(Paris) La France et le Louvre ont salué vendredi l’architecte sino-américain Ieoh Ming Pei, décédé à New York et auteur de la pyramide du célèbre musée parisien, en soulignant sa capacité à être moderne et novateur dans le respect des structures classiques.

Il aura « avec beaucoup de justesse su faire dialoguer ses conceptions modernistes avec des structures classiques préexistantes », a souligné dans un communiqué le ministre français de la Culture Franck Riester.

« Avec ses formes géométriques radicales, la griffe Pei se caractérisait par un double souci de pureté formelle et d’efficacité fonctionnelle au service des publics, hérité de sa collaboration avec les architectes visionnaires du Bauhaus, Walter Gropius et Marcel Breuer et inspiré par l’œuvre de Frank Lloyd Wright et de Le Corbusier », a-t-il ajouté.

Jack Lang, qui était ministre de la Culture à l’époque de la construction de la pyramide, une des réalisations phares de l’artiste, a salué « un géant de l’architecture, à la fois classique et contemporain ».

Pei a « imaginé ce magnifique écrin » de la Pyramide qui a fêté en avril ses 30 ans. « Il s’imposa par la rigueur de son architecture, l’enthousiasme de son engagement et son extraordinaire générosité qui fit tomber les obstacles les uns après les autres », a dit Jack Lang à l’AFP.

L’art de Pei est « enraciné dans l’Histoire est en même temps en harmonie avec son temps. […] Son sens des lumières éclate à chaque instant dans les monuments qu’il construit » a encore salué l’ancien ministre du président François Mitterrand.

Les employés du Louvre ont applaudi durant plusieurs minutes l’architecte sino-américain sous la pyramide qu’il a conçue. « Hommage à Ieoh Ming Pei, architecte de la Pyramide. Son intelligence, son élégance et son incroyable sourire resteront dans les esprits », a tweeté le musée.

Le président-directeur du Louvre, Jean-Luc Martinez, a salué un architecte qui a donné au Louvre « un cœur et un poumon ». Il a révélé que « récemment encore Pei suggérait lui-même les réaménagements nécessaires, mis en œuvre en 2016, pour répondre au doublement de la fréquentation ». Il « a su insuffler un très grand enthousiasme au sein des équipes du musée du Louvre tout au long de ce vaste chantier », a-t-il dit.