C'est l'une des plus grandes oeuvres murales de Montréal. Créée par l'artiste allemand CASE dans le quartier Saint-Henri, elle est la 105e qu'inaugure MU. La Presse a par ailleurs appris que l'organisme communautaire préparait un hommage à Alanis Obomsawin dans le quartier Peter-McGill.

Si les muralistes montréalais bénéficient du soutien de MU depuis ses tout débuts, il y a 11 ans, l'organisme s'efforce aussi de doter la métropole d'un portfolio d'oeuvres murales créées par des artistes étrangers renommés. 

Le muraliste et artiste peintre de Francfort CASE, de son vrai nom Andreas von Chrzanowski, est l'un des deux artistes de l'extérieur à qui MU a fait appel cette année.

Membre fondateur de la Ma'Claim Crew, en Allemagne, l'artiste de 39 ans - aussi connu sous l'appellation case_maclaim - crée des murales partout dans le monde. Il suffit d'aller faire un tour sur ses pages Facebook ou Instagram pour se rendre compte du rayonnement du bonhomme.

Invité par MU, il est venu à Montréal avec sa partenaire artistique et conjointe Samira, pour réaliser une commande sur un mur de 46 m de long situé non loin du marché Atwater, au 3711, rue Notre-Dame Ouest. 

L'oeuvre de 4000 pi2, peinte sur le mur d'une pharmacie Jean Coutu, partenaire du projet, comprend le visage d'un homme vêtu d'une chemise à carreaux. Il tend la main vers un environnement de verdure. Plus loin, l'empreinte virtuelle de la main se découpe dans le paysage, une allusion à l'impact de l'homme sur la nature.

CASE a peint la forêt canadienne en la juxtaposant à une vue de Montréal que l'on imagine prise du mont Royal. Avec le Stade olympique qui se détache au loin et quelques exemples d'architecture locale. Sur la droite, quelques cônes orange montrent que les deux artistes n'ont pas manqué de constater l'ampleur des travaux routiers dans la métropole! 

«J'ai découvert le travail de CASE à Rabat, au Maroc, et j'avais été impressionnée par son talent, a dit Elizabeth-Ann Doyle, cofondatrice de MU, lors du vernissage. Il travaille depuis plus de 20 ans dans un style photoréaliste. Quand on voit la finesse du rendu, le grain de la peau, on constate qu'il possède une très grande maîtrise de son art. C'est un honneur qu'on puisse l'avoir à Montréal.»

Millo

Second artiste étranger invité par MU, l'Italien Millo réalisera à compter de jeudi une peinture murale dans le Plateau Mont-Royal. Connu pour ses oeuvres profondes en noir et blanc, Millo travaillera pendant une semaine sur un mur situé au-dessus de deux commerces (une friperie et un marchand de crèmes glacées), près du 150, avenue du Mont-Royal Est, à l'intersection de la rue De Bullion. 

«La murale est financée par le programme d'art mural de la Ville de Montréal, dit Mme Doyle. Millo dessine l'enfant dans la ville, avec une grande poésie. Ça se marie bien avec l'esprit du Plateau.»

Alanis Obomsawin

Par ailleurs, MU va célébrer la contribution sociale et artistique des communautés autochtones en rendant hommage à la cinéaste et documentariste abénaquise de réputation internationale Alanis Obomsawin. Une oeuvre murale d'envergure sera réalisée cet automne dans le cadre de la collection de MU intitulée Hommage aux bâtisseurs culturels montréalais. L'appel de candidatures pour choisir l'artiste qui la réalisera vient de s'achever.

Photo Marco Campanozzi, La Presse

CASE est venu à Montréal avec sa partenaire artistique et conjointe Samira pour réaliser une commande sur un mur de 46 m de long, situé non loin du marché Atwater, au 3711, rue Notre-Dame Ouest.

«La murale sera créée en septembre ou en octobre dans le district Peter-McGill de l'arrondissement de Ville-Marie, car c'est le lieu de résidence de Mme Obomsawin depuis des décennies, dit Elizabeth-Ann Doyle. Et comme c'est une femme autochtone, on a trouvé pertinent et important que la murale soit au centre-ville de Montréal.» 

MU avait déjà fait réaliser des oeuvres murales célébrant le monde autochtone, dont une sur les femmes innues, mais il s'agit de la première murale de MU rendant hommage à une personnalité autochtone majeure, Alanis Obomsawin étant considérée par l'organisme comme une «bâtisseuse» autochtone du Montréal culturel. La peinture murale célébrera la richesse de l'oeuvre documentaire, musicale et picturale d'Alanis Obomsawin et son engagement dans la défense et la valorisation des peuples autochtones.

Peut-être une oeuvre murale signée Labrona

MU espère pouvoir confier l'an prochain la réalisation d'une murale à Labrona, l'un des grands noms de l'art urbain montréalais, dans l'est de la ville.

«Le dossier va être déposé à la Ville de Montréal [qui doit donner son aval], dit Elizabeth-Ann Doyle. L'arrondissement de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles a confirmé son intérêt. On a déjà fait les maquettes. Ce serait vraiment bien!» 

Labrona participe en ce moment à l'expo Surfaces, sur la promenade des Artistes, au centre-ville de Montréal.

Photo Marco Campanozzi, La Presse

«Quand on voit la finesse du rendu, le grain de la peau, on constate qu'il possède une très grande maîtrise de son art», a dit Elizabeth-Ann Doyle, cofondatrice de MU, lors du vernissage.