(Paris) Six tableaux de roses en collier de perles noires délicatement peints par Jean-Michel Othoniel décorent désormais la cour Puget du Louvre : un hommage à la rose, « fleur parmi les fleurs, symbole de pouvoir et de passion », affirme l’artiste fervent de botanique.

Cette exposition, après le collage photographique éphémère de JR, Le secret de la grande Pyramide, s’inscrit dans les manifestations artistiques organisées à l’occasion de l’anniversaire des trente ans de la Pyramide. Une volonté du plus grand musée du monde de faire dialoguer les collections classiques et modernes avec l’art contemporain.

Le Vénézuélien Elias Crespin est attendu à l’automne avec ses œuvres minimalistes sur l’escalier sud-est de la cour carrée. Et surtout Pierre Soulages avec une vingtaine d’œuvres dans le salon carré, en décembre, à l’occasion du centième anniversaire de ce peintre de l’outre-noir.

Othoniel, auteur du Kiosque des noctambules au métro Palais-Royal et des installations au Bosquet du Théâtre d’eau de Versailles, a tiré sa création d’un détail d’un tableau de Rubens, représentant le mariage de Marie de Médicis et d’Henri IV, un des joyaux du musée. On y voit une petite rose tombée en bas des marches lors de l’échange des consentements.

À côté des statues monumentales des XVIIe et XVIIIe siècles de la Cour, les six toiles créées à la feuille d’or blanc et à l’encre noire disent la délicatesse et la sensualité féminine.

En plus de cette installation, Jean-Michel Othoniel invite les visiteurs à une promenade onirique avec son livre, L’Herbier merveilleux (coédition Louvre/Actes Sud).

L’artiste stéphanois qui constituait des herbiers chez sa grand-mère avait commencé, lorsqu’il était gardien pour payer ses études à Paris, à repérer des fleurs souvent discrètes sur les tableaux, symbolisant des sentiments, mythes et passions. « Plus de cinq mille œuvres ont été recensées dont les notices contiennent le mot fleur par les différents conservateurs », affirme-t-il dans l’introduction de son ouvrage.

Avec en main cet abécédaire qu’il a amoureusement rédigé, le visiteur est invité à des parcours pour chaque aile, qui le conduira de plante en plante, du chardon de Dürer à la pomme de Fragonard, de la pivoine de Greuze à la palme de sainte Apolline par Zurbarán, et beaucoup d’autres moins connus.

Durant l’année 2018, Othoniel avait photographié pour cet Herbier dans les huit départements du musée les fleurs peintes, sculptées, dessinées, brodées, émaillées qui s’y trouvent.

Musée du Louvre, jusqu’au 24 février 2020.