Nouvelle année, nouvelle diversité dans les programmations d’arts visuels au Québec  ; peinture moderne, œuvres documentaires, photographie contemporaine, installations multimédias, environnement sculptural, dessins de caricature. Mettant en vedette artistes américains, mexicains, canadiens, européens et québécois. On se rapproche d’une saine pluralité dans les musées et centres d’art de la province.

Errance sans retour

Le musée de Québec innove avec la présentation, pendant un an, d’une expérience immersive multimédia sur l’exode des Rohingya, cette minorité musulmane persécutée en Birmanie (Myanmar). Le corpus rassemblera les travaux des documentaristes Olivier Higgins et Mélanie Carrier, du photographe documentariste Renaud Philippe et de l’artiste Karine Giboulo. L’exposition de photographies, d’extraits cinématographiques, d’ambiances sonores, de témoignages, de dessins d’enfants et de dioramas découle d’un séjour des documentaristes dans le camp de Kutupalong, dans le sud-est du Bangladesh, où ils ont découvert le quotidien des réfugiés rohingya. Une exposition qui s’annonce saisissante.

Au Musée national des beaux-arts du Québec, du 30 janvier 2020 au 31 janvier 2021 

PHOTO FOURNIE PAR LE MNBAQ

Autoportrait aux singes, 1943, Frida Kahlo, huile sur toile, 81,5 cm x 63 cm. Collection Jacques et Natasha Gelman d’art mexicain du 20e siècle et Vergel Foundation.

Frida Kahlo, Diego Rivera et le modernisme mexicain

Très attendue, cette exposition consacrée au couple mythique de l’histoire de l’art formé de Frida Kahlo (1907-1954) et Diego Rivera (1886-1957). Elle déploiera 10 peintures et 10 œuvres sur papier de Frida Kahlo, dont Autoportrait aux singes (1943), Autoportrait avec tresse (1941) et Diego dans mes pensées (1943), ainsi que Marchande d’arums (1943), de Diego Rivera. Elle comprendra une vingtaine de toiles d’autres artistes mexicains (dont David Alfaro Siqueiros, Carlos Orozco Romero et Mar’ia Izquierdo) et 85 photographies d’époque. Blessée lors d’un accident, la jeune Frida Kahlo avait appris à peindre durant sa convalescence, s’inspirant de sa vie de recluse pour créer des autoportraits qui témoignent de ses souffrances. Ayant vécu en Europe de 1907 à 1921, Diego Rivera avait, lui, développé un style inspiré des avant-gardistes. Ils se marièrent en 1929.

Au Musée national des beaux-arts du Québec, du 13 février au 18 mai

PHOTO FOURNIE PAR LE MUSÉE D’ART CONTEMPORAIN DE MONTRÉAL

Love is the Message, the Message is Death (image tirée de la vidéo), 2016, Arthur Jafa. Projection vidéo HD, 7 min 30 s, son. San Francisco Museum of Modern Art. Avec la permission de l’artiste et de l’entreprise Gavin Brown, New York et Rome.

Arthur Jafa et Edgar Arceneaux

Toujours en attente de la transformation de ses locaux, le MAC a décidé de puiser, cette année, dans sa collection avec deux expos, Peindre la nature avec un miroir et Points de lumière. Sont aussi programmés deux grands artistes afro-américains, Arthur Jafa et Edgar Arceneaux. Jusqu’au 1er mars, le public peut découvrir la vidéo Love is the Message, the Message is Death, que Jafa, Lion d’or de la dernière Biennale de Venise, a réalisée en 2016. Un montage de 8 minutes sur l’expérience noire en Amérique, la culture et la musique noire, avec en toile de fond, la très religieuse chanson Ultralight Beam de Kanye West. Puis, du 9 avril au 14 juin, le MAC exposera deux œuvres d’Edgar Arceneaux (dont on avait vu le travail au MAC lors de la Biennale de Montréal, en 2014-2015) : l’installation vidéo Until, Until, Until… (2015-2017) et la très autobiographique installation sculpturale The Library of Black Lies (2016).

Au Musée d’art contemporain de Montréal

PHOTO FOURNIE PAR LE CENTRE D’ART 1700 LA POSTE

Arbre seul (À l’aube), 2018, Geneviève Cadieux, impression au jet d’encre sur papier chiffon rehaussé à la feuille de palladium, 96 po. x 120 po.

Geneviève Cadieux

Au printemps, le centre d’art montréalais 1700 La Poste, de la mécène Isabelle de Mévius, exposera le travail de la photographe montréalaise Geneviève Cadieux. Une sélection d’œuvres réalisées entre 1993 et 2019 sur le thème du corps humain (perçu comme un support enregistrant les blessures de la vie) et celui du paysage « défini comme un lieu de rencontre de l’esprit et du corps ». L’exposition comprendra des œuvres récentes de l’artiste résultant d’un séjour dans le désert du Nouveau-Mexique et une œuvre inédite sur laquelle Geneviève Cadieux travaille actuellement, soit un ciel étoilé à la feuille d’or. Une monographie inédite accompagnera l’expo, ainsi qu’un court documentaire consacré à l’artiste et réalisé par Bruno Boulianne.

Au Centre d’art 1700 La Poste, du 27 mars au 28 juin 

PHOTO FOURNIE PAR LE MBAM

Saint-Tropez. Fontaine des Lices, 1895, Paul Signac (1863-1935). Collection particulière.

Paris au temps du postimpressionisme

Au début du XXe siècle, Paul Signac (1863-1935), cofondateur du Salon des Indépendants de 1884, s’impose comme le théoricien des « impressionnistes dits scientifiques ». Divisant la couleur en taches pures et serrées sur la toile pour que la forme surgisse, il aspire à « un art total entre le paradis perdu de l’âge d’or et l’utopie sociale ». Ses camarades peintres répandent le pointillisme de Paris à Bruxelles, exaltant des lendemains qui chantent. L’exposition rend compte de cette époque fascinante avec 500 peintures et œuvres graphiques provenant d’une grande collection européenne. Des œuvres de Signac (près d’une centaine !), Monet, Morisot, Gauguin, Bonnard, Pissarro, Seurat, Degas, Picasso, etc.

Au Musée des beaux-arts de Montréal, du 28 mars au 27 septembre 

PHOTO FOURNIE PAR LE MUSÉE MCCORD

Kim Jong-Un et Donald Trump, 2018, Serge Chapleau. Don de Serge Chapleau. Collection musée McCord.

Chapleau – profession : caricaturiste

Avec plus de 150 caricatures, esquisses et illustrations originales, cet hommage au caricaturiste de La Presse Serge Chapleau ravira ses nombreux fans, amateurs de son ton incisif et de son dessin précis. L’exposition revisitera ses descriptions caustiques de l’actualité, les politiciens, artistes et autres personnalités publiques n’ayant pu échapper, depuis un demi-siècle, à sa critique souvent grinçante. Elle explorera quelques facettes de son parcours. Ses « folies de jeunesse », ses inspirations graphiques, l’évolution de ses techniques et les incarnations de son personnage fétiche, Gérard D. Laflaque.

Au Musée McCord, du 16 avril au 1er novembre