À défaut d’être présentés à la Biennale de Venise qui prendra son envol le 2 septembre, les quelque 40 films de la section réalité virtuelle du festival de la Mostra seront diffusés dès ce mercredi dans une quinzaine de villes du monde, dont Montréal ! Jusqu’au 12 septembre, le public québécois a donc la chance de voir la sélection italienne, qui inclut cinq œuvres canadiennes.

Le Centre PHI de Montréal est l’unique lieu de diffusion de la Biennale de Venise au Canada. En Amérique du Nord, Portland, en Oregon, est la seule autre ville qui programmera les quelque 40 films de la section réalité virtuelle (RV) de la Mostra, en mode virtuel vu le contexte de la COVID-19.

Il faut dire que PHI propose depuis plusieurs années une programmation de films courts en RV. Fictions, animations, documentaires, le meilleur de ce qui se fait en la matière atterrit ici.

Depuis quelques mois, il offre même un service de location de casques de réalité virtuelle avec une dizaine de films inclus. Bref, ce n’est pas un hasard si c’est rue Saint-Pierre, à Montréal, qu’on pourra se plonger dans ces œuvres immersives de qualité, de plus en plus interactives, d’ailleurs.

Dans cette nouvelle sélection italienne, cinq œuvres canadiennes se sont frayé un chemin. La Presse a pu les regarder.

  • Les médias ont pu visionner mardi quelques-uns des 40 films sélectionnés par la Biennale de Venise, qui débute demain à Montréal.

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Les médias ont pu visionner mardi quelques-uns des 40 films sélectionnés par la Biennale de Venise, qui débute demain à Montréal.

  • Katayoun Dibamehr et Avi Amar (à gauche) sont les producteurs des films The Hangman at Home et Minimum Mass, tous deux sélectionnés à Venise. Heidi Miller (au centre) est la scénariste de Once Upon a Sea et Francis Gélinas (à droite) est le réalisateur d’Au pays du cancre mou.

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Katayoun Dibamehr et Avi Amar (à gauche) sont les producteurs des films The Hangman at Home et Minimum Mass, tous deux sélectionnés à Venise. Heidi Miller (au centre) est la scénariste de Once Upon a Sea et Francis Gélinas (à droite) est le réalisateur d’Au pays du cancre mou.

  • Certains films de la sélection de Venise peuvent être regardés grâce à des casques Oculus Quest 6 de l’intérieur de cet espace circulaire entouré de murs transparents.

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Certains films de la sélection de Venise peuvent être regardés grâce à des casques Oculus Quest 6 de l’intérieur de cet espace circulaire entouré de murs transparents.

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Once Upon a Sea

Cette coproduction israélo-canadienne réalisée par Adi Lavy nous transporte jusqu’aux abords de la mer Morte. La narratrice, qui souffre d’arthrite rhumatoïde, s’y réfugie pour des raisons thérapeutiques. On explore pendant une vingtaine de minutes l’immense surface d’eau salée sous différents angles, tout en abordant les caractéristiques géographiques et environnementales de ce lac salé pris en étau entre Israël, la Cisjordanie et la Jordanie. D’une beauté à couper le souffle. Une œuvre interactive où l’on passe d’un tableau à l’autre de façon spectaculaire, avec le sentiment d’être soi-même dans l’eau… ou dans une faille du lac.

PHOTO FOURNIE PAR LE CENTRE PHI

Photo tirée d’Au pays du cancre mou

Au pays du cancre mou

Film d’animation de Francis Gélinas, nouveau venu dans le monde de la RV, Au pays du cancre mou met en scène deux enfants qui s’apprêtent à se coucher. Le petit frère demande à sa sœur comment elle a fait pour ne plus avoir peur du noir. Le film de six minutes est la réponse de sa sœur. La fillette l’entraîne dans des tableaux oniriques, qui sont en fait des dessins faits par son petit frère. Présenté en anglais dans le cadre de cette sélection (In the Land of the Flabby Schnook), le film devrait être diffusé en version originale au Festival du nouveau cinéma à l’automne.

The Book of Distance

Le cinéaste nippo-canadien Randall Okita s’intéresse au parcours de son grand-père, Yonezo Okita. Un homme qu’il décrit comme très présent dans son silence. Pourquoi a-t-il quitté sa ville natale d’Hiroshima en 1935 ? À quoi aspirait-il ? Randall Okita crée ici une œuvre animée magistrale — et interactive — qui nous raconte le grand voyage de Yonezo grâce aux informations glanées ici et là par les membres de sa famille. Si le volet interactif du film s’avère un tantinet déstabilisant au départ, on finit par y prendre goût, ayant presque le sentiment de participer à la quête de Randall. Un film produit par l’ONF.

PHOTO FOURNIE PAR LE CENTRE PHI

Photo tirée de The Hangman at Home

The Hangman at Home

Ce film d’animation de Michelle et d’Uri Kranot est une coproduction Canada-France-Danemark. L’heure de la RV est à l’interactivité et il a fallu à votre humble serviteur deux essais pour plonger dans cette histoire qui démarre après qu’on a frotté une allumette. C’est à ce moment que le récit narré par Anne Dorval dans la version française commence. À quoi pense un bourreau quand il rentre chez lui à la maison ? Une prémisse inspirée d’un poème de Carl Sandburg. Vous n’en saurez rien en restant passif. Il vous faudra utiliser vos mains (les manettes) pour passer par différentes pièces où se trouvent des pistes de réponse. Une œuvre exigeante, mais qui est loin d’être banale.

PHOTO FOURNIE PAR LE CENTRE PHI

Photo tirée d’Agence

Agence

Ce film court de 5 à 10 minutes de Pietro Gagliano est une étrange bibitte animée nourrie à l’intelligence artificielle. En fait, le spectateur est face à des créatures qui apparaissent sur des planètes qui tournent autour de lui — en s’approchant. Et leur destin est entre ses mains. On peut les prendre avec ses mains (la manette !) et les projeter dans le néant ou sécuriser leur existence sur l’une ou l’autre des planètes et leur permettre de vivre en harmonie. Un autre film basé sur les interactions avec le spectateur, décidément, on ne nous laissera pas somnoler dans notre fauteuil en mangeant du popcorn… Un film produit par l’ONF dont la durée varie selon vos prises de décisions.