Présentée du 7 au 17 juin, la sixième édition du festival Mural accueillera en tête d'affiche l'artiste américain Michael Reeder. Surfant sur sa renommée, le festival montréalais se lance aussi dans la diffusion de contenu dans le but de promouvoir l'art urbain canadien sur la scène internationale.

Fort de ses cinq éditions précédentes, Mural continue sur sa lancée avec une énergie toujours aussi conquérante. Les créateurs du plus grand festival d'art urbain au Canada - André Bathalon, Yan Cordeau, Alexis Froissart et Nicolas Munn Rico - et le directeur général Pierre-Alain Benoît réuniront de nouveau, en juin prochain, certains des meilleurs artistes muralistes de la planète.

Une tâche loin d'être aisée, vu la concurrence accrue. «On doit établir des relations longtemps à l'avance pour espérer que ça porte ses fruits, dit André Bathalon. Certains talents sont difficiles à convaincre!»

Il faut donc augmenter les cachets pour faire venir ces stars de la murale qui sont grassement payées ailleurs, par exemple à Dubaï.

Une vingtaine d'artistes peindront de nouvelles murales cette année. La Société de développement commercial du boulevard Saint-Laurent ayant agrandi son territoire d'influence jusqu'à l'avenue Laurier, Mural s'étendra plus au nord que les années précédentes.

Michael Reeder

Une installation d'une artiste américaine sera placée dans le parc du Portugal. Quelques murales antérieures seront effacées, dont celle du Britannique Insa et l'oeuvre de l'Espagnol Ricardo Cavolo sur le plus grand mur du festival (près du 3527, boulevard Saint-Laurent). Ce mur sera confié cette année à Michael Reeder, un artiste texan qui sera la tête d'affiche de Mural.

«On est bien excités de l'avoir et qu'il fasse notre identité visuelle de la sixième édition. C'est nouveau pour nous, car on n'avait jamais eu d'éléments figuratifs dans notre identité visuelle, d'habitude très "design graphique"», estime Pierre-Alain Benoît, directeur général de Mural.

Diplômé de l'École des arts visuels de New York, Michael Reeder est connu pour ses oeuvres énigmatiques figuratives et abstraites créées avec des couleurs et des motifs contrastés. Un art à la fois technique et académique qui traite de l'identité. Ces dernières années, Reeder a réalisé des murales dans sa ville natale de Dallas et ailleurs aux États-Unis, notamment en Oregon, en Californie, au Michigan et en Floride.

L'artiste de 36 ans expose en solo dans des galeries américaines depuis trois ans. Il a déjà participé à une vingtaine d'expositions collectives, notamment à Londres, en Australie et une fois au Canada, à la galerie C.O.A, à Montréal, en 2015.

«On commence à le voir de plus en plus dans les foires, dit André Bathalon. Les gens reconnaissent ses visuels, ses personnages et le caractère stoïque de ses sujets. On est tombés sous le charme de l'individu qui a accepté l'an dernier de venir à Montréal cette année.»

Photo Joe Gall/Red Bull Content Pool, fournie par Mural

Michael Reeder a déjà participé à une vingtaine d'expositions collectives, notamment à Londres, en Australie et une fois au Canada, à la galerie C.O.A, à Montréal, en 2015.

Lancement le 24 avril

Les noms de la vingtaine de muralistes qui se produiront avec Michael Reeder seront annoncés le 24 avril lors du lancement de la programmation, notamment les spectacles musicaux gratuits et les expos en galerie.

La moitié des murales sera signée par des artistes du Québec, l'autre par des artistes de l'extérieur, surtout des Américains et des Mexicains. Une sélection pour une fois très nord-américaine.

«On a beaucoup regardé la scène mexicaine ces dernières années. Elle est rendue à un niveau assez mature avec des artistes tripants. Ce sera le fun d'avoir ce jumelage d'artistes américains et mexicains, surtout dans le contexte politique actuel», indique Pierre-Alain Benoît.

Mural profitera encore cette année de l'affluence générée par le Grand Prix de Formule 1. Le festival dit avoir enregistré 1,4 million de passages sur son site l'an dernier en 11 jours. Pour un budget de 1 million qui, cette année, va atteindre 1,5 million.

L'impact de Mural sur les réseaux sociaux grandit, selon les organisateurs du festival, d'où l'idée de promouvoir l'événement de même que l'art urbain canadien en général avec une nouvelle série documentaire qui sera diffusée sur le site de Mural.

«Depuis l'an passé, on travaille sur la création de contenu pour cette clientèle qui en demande toujours plus, mais aussi pour nous positionner sur la scène internationale, dit André Bathalon. On va donc lancer une série de huit épisodes d'une dizaine de minutes chacun qui présenteront des artistes prometteurs provenant de Vancouver, de Toronto et de Montréal. La diffusion débutera par un teaser le 9 avril et se poursuivra pendant tout l'été.»

Photo fournie par le festival Mural

Michael Reeder est l'auteur de l'identité visuelle du festival Mural 2018 et créera, en juin prochain, une murale sur la grande façade du festival, près du 3527, boulevard Saint-Laurent.