviève Cadieux
La façade extérieure sud du musée accueillera, si tout va bien en juin, Barcelone, installation monumentale constituée de neuf images. Sous forme de bannières, l’œuvre donnera un point de vue sur l’être humain. « Barcelone rend compte de l’interaction inquiète entre deux amants manifestant une tension psychologique qu’exprime en particulier le langage corporel de la femme », explique Rosemary Thompson, vice-présidente, affaires institutionnelles et marketing, au MBAC. L’œuvre est aussi en écho avec la pandémie, la distance et le détachement qui en résulte, Barcelone contenant phonétiquement alone, soit seul en anglais.
Rashid Johnson
Né à Chicago et établi à New York, Rashid Johnson a reçu une commande du musée dans le cadre de son programme Projets contemporains. Il placera dans l’entrée du MBAC une grande installation immersive intitulée Sans titre. Une sorte de serre avec des plantes et des objets, le tout dans un contexte qui conviera les visiteurs à des points de vue inattendus… Une œuvre qui parle de lenteur, de conscience, de plaisirs, de souci de prendre soin des choses, qu’elles soient vivantes, comme les plantes, ou non. L’installation sera accompagnée d’un espace de performance avec équipement de DJ. « Nous avons hâte d’y accueillir des spectacles en direct », explique Sasha Suda, directrice générale du MBAC.
Tau Lewis
D’origine jamaïcaine et établie à Brooklyn, Tau Lewis exposera Symphonie dans la Rotonde du musée. Une grande sculpture textile représentant un être non genré et présentée à la Cooper Cole Gallery de Toronto, l’an dernier. Une œuvre florale et élégante qui parle de mémoire, de traumatismes, de soin et de guérison « pour surmonter les difficultés par le biais de processus d’artisanat et de travail ».
Le cosmos des collectionneurs
Quelque 230 estampes de la collection des médecins montréalais Jonathan Meakins et Jacqueline McClaran seront exposées au MBAC. Le Musée des beaux-arts de Montréal avait présenté, en 2011, 80 estampes de la collection qu’ils ont commencée il y a une quarantaine d’années après avoir découvert les gravures de Camille Pissaro.
> (Re)lisez le texte « L’œil des médecins : cinq siècles d’estampes au MBAM »
Le visiteur pourra admirer des œuvres de grands maîtres, tels que Pieter Brueghel l’Ancien, Rembrandt, Albrecht Dürer, Alex Colville, Hendrik Goltzius, Jacob van Ruisdael, Jean-François Millet et John James Audubon.
À noter que le MBAC organisera, en juillet, des « aventures artistiques en famille » pour les enfants de 3 ans et plus, tous les jours, de 10 h 30 à 15 h.