Science-fiction, noirceur et un brin de provocation: c'est le cocktail qu'a choisi la sculptrice américano-pakistanaise Huma Bhabha pour son installation, We Come in Peace (Nous venons en paix), visible sur le très populaire toit du Met jusqu'au 28 octobre.

L'installation, où trônent une figure à cinq faces de 3,60 mètres de haut, sculptée dans le bronze, et une mystérieuse silhouette prostrée recouverte d'un sac poubelle et intitulée Benaam (Sans nom, en langue urdu du Pakistan), s'inspire en partie du célèbre film de science-fiction, Le jour où la Terre s'arrêta (1951).

Dans le film, un extraterrestre arrive sur terre et appelle les humains à faire la paix pour éviter l'anéantissement.

Si le Met fait valoir que ces lourdes figures de bronze sont truffées de connotations politiques et sociales, Bhabha, qui a travaillé dans le passé sur les thèmes du colonialisme ou de la guerre, entend laisser les visiteurs libres de leur interprétation.

«Je ne veux pas nécessairement dire que c'est ça ou ça parce que cela arrête net la conversation, il y a beaucoup de scénarios différents qu'on peut imaginer».

L'artiste originaire de Karachi, qui a déjà été exposée au MoMA, en Italie ou en Corée, refuse aussi de reprendre le refrain fréquent à New York, qui consiste à attribuer les maux de l'époque actuelle à Donald Trump.

«Ca va au-delà de Trump», dit-elle. «Oui, il a rendu tout très vulgaire et très criant, mais je crois qu'il y avait des problèmes avant qu'il arrive», a-t-elle indiqué à l'AFP. «Je crois que nous vivons des temps très sombres».

«Le travail de Huma nous a semblé adapté à l'époque actuelle», a indiqué Shanay Jhaveri, commissaire adjointe pour l'art d'Asie du Sud au Met.

«Il y a différents niveaux de lecture et je crois que nous voulons juste que les gens prennent un peu de recul et se sentent un peu provoqués».

L'exposition de Bhabha est la sixième organisée sur le toit du Met, qui fournit un cadre spectaculaire avec Central Park et les gratte-ciels pour décor.