Depuis le début du confinement, notre chroniqueuse Marie-Claude Lortie s’entretient sur Instagram, presque chaque jour, avec des personnalités de partout, de Janette Bertrand à Massimo Bottura en passant par Christiane Germain, Herby Moreau et René Redzepi. Pour parler de sujets aussi variés que les conséquences de la crise sur les restaurants, Black Lives Matter ou la pauvreté en Afrique du Sud. Dimanche, elle a parlé de l’avenir du Musée d’art contemporain de Montréal (MAC) – qui rouvre ses portes ce mercredi – avec son directeur, John Zeppetelli.

Marie-Claude Lortie : Alors, qu’est-ce qui arrive avec le musée ?

John Zeppetelli : On ouvre le 24 juin pour la fête nationale. Ça va être gratuit. Donc, on très excités. On est prêts. On a mis du plexiglas partout. Il y a des stations sanitaires. On a mis des pastilles par terre pour le parcours des visiteurs et tout ça. On a deux expos de la collection, une de peinture canadienne des années 80, une de vidéos que j’ai organisée avec la collection vidéo du MAC, qui a quand même de belles choses. […] On prépare aussi un spectacle chorégraphique de Marie Chouinard. On prépare un gros projet avec elle pour le futur dont je ne peux pas parler, mais on présente un petit appetizer dans la grande galerie multifonctionnelle du sous-sol du musée. Ça va être un spectacle en direct sur la page Facebook du musée, le 30 juin à 18 h. Une première mondiale.

IMAGE TIRÉE D’UNE VIDÉO SUR INSTAGRAM

Marie-Claude Lortie s’est entretenue avec John Zeppetelli.

MCL : Une première mondiale d’une chorégraphie juste pour vous ?

JZ : Oui, juste pour nous, et j’imagine qu’elle va l’emmener en tournée éventuellement. Mais comme le monde du spectacle et des salles de spectacle est beaucoup plus en retard que nous, très malheureusement pour nos amis du théâtre et de la danse, on a pensé faire quelque chose avec elle. Une fois terminé le spectacle en direct, on va présenter deux nouvelles œuvres de John Rafman dans le sous-sol. […]

MCL : Il y a une nouvelle politique née de la situation de crise qui est de donner plus de place aux artistes québécois, non, aux artistes d’ici ?

JZ : Absolument. C’est une année très québécoise. C’est un peu une coïncidence. On avait déjà prévu une grande expo un peu style triennale, mais on ne l’appelle pas triennale. Des artistes émergents montréalais, québécois. Elle s’appelle La machine qui enseignait les airs aux oiseaux. C’est une expo un peu thématique, mais avec une trentaine d’artistes québécois. Elle était prévue pour cet été, mais a dû être reportée. En même temps, j’étais tellement anxieux au début de la pandémie pour nos employés, comment rester pertinents, on est une grande institution. C’est tragique de fermer un musée. Donc il y avait une obligation de faire quelque chose…

MCL : On voulait tous se trouver un rôle…

JZ : Oui. Et on a décidé en discutant avec la Fondation que la chose la plus efficace en ce moment, c’est de soutenir nos artistes, un milieu déjà très fragile, même avant des trucs comme la COVID. Donc on s’est dit : on va vouer la totalité du budget aux acquisitions d’œuvres québécoises et la Fondation allait nous aider à doubler ce montant. Donc potentiellement un geste assez significatif. […] On a donc les acquisitions québécoises et on a cette expo vouée aux artistes. Ça va être notre grande expo qui devrait ouvrir au mois d’octobre.

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Le Musée d’art contemporain de Montréal, dirigé par John Zeppetelli. rouvre ses portes ce mercredi.

MCL : Tous les médias ?

JZ : Il y aura de la performance – il devait y avoir de la réalité virtuelle, mais pour des soucis sanitaires, avec les masques, je ne sais pas ce qui va se passer. Il y aura de la peinture, de la sculpture – il y aura des installations, tous médias confondus. […] On a voulu souligner le travail de gens qui n’ont jamais exposé au MAC. […] Même moi, je ne connais pas les noms pour la plupart !

La conversation a été éditée à des fins de concision.

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