Le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) rouvre ses portes ce samedi. Avec une seule exposition accessible, Momies égyptiennes. La directrice générale et conservatrice en chef du MBAM, Nathalie Bondil, a parcouru l’exposition avec La Presse, cette semaine, pour expliquer comment les visites vont se dérouler cet été afin de respecter les mesures sanitaires découlant de la pandémie de la COVID-19.

Pour relancer ses activités, le MBAM proposera cet été une seule exposition à la fois. Jusqu’au 28 juin, il s’agit de Momies égyptiennes : passé retrouvé, mystères dévoilés, prolongée au pavillon Michal et Renata Hornstein. Pour la visiter, on doit préalablement acheter son billet sur le site du musée. Le MBAM limite le nombre de visiteurs à environ 90 par heure et leur recommande de porter un couvre-visage.

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Les visiteurs doivent arriver avec leur billet (à l’heure indiquée sur celui-ci) devant les escaliers du pavillon à la façade de marbre blanc. Ils font alors la queue devant le haut portique à colonnes et montent les escaliers en respectant la distanciation physique. Des ronds ont été marqués au sol pour indiquer les endroits où ils doivent se placer. « Il peut y avoir deux personnes sur une seule station d’attente si elles forment un couple, dit Nathalie Bondil. Par ailleurs, l’entrée et la sortie du pavillon ne sont pas les mêmes pour éviter que les gens se croisent. »

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Sur les marches de l’escalier extérieur du pavillon Michal et Renata Hornstein du MBAM, des ronds verts correspondant à des stations d’arrêt ont été marqués au sol pour permettre aux visiteurs d’y pénétrer de façon sécuritaire.

Pour les personnes à mobilité réduite ou les familles ayant des enfants en bas âge, une entrée par le Cinéma du musée (actuellement fermé) a été aménagée. Les bancs ayant été retirés des salles d’exposition, les personnes qui ont besoin de s’asseoir de temps en temps devront apporter une chaise pliante. « On est aussi en train de réfléchir à des périodes réservées aux personnes âgées », dit Mme Bondil.

Une fois entrés dans le pavillon, au pied de l’escalier monumental, les visiteurs doivent se laver les mains avec du gel (tout comme à la sortie). Un membre du personnel leur pose des questions quant à leur état de santé et indique la marche à suivre.

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À l’entrée du pavillon Michal et Renata Hornstein, du gel désinfectant sera fourni aux visiteurs qui devront obligatoirement se laver les mains avant de visiter l’exposition Momies égyptiennes.

Près de l’escalier, le musée a installé des panneaux animés créés à partir d’œuvres d’art pour rappeler aux visiteurs de tousser dans leur coude, d’avoir les mains propres, d’opter pour un couvre-visage et de conserver une distance par rapport aux autres. « On a créé ces messages, car ils sont importants, mais il faut aussi être conscient que les gens viennent au musée pour se détendre, dit Nathalie Bondil. C’est pourquoi on a mis aussi de la musique égyptienne dans les aires d’attente. Les gens peuvent ainsi relaxer. »

L’escalier monumental a été séparé en deux, avec du papier collant noir fixé au sol, pour que les visiteurs montent à gauche et descendent à droite. « J’imagine qu’avec 90 personnes par heure, ça va permettre d’avoir une circulation assez fluide », dit Nathalie Bondil.

Arrivés en haut des escaliers, les visiteurs pourront démarrer leur audioguide téléchargé sur l’application mobile du musée. Dans les salles, le parcours marqué au sol en bleu foncé permet de voir toutes les œuvres de l’exposition, sans en manquer une.

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En suivant le parcours, les visiteurs étant moins nombreux, ils pourront profiter d’espaces presque vides et plus apaisants pour admirer les œuvres. « Avec moins de monde, on pourra aussi entendre beaucoup mieux la musique », dit Nathalie Bondil.

« L’idée du parcours n’est pas seulement d’obliger les gens à respecter une distanciation pour leur sécurité, mais c’est aussi pour les rassurer afin qu’ils puissent oublier les circonstances et faciliter leur visite, dit Mme Bondil. Quand on se sent en sécurité, on est plus libre d’esprit et donc plus à même de profiter des œuvres. »

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Un employé du Musée des beaux-arts de Montréal nettoie une vitrine de l’exposition Momies égyptiennes.

On se déplace ainsi de rond en rond. Des zones d’arrêt marquées au sol permettent d’observer les œuvres, de regarder les vidéos, de brancher son audioguide et de lire les textes explicatifs sur les murs. Dans la première grande salle où se trouve le cercueil intérieur de Nestaoudjat (femme mariée de Thèbes morte entre 35 et 49 ans), on peut ainsi contempler chaque détail, le parcours faisant bien le tour de chaque cercueil ou momie exposée.

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Dans les salles de l’exposition, des indications marquées sur le sol indiquent les endroits où l’on peut activer l’audioguide préalablement téléchargé à partir de l’application mobile du musée.

Des gardiens de sécurité assurent la surveillance des visiteurs afin que tout se passe selon les règles en vigueur. « Le personnel est là pour répondre aux questions des gens et les rassurer, dit Nathalie Bondil. Il y a quand même une certaine souplesse et le parcours pourra être ajusté au besoin. »

Pour les gens qui aiment flâner dans les musées et y passer des heures, la procédure adoptée par le MBAM risque d’entraîner des frustrations. « C’est sûr qu’il faut avancer, dit Mme Bondil. On a calculé que le temps de visite normal est de 1 h 30. On va quand même permettre aux gens de profiter de l’expo dans la tranquillité. Ce qu’on va perdre en rythme, on va le gagner en étant moins nombreux dans les salles. »

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« La mission d’un musée c’est de mettre en relation des œuvres, notamment des collections, avec un public, dit Nathalie Bondil. Alors, l’idée est de pouvoir retrouver notre public pour qu’il puisse de nouveau admirer ces œuvres. L’art est si important actuellement. L’art fait du bien. »

La directrice s’attend à ce que les Montréalais soient nombreux à profiter de réouverture du musée. « Voir des expositions, c’est très important pour le public, dit-elle. Il y a un appétit de sorties et de culture. On l’a vu quand on a ouvert la billetterie en ligne, mardi. Il y a eu énormément de réservations de billets dont les deux tiers provenaient des membres du musée qui ont hâte de venir. »

Jeudi, à 14 h, plus de 2300 billets avaient été réservés. Plusieurs plages horaires étaient complètes pour les journées de samedi et dimanche. On peut vérifier la disponibilité des plages horaires en se rendant sur le site de la billetterie.

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« C’est quand même très fort d’avoir une expo en ce moment qui parle de la vie et de la mort, dit Nathalie Bondil. Elle a d’autant plus de pertinence que nos sociétés sont actuellement confrontées à la mort. Et ce danger nous fait sentir très vivants. »

Les musées étant les seuls centres culturels, avec les galeries d’art, à rouvrir, Nathalie Bondil s’attend à une belle affluence dans les prochaines semaines, au fur et à mesure que la confiance se réinstallera dans les esprits… et vis-à-vis des transports en commun.

La prochaine exposition, Paris au temps du postimpressionnisme, qui devrait débuter autour du 20 juin, a été réadaptée pour plus de sécurité. « Ensuite, petit à petit, on ouvrira des aires supplémentaires, dit Mme Bondil. Sans se presser, car l’hygiène requiert plus de travail de la part de nos équipes. On fera peut-être des rotations afin d’ouvrir une partie du musée un jour et une autre le jour suivant. On va réfléchir à ça cet été puisque l’exposition postimpressionniste sera à l’affiche jusqu’à la fin octobre. »

(Re)lisez notre critique de l’exposition Momies égyptiennes

Momies égyptiennes, au pavillon Michal et Renata Hornstein (1379, rue Sherbrooke Ouest), jusqu’au 28 juin.

Consultez le site du Musée des beaux-arts de Montréal