(Londres) La Tate Modern, musée le plus visité de Londres avec le British Museum, a été toilettée, virus oblige, pour rouvrir lundi et accueillir des visiteurs ayant réservé sur l’internet, si possible masqués, que des parcours fléchés emmèneront à travers collections et expositions.

Fermé pendant quatre mois, le jeune musée (il a eu 20 ans en mai) s’apprête à recevoir dans un premier temps surtout des visiteurs britanniques, la pandémie du nouveau coronavirus ayant durablement éloigné les touristes qui composaient près de la moitié de ses 6 millions de visiteurs par an.

Le musée affiche l’ambition de présenter un programme comprenant plus d’œuvres d’artistes issus de la diversité ethnique, a expliqué vendredi à l’AFP le directeur des expositions Achim Borchardt-Hume. Une volonté symbolisée par l’immense fontaine érigée dans la grande salle des turbines par Kara Walker, artiste afro-américaine.

Fons Americanus est le pendant ironique du monument à la mémoire de la reine Victoria situé en face du palais de Buckingham.

La souveraine devient Queen Vicky dans cette fontaine qui rappelle quelques vérités désagréables sur le passé esclavagiste de la Grande-Bretagne et des États-Unis, reliés par l’eau de l’océan Atlantique à travers lequel se faisait le commerce des esclaves.

Les visiteurs pourront aussi explorer la grande exposition consacrée à Andy Warhol qui n’a jusqu’ici été ouverte que cinq jours.

Les sœurs de la Tate Modern, la Tate Liverpool, Tate StIves (Cornouailles) et la Tate Britain (Londres), rouvrent également lundi, avec dans cette dernière une exposition consacrée à l’illustrateur et graveur anglais du XIXe siècle Aubrey Beardsley, qui voyagera ensuite au Musée d’Orsay à Paris.