« Bienvenue en Provence ! » a lancé la réalisatrice de l’expo immersive Imagine Van Gogh, Annabelle Mauger, avant d’entrer dans le grand espace de L’Arsenal, dans le quartier Griffintown, à Montréal.

C’est là que sont projetées en format géant environ 200 œuvres de Vincent Van Gogh. Un voyage « instagrammable » dans l’univers du peintre impressionniste, présenté jusqu’au 2 février.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Annabelle Mauger et Julien Baron ont réuni les œuvres des deux dernières années de la vie de Vincent Van Gogh, mort à 37 ans (d’un suicide). Ses peintures, mais aussi ses dessins, plusieurs des lettres adressées à son frère Théo, ainsi que des photographies sont projetées sur une dizaine de voiles-écrans de 8 mètres de haut !

L’expo créée à Baux-de-Provence en 2008 s’est bonifiée de nombreuses images depuis. Plus de 40 000 billets ont déjà été vendus pour cette série montréalaise. Il faut compter environ 30 minutes pour voir défiler l’ensemble des 200 œuvres.

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Le processus est relancé immédiatement après, le spectateur pouvant ainsi la voir et la revoir.

La musique est une composante importante de cette expo immersive produite ici par Paul Dupont-Hébert. On y entend notamment des œuvres de Saint-Saëns, Mozart, Bach, Delibes ou Satie accompagnent les œuvres de Van Gogh réparties par thèmes : les portraits/autoportraits, les natures mortes, les paysans, les tournesols, les iris, etc.

L’expo est découpée en trois périodes : son arrivée à Arles en 1888, où il s’extasie de l’intensité des couleurs et où il dit se croire au Japon ; son séjour à Saint-Rémy-de-Provence, où il est interné à l’Asile de Saint-Paul-de-Mausole ; et son dernier voyage à Auvers-sur-Oise, où il est soigné par le Dr Gachet, qu’il peint d’ailleurs à quelques reprises.

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Cette immersion dans l’univers de Van Gogh nous permet d’apprécier tous les détails de ses toiles.

« Ce qui est vraiment intéressant, nous dit Annabelle Auger, c’est que de près, on voit bien ses empâtements presque violents, tandis que de loin, quand on prend un peu de recul, il y a une douceur absolue. On se rend compte qu’il n’y a aucune ligne droite. »

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Ce procédé de projection en « image totale » est le fruit du travail du cinéaste et photographe Albert Plécy (parent avec Annabelle Mauger). Une technique utilisée pour « noyer le spectateur ». « Ce n’est plus lui qui regarde l’image, c’est l’image qui le regarde et qui l’attire », pour « l’intégrer dans l’image ».

Annabelle Mauger et Julien Baron ont pris la peine de retracer les moments forts de la vie intense et tourmentée de Vincent Van Gogh. Des renseignements utiles (qu’on retrouve à l’entrée de L’Arsenal), qui nous permettent de mieux apprécier l’expérience.

Une expo immersive similaire vient d’être lancée à Lyon : Imagine Picasso, qui pourrait bien un jour atterrir à Montréal.