(Toulouse) Le gestionnaire de fonds et collectionneur d’art américain Tomilson Hill est le mystérieux acheteur de la toile Judith et Holopherne attribuée au Caravage après sa découverte dans un grenier toulousain en 2014, ont affirmé vendredi la Gazette de Drouot et le New York Times.

La toile devait être vendue aux enchères jeudi à Toulouse, une ville du sud-ouest de la France, avec une mise de 30 millions d’euros, mais ce rendez-vous, très attendu par le marché de l’art international, avait été annulé 48H plus tôt, la maison de vente Labarbe ayant annoncé une vente de gré à gré.

« Nous ne pouvons ni confirmer ni infirmer » l’information donnée sur M. Hill, « elle ne vient pas de nous. Nous sommes tenus par un contrat extrêmement strict de confidentialité », a affirmé à l’AFP la maison toulousaine.

Sans révéler ni l’identité de l’acheteur ni le prix, la maison Labarbe avait toutefois précisé mardi qu’il s’agissait d’un « collectionneur proche d’un grand musée » et que la toile serait « prochainement restaurée puis exposée dans un grand musée ».

Autant de cases cochées par le milliardaire Tom (son nom d’usage) Hill, selon les deux médias français et américain, qui ne chiffrent par ailleurs pas la transaction. Au centre d’un débat sur son authenticité, la toile a été estimée de « 100 à 150 millions d’euros » (150 millions à 225 millions $) par la maison Labarbe.

Proche du Metropolitan Museum of Art, où il siège au conseil d’administration, mais aussi de la Frick Collection, où il avait présenté en 2014 sa collection de bronzes, Tom Hill et son épouse ont aussi ouvert en février une fondation à New York pour présenter leurs collections, souligne la Gazette sur son site.

Le tableau, Judith et Holopherne, réalisé en 1607, qui représente la scène biblique de la jeune héroïne du peuple hébreu tranchant le cou du général assyrien, pourrait, selon ce média, être exposé au Metropolitan Museum of Art.

La toile pourrait également être prêtée à la National Gallery of Art de Washington ou au Musée Paul Getty de Los Angeles, selon le NYT.

Après sa découverte, l’État français avait classé le tableau « trésor national », empêchant, jusqu’en novembre 2018, sa vente à l’étranger.

Mais le manque de certitude sur son authenticité et sa valeur ont finalement joué dans sa décision de ne pas s’en porter acquéreur.