Le musée Pointe-à-Callière rouvre ses portes au public ce jeudi avec Train, transporteur de rêves. La Presse a pu se rendre sur place pour faire la visite de l’exposition.

Il fait partie du décor, mais le train n’est pas un moyen de transport usuel pour la vaste majorité des Québécois. Il occupe néanmoins une place importante dans l’imaginaire des petits — et même des grands — et dans l’histoire du Canada, comme en témoigne l’exposition Train, transporteur de rêves accessible dès jeudi au musée Pointe-à-Callière.

L’attrait exercé par les trains se manifeste très tôt, bien au-delà de leurs aspects fonctionnels, signale Christine Dufresne, chargée de projet à l’institution muséale du Vieux-Montréal. « On voit que dès l’apparition du premier train à Montréal, en 1836, les premiers trains jouets apparaissent aussi », dit-elle.

Train, transporteur de rêves fait ainsi le pont entre ce qui fascine dans ces machines et les impacts concrets et durables dans la société et l’histoire du pays. La construction du chemin de fer d’un océan à l’autre, rappelle l’exposition, est le lien physique qui a soudé l’entité politique qu’est le Canada — la Colombie-Britannique en avait fait une condition à son entrée dans la Confédération.

La plongée dans l’univers des locomotives et des voitures se fait en douce : sans s’étendre sur leurs aspects mécaniques, l’exposition montre combien ils ont pénétré l’univers des jouets. Trains en bois tirés par des enfants, trains miniatures minutieusement fabriqués par de plus grands enfants, répliques à échelle réduite de modèles existants, ils ont fait naître des passions chez bien des bricoleurs.

  • L’exposition Train, transporteur de rêves donne à voir quantité de reproductions de locomotives et de voitures de différentes tailles et époques, montrant l’extraordinaire pouvoir d’attraction de ces machines emblématiques du XIXe siècle.

    PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

    L’exposition Train, transporteur de rêves donne à voir quantité de reproductions de locomotives et de voitures de différentes tailles et époques, montrant l’extraordinaire pouvoir d’attraction de ces machines emblématiques du XIXe siècle.

  • Réplique du pont Victoria. Inauguré en 1860, ce pont de 2,7 km était considéré comme la huitième merveille du monde à l’époque.

    PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

    Réplique du pont Victoria. Inauguré en 1860, ce pont de 2,7 km était considéré comme la huitième merveille du monde à l’époque.

  • En plus de modèles réduits, l’exposition donne à voir des uniformes des hommes qui travaillaient dans les trains.

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    En plus de modèles réduits, l’exposition donne à voir des uniformes des hommes qui travaillaient dans les trains.

  • L’exposition du musée Pointe-à-Callière montre plusieurs maquettes construites par des passionnés et des collectionneurs, dont certains s’affairaient à concevoir des répliques parfaites de trains ou de lieux.

    PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

    L’exposition du musée Pointe-à-Callière montre plusieurs maquettes construites par des passionnés et des collectionneurs, dont certains s’affairaient à concevoir des répliques parfaites de trains ou de lieux.

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Cette plongée dans l’imaginaire se poursuit dans l’exploration de l’univers du cinéma. L’exposition s’intéresse au train du Crime de l’Orient-Express, mais aussi à celui qui mène Harry Potter et ses amis à Poudlard (avec une reproduction de la fameuse plateforme d’embarquement 9 ¾ !) et au film Retour vers le futur. Pourquoi ? Parce que c’est poussé par une locomotive lancée à toute vapeur que Marty McFly parvient à atteindre la vitesse nécessaire pour retourner chez lui dans le troisième film de la franchise à bord de sa DeLorean modifiée… qu’on retrouve au musée.

La deuxième portion de l’exposition creuse la façon dont le train a façonné le pays. L’économie de Montréal, avec les ateliers ferroviaires du Grand Tronc, à Pointe-Saint-Charles, et ceux des « shops » Angus, a en effet été marquée par le train. Il est aussi question de la façon dont les compagnies de chemin de fer ont développé le tourisme au pays et certains lieux emblématiques, dont le Château Frontenac à Québec et la tour CN à Toronto. Christine Dufresne se réjouit que « la ligne du temps » de l’exposition soit aussi éloquente. Révélatrice, a-t-on envie d’ajouter, lorsqu’on découvre qu’Air Canada et même Radio-Canada trouvent aussi leurs racines chez les compagnies ferroviaires.

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Christine Dufresne, chargée de projet au musée Pointe-à-Callière

Train, transporteur de rêves trouve au final un équilibre entre ses aspects historiques fouillés et son côté fantaisiste : ne faut-il pas être un peu fantasque pour construire un chemin de fer miniature dans son sous-sol ? Ou pour fabriquer des maquettes et des trains transportables dans des valises ? Après un clin d’œil au métro, petit cousin du train, l’exposition se termine sur une note légère avec un coup d’œil sur les parcs d’attractions, et notamment le fameux petit train de La Ronde.

Jusqu’au 6 septembre au musée Pointe-à-Callière