(Paris) Le Musée d’Orsay à Paris propose un nouveau parcours aéré et moderne qui va permettre une visite cohérente des collections impressionnistes et postimpressionnistes : l’occasion d’exposer de nouvelles acquisitions et de mettre en résonance des œuvres majeures.

Neuf salles ont été complètement rénovées au cinquième étage du troisième musée le plus fréquenté de France, avec quelque 3,3 millions de visiteurs l’an dernier. Le nouveau parcours inclut peintures, sculptures, objets divers, et jusqu’aux débuts du cinéma.

Dans la continuité de la galerie des impressionnistes, les visiteurs pourront découvrir dès mardi les chefs-d’œuvre postimpressionnistes aux couleurs vives, aux formes simplifiées : un mouvement de peinture qui s’était créé en rupture avec les impressionnistes, mais qui leur est profondément lié.

Ce sont 136 œuvres de ce mouvement pictural qui sont mises ainsi en valeur, dont certaines étaient rarement montrées.

Des Van Gogh — dont Orsay détient la deuxième collection au monde —, des Emile Bernard, des Paul Sérusier sont notamment à l’honneur.

Ce parcours multidimensionnel permet de faire le lien entre les différents talents des artistes.

C’est notamment le cas pour Gauguin, dont la magnifique femme sculptée en grès coloré, Osisi (sauvage), apparaît dans toute sa magie, de même que sa Porte de la Maison du Jouir d’Atuona (Îles Marquises), avec ses cinq linteaux sculptés en bois de séquoia.

Au milieu de la Galerie Françoise Cachin, baptisée ainsi en hommage à la grande historienne de l’art et directrice du musée (1986-1994), cette Porte reconstituée ouvre sur le célèbre Cheval blanc, toile mystérieuse, symbolique et infiniment poétique, récemment restaurée.

Le symbolisme d’Odilon Redon est illustré dans trois grandes toiles habitées de rêve.

Selon Camille Bernardi, conservatrice spécialiste des postimpressionnistes, « ce parcours plus cohérent, plus spacieux, fait respirer les œuvres ».

Un camaïeu de verts au mur, un parquet blond forment un décor léger et élégant. L’ouverture de fenêtres auparavant obturées apporte clarté et lumière.

De nouvelles acquisitions sont présentées : Bretonnes dans la prairie d’Emile Bernard, Les Tétraèdes, de Paul Sérusier, Nature morte au lilas du Hollandais Meijer de Haan, et un curieux Vase porte-bouquet plein d’humour de Paul Gauguin.

Enfin, les arts du spectacle ne sont pas oubliés, avec des silhouettes en zinc projetées au Cabaret du Chat noir et des extraits de films de James Williamson (A Big Swallow, 1901), d’Alice Guy (Le coq dressé de Cook et Rilly, 1905).