Succéder en tant que conservatrice en chef à Nathalie Bondil (congédiée par le conseil d’administration du MBAM en juillet 2020) n’est pas une mince affaire. Mais Mary-Dailey Desmarais occupe ses nouvelles fonctions avec détermination et a hâte que le public découvre les expositions qu’elle signe pour la première fois en tant que conservatrice en chef. Nous l’avons rencontrée mercredi.

Comment se déroule cette rentrée automnale ?

En toute honnêteté, je suis vraiment contente, heureuse et même émue par le rassemblement de l’équipe [du Musée] pour tous les projets, surtout en temps de pandémie, avec tous ces changements, comme ailleurs dans le monde, qui nous font pivoter plusieurs fois pour organiser une exposition ! »

Le MBAM ne commence pas la nouvelle saison avec une exposition grandiose comme auparavant. Est-ce à cause de la période spéciale que l’on vit actuellement ?

C’est un peu ça. Si l’exposition de rentrée ne comprend pas énormément d’œuvres, je trouve que c’est grand au niveau de l’esprit. Ça montre une sorte de vision consistant à mettre les artistes de l’avant, tout comme notre collection. À créer une sorte de moment pur avec l’art, une sorte de respiration. C’est donc grand d’une autre manière. J’espère que ça reflète bien le moment qu’on vit actuellement et que les gens vont sentir ça. Dans l’avenir, on fera toutes sortes de projets et toujours des expositions adaptées au moment et à l’écoute de ce que les gens veulent voir. Et qui respecteront l’encyclopédisme de notre collection.

  • Yes, We Love You (détail), 2020, Stanley Février (1976-), ciment hydrocal renforcé, néon. Collection MBAM.

    PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

    Yes, We Love You (détail), 2020, Stanley Février (1976-), ciment hydrocal renforcé, néon. Collection MBAM.

  • Yes, We Love You (détail), 2020, Stanley Février (1976-), ciment hydrocal renforcé, néon. Collection MBAM.

    PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

    Yes, We Love You (détail), 2020, Stanley Février (1976-), ciment hydrocal renforcé, néon. Collection MBAM.

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Ces deux expos sont votre signature, le style de ce qu’on verra dorénavant au musée ?

Bonne question. Est-ce que j’ai le droit d’avoir une signature ?! [Rires.] Oui, j’ai eu le luxe de travailler sur plusieurs projets au musée et j’ai beaucoup apprécié cette expérience dans le passé, mais ça, c’est vraiment la première grande exposition au musée que j’ai conçue et exécutée du début à la fin. Je ne sais pas si c’est le style pour l’avenir, mais pour moi, Combien de temps faut-il pour qu’une voix atteigne l’autre ? est une exposition tout à fait à propos, en ce moment.

Une exposition appropriée à ce qu’on vit ?

C’est ça. Il me semblait que c’est de ça qu’on avait besoin. Cette question de connexion humaine, de ce qu’est l’écoute de l’autre. Je pense que dans ce contexte, l’art peut nous aider à vivre le monde de façon différente et à le comprendre en ces temps de difficultés. Pour digérer tout ce qu’on a vécu.

  • Vue de l’exposition Hors cadre

    PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

    Vue de l’exposition Hors cadre

  • Vue de l’exposition Hors cadre

    PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

    Vue de l’exposition Hors cadre

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Cette exposition a pour but de rassembler…

Oui, pour que les gens redécouvrent les collections, les équipes du Musée. C’est pour ça qu’on a voulu impliquer les employés, pour qu’ils montrent leurs œuvres. Et on aura bientôt une autre exposition pour célébrer nos équipes. C’est donc l’idée de toujours essayer de rassembler la communauté autour de l’art.

Vous préparez d’autres expositions qui déclineront la collection du musée selon différents thèmes ?

Oui, mais on ne fera pas que ça ! On va préparer des expositions d’anciens maîtres, d’autres reliées à différents endroits du monde. On veut refléter la diversité de notre communauté. Et on aura des expositions en collaboration avec d’autres musées après l’exposition consacrée à Jean-Michel Basquiat que l’on présentera à l’automne 2022. On a plein de grands projets pour l’avenir.