(Vienne) Un gant en caoutchouc abandonné, la photo d’un musicien à sa fenêtre, des dessins enfantins... Ces souvenirs de la vie au temps du coronavirus trouveront bientôt leur place au musée de la ville de Vienne qui a collecté des centaines de témoignages depuis le début de l’épidémie.

Depuis que le musée a appelé les Viennois, fin mars, à documenter leur quotidien bouleversé par la pandémie et son cortège de restrictions, il a reçu quelque 1800 contributions sous forme de photos, a indiqué mardi à l’AFP Konstanze Schäfer, porte-parole de l’établissement.

« Nous voulons voir comment nous allons raconter à nos enfants et aux enfants de nos enfants ce qui s’est passé à Vienne, car c’est bien évidemment un moment fort pour nous tous », a expliqué Mme Schäfer.

« Il faut faire cela maintenant [...], car déjà beaucoup de projets apparus au début de la crise, comme les initiatives d’entraide de voisinage, n’existent plus ».

Une partie des propositions sont déjà visibles sur le site internet du musée qui présente des exemples de photos envoyées par les particuliers.

PHOTO MICHAEL HUMMEL, TIRÉE DU SITE WEB DU WIEN MUSEUM

Un chariot d’épicerie abandonné avec de vieux gants utilisés.

Outre les incontournables masques, gels et gants, on y trouve une affiche de la police illustrant les règles de distanciation physique, la photo d’un écran de téléphone cellulaire avec un appel de plus d’une heure et 28 minutes avec la ligne d’urgence dédiée au coronavirus, la photo d’un anniversaire confiné ou celle d’un baiser échangé à travers une vitre de séparation.

Le musée continuera d’accepter les propositions « aussi longtemps que le coronavirus existera », puis récupèrera les objets chez leurs propriétaires avant de réfléchir à la place durable qu’ils trouveront dans les collections.

Ce type de collecte a également été lancé par d’autres musées en Autriche, mais également en Allemagne, selon Mme Schäfer.

L’Autriche estime que l’épidémie est maîtrisée sur son territoire où la COVID-19 a fait 606 morts parmi 15 600 personnes contaminées. Le pays de 8,8 millions d’habitants met en œuvre depuis la mi-avril une sortie prudente du confinement.