Le plongeur, directeur photo et explorateur des fonds marins Mario Cyr présentera, à compter de l'automne prochain au Québec, une série de conférences-spectacles sur grand écran que produira la maison Productions J de son amie Julie Snyder.

M. Cyr sera aussi chroniqueur occasionnel à l'émission hebdomadaire 5 à 7 aux Îles... avec Julie que celle-ci animera depuis les Îles-de-la-Madeleine, les dimanches de 17 h à 19 h, sur les ondes de la radio de Radio-Canada. Enfin, à compter d'aujourd'hui, il alimentera chaque jour, durant un an, une page web nommée 365 jours/365 photos sur le site de la société d'État.

«Je fais ce métier [cameraman sous-marin] depuis 1991 et j'ai été un témoin privilégié de ce qui s'est passé dans les océans, a dit M. Cyr au bout du fil alors qu'il se trouvait sur le traversier entre les Îles-de-la-Madeleine et la ville de Souris, à l'Île-du-Prince-Édouard. J'ai pu constater l'effet des changements climatiques, notamment sur la banquise de l'Arctique qui rétrécit. Mais j'ai aussi vu toute la beauté du monde marin et c'est ce que je veux partager avec les gens. Selon moi, montrer la beauté de notre monde est le premier pas pour le protéger.»

Le métier de M. Cyr l'amène aux quatre coins du monde depuis des années. Bon an, mal an, il passe de six à sept mois à l'étranger. Au fil du temps, il a donné plus de 500 conférences corporatives, tant au Canada qu'en Europe et en Asie. Cette fois, l'originalité de son nouveau projet, intitulé Mario Cyr - Les yeux de la mer, clin d'oeil au célèbre film de Steven Spielberg, reposera sur l'utilisation du grand écran et de quelques effets spéciaux. Déjà, 14 salles ont été retenues pour des représentations à Brossard, Sherbrooke et Rouyn-Noranda, entre autres.

Dans quelques jours, M. Cyr s'envolera pour son 37e voyage vers l'Arctique. Il a aussi filmé en Antarctique et dans plusieurs autres régions du monde. Il a été le premier à prendre des images sous-marines de morses (1991) et a fait partie de la première équipe à filmer des ours polaires sous l'eau sans protection (2011). Son travail a alimenté 150 productions documentaires diffusées par National Geographic, IMAX, BBC et Discovery Channel, notamment.

Mais au-delà des exploits et statistiques, ce Cousteau madelinot a pu voir de ses yeux les mers, leurs faunes et leurs flores se métamorphoser. «Auparavant, les espèces animales chassaient sans se mêler, dit-il. Mais on voit par exemple aujourd'hui des baleines à bosse et des orques travailler ensemble pour coincer des bancs de harengs. Chez les poissons, les espèces se mêlent pour former de grosses boules où les individus se protègent. Les ours polaires ont commencé à s'accoupler avec des grizzlys pour former une race hybride [pizzly ou grolar].»

Même après toutes ces années et ses expériences, l'homme reste humble face à cette planète qu'il connaît mieux que plusieurs d'entre nous. «À force de côtoyer des scientifiques et de voir tant de choses extraordinaires, on constate qu'on sait bien peu de choses.»