Quatre femmes feront front commun le 29 septembre prochain pour « briser le statu quo » du conseil d’administration qui a congédié la directrice générale Nathalie Bondil en juillet dernier. Elles se présenteront contre les candidats de l’actuel C. A. qui souhaitent renouveler leurs mandats.

« C’est officiel, je me lance aux côtés de trois autres femmes absolument géniales, Lydie Olga Ntap, Caroline Codsi et Claudette Hould, pour une élection qui aura lieu le 29 septembre. Si vous êtes membres du Musée des beaux-arts, c’est un vote important », a écrit Valentine Goddard sur sa page Facebook mardi.

Mme Goddard, qui est une avocate spécialisée dans les questions d’éthique et d’intelligence artificielle, a indiqué sur sa page Facebook vouloir proposer « une perspective extérieure, indépendante et d’une grande expertise reconnue par nos pairs pour ramener l’administration vers ses priorités : humanisme, inclusion et innovation ».

Elle se présente ainsi avec l’avocate et fondatrice du Musée de la Femme, Lydie Olga Ntap, la femme d’affaires Caroline Codsi et l’historienne de l’art Claudette Hould contre au moins trois membres actuels, dont le président du conseil d’administration Michel de la Chenelière, qui briguera un poste de simple administrateur.

M. de la Chenelière a en effet annoncé la semaine dernière qu’il démissionnerait de son poste de président du C. A le 29 septembre. Les 21 membres du Conseil ont désigné l’homme d’affaires et mécène Pierre Bourgie pour lui succéder. Sa nomination ne sera pas soumise au vote des membres.

Rémi Quirion et Sylvie Demers sont les deux autres membres actuels du C. A. qui tenteront de se faire réélire, tandis que J. Serge Sasseville, qui est aussi président du C. A. de la Fondation de la Place des Arts, cherchera à combler le quatrième poste à pourvoir en remplacement de Joe Battat, l’unique administrateur ayant voté contre le congédiement de Mme Bondil.

Dans une entrevue accordée au Devoir, Valentine Goddard a affirmé ne pas vouloir arriver « comme un parti d’opposition ». « Le positionnement qu’on a, c’est de proposer un vent de fraîcheur, d’amener une expertise, a-t-elle fait valoir. C’est plus une réplique à un statu quo, parce que le C. A. ne propose pas beaucoup de changement dans les nominations. »

Les administrateurs sont élus pour une période de trois ans. Normalement, une fois tous les administrateurs élus, un président est élu parmi eux. Comme M. de la Chenelière a été élu l’an dernier (en avril 2019), et que M. Bourgie est nommé pour compléter son mandat, il n’aura donc pas à se soumettre à un vote.

Rappelons que l’ex-directrice générale du Musée des beaux-arts de Montréal, Nathalie Bondil, a déposé une poursuite de deux millions de dollars vendredi dernier contre l’ensemble des administrateurs du Musée.

Elle leur réclame 1 million en dommages moraux, ainsi qu’un million en dommages-intérêts punitifs pour « atteintes illicites et intentionnelles portées à ses droites fondamentaux de sauvegarde de sa dignité, de son honneur et de sa réputation. »