L'artiste montréalais d'origine mexicaine va connaître une année 2018 exceptionnelle, avec la présentation de six expositions individuelles dans le monde, dont une à Montréal.

New York, Séoul, Monterrey, Washington, le Musée d'art contemporain de Montréal et le MOMA de San Francisco: Rafael Lozano-Hemmer, véritable jongleur visuel des technologies d'avant-garde, a le vent en poupe alors qu'il vient de franchir le cap de la cinquantaine. Ce n'est pas pour lui déplaire.

«C'est la première fois dans ma carrière que j'ai autant d'expos solos internationales en une année, dit-il à La Presse. J'ai d'ailleurs dû refuser des projets, car je savais que je n'aurais pas assez de temps. C'est fou, quand même ! Non, je suis super content!» 

Ouvert en 2003 à Montréal, son studio Antimodular Research ne dérougit pas. Depuis l'automne dernier, l'artiste international a montré ses créations à Calgary, en Australie, en Allemagne, en Suisse, en Israël, en Espagne, dans neuf villes des États-Unis, au Portugal et au Mexique! Sans parler de ses oeuvres exposées de façon permanente à Londres, Boston, Santa Fé, Québec, Montréal (Centre Phi et Maison Manuvie), Nashville et Hobart, en Australie.

Une grande fête au MAC

À Montréal, Rafael Lozano-Hemmer n'a pas fait l'objet, jusqu'à présent, d'une grande exposition. En 2011, pour la Triennale québécoise, il avait illuminé le Quartier des spectacles avec Intersection articulée. Architecture relationnelle 18, oeuvre conçue pour la place des Festivals. Puis, en 2014, il avait présenté l'installation Pulse Room à l'intérieur du Musée d'art contemporain.

Le MAC lui fera donc une grande fête au printemps avec un déploiement fort dense qui intéressera les amateurs d'art visuel qui décoiffe.

Sans être un bilan de mi-carrière, l'exposition présentera 25 oeuvres créées depuis une dizaine d'années par Rafael Lozano-Hemmer, notamment Subtitled Public (2005), Vicious Circular Breathing (2013), Sphere Packing (2014), Pan-Anthem (2014) et Zoom Pavilion (en collaboration avec Krzysztof Wodiczko, 2015). 

Le MAC annonce sur son site que l'exposition explorera «les dimensions poétiques et politiques» des oeuvres de Lozano-Hemmer «à partir de l'un de ses plus importants principes: la notion de co-présence. Cette notion renvoie d'abord et surtout à la coexistence de voix, de perspectives et d'expériences singulières dans les oeuvres de Lozano-Hemmer».

Cette exposition monographique est coproduite par le MAC et le MOMA de San Francisco, où Rafael Lozano-Hemmer présentera par la suite ses installations technologiques participatives qui font le bonheur d'un large public...

Rafael Lozano-Hemmer fera l'objet d'une exposition présentée au MAC du 23 mai au 3 septembre.

À Montréal, on peut voir son oeuvre numérique Colorimètre dans le hall d'entrée de la Maison Manuvie (900, boulevard De Maisonneuve Ouest), durant les heures d'ouverture.

À l'étranger, on peut voir des oeuvres de Rafael Lozano-Hemmer à Reno (Nevada), au Nevada Museum of Art, jusqu'à demain; à Irvine (Californie), à la University of California, jusqu'au 3 février; à Madrid (Espagne), au musée Thyssen-Bornemisza, jusqu'au 28 février; à Reus (Espagne), au musée Salvador Vilaseca, jusqu'au 2 mars; à Karlsruhe (Allemagne), au Zentrum für Kunst und Medientechnologie, jusqu'au 18 mars; à Lisbonne (Portugal), au Museu de Arte, Arquitetura e Tecnologia, jusqu'au 19 mars; à Mexico (Mexique), au Museo de la Ciudad de México, jusqu'au 1er avril.

Photo Olivier Jean, La Presse

Dans le hall d'entrée de la nouvelle Maison Manuvie, dans le centre-ville de Montréal, une immense oeuvre numérique signée Rafael Lozano-Hemmer diffuse 510 variations de couleurs qui dépendent des personnes présentes.