Vous avez été nombreux à réagir à notre reportage Beautés dans la ville, publié lundi dernier, sur les oeuvres d'art publiques et muséales emblématiques de Montréal que nous avaient suggérées cinq experts des arts plastiques. Parmi les suggestions d'oeuvres d'art de la métropole que vous nous avez faites, voici les créations les plus souvent citées.

Lumière et mouvement dans la couleur, de Jean-Paul Mousseau

Entrée de l'édifice d'Hydro-Québec, 75, boulevard René-Lévesque Ouest

Connue sous le nom de «murale de Mousseau», Lumière et mouvement dans la couleur a été créée par Jean-Paul Mousseau (1927-1991) en 1961-1962 avec de la fibre de verre et des résines colorées. Pesant 1360 kg, la murale de 22,86 m de large sur 4,57 m de haut est éclairée par-derrière au moyen de 1280 m de néons de huit couleurs. Chaque changement d'éclairage permet de découvrir une oeuvre différente qu'on ne pourra revoir que... 175 000 ans plus tard!

Les chuchoteuses, de Rose-Aimée Bélanger

Intersection des rues Saint-Paul et Saint-Dizier

La sculpture montre trois femmes en train de discuter. Elle attire bien des touristes depuis qu'elle a été installée dans le Vieux-Montréal en 2006. Bien du monde aime se faire prendre en photo devant cette création de Rose-Aimée Bélanger, artiste franco-québécoise née au Québec en 1923, fascinée «par la sensualité de la rondeur et la chaleur des formes qu'elle donne au bronze», explique la galerie Blanche, qui la représente.

La vélocité des lieux, de BGL

Intersection des boulevards Henri-Bourassa et Pie-IX

Créée en 2015 par BGL, le collectif d'artistes de Québec formé de Jasmin Bilodeau, Sébastien Giguère et Nicolas Laverdière, la sculpture monumentale La vélocité des lieux est vite devenue emblématique. Éclairée la nuit, l'oeuvre de 19 m de haut est constituée de cinq éléments en forme d'autobus courbés pour illustrer les 1000 autobus de la STM et les 100 000 véhicules qui transitent chaque jour dans ce carrefour de Montréal-Nord. L'oeuvre symbolise l'esprit communautaire des transports collectifs.

La foule illuminée, de Raymond Mason

1981, avenue McGill College

Symbolisant la fragilité de l'homme, la sculpture La foule illuminée, en résine de polyester, a été créée par l'artiste figuratif franco-britannique Raymond Mason (1922-2001) à la suite d'une commande de la famille de banquiers français Dreyfus. Elle a été installée en 1985 sur l'esplanade de l'édifice appartenant alors à la Banque nationale de Paris. Elle représente 65 personnages de tous âges, races et conditions sociales, assemblés sur quatre paliers.

Photo Ivanoh Demers, La Presse

D'un poids avoisinant les neuf tonnes, La vélocité des lieux est la plus grosse sculpture créée par BGL. Elle est composée d'aluminium, d'acier inoxydable, de plexiglas et d'un système électrique puisque la roue est illuminée la nuit dans les couleurs de rouge, jaune, orange et vert.

Les grandes formes qui dansent, de Marcelle Ferron

Station de métro Champ-de-Mars, intersection des rues Viger Ouest et Sanguinet

Créé en 1966 par l'artiste Marcelle Ferron (1924-2001), ce vitrail multicolore de 198 m2 est autant une critique de quelques politiques artistiques des années 60 qu'une allégorie de l'automatisme. «Qu'il fasse beau, qu'il pleuve ou qu'il neige, j'adore vos verrières du Champ-de-Mars, avait lancé une citoyenne montréalaise à Marcelle Ferron. Ces grandes formes qui dansent me font chaud au coeur.» Le titre de l'oeuvre était trouvé...

Autoportrait, de Nicolas Baier

Esplanade de la Place Ville Marie

Inaugurée en 2012, à l'occasion du 50e anniversaire de la Place Ville Marie, la sculpture monumentale Autoportrait, de Nicolas Baier, mesure 6 m de longueur, 3 m de largeur et 2,5 m de hauteur. Elle comprend les éléments distinctifs d'une salle de réunion et symbolise donc l'activité d'affaires quotidienne de l'immeuble du centre-ville qui l'a commandée. Tous les éléments de l'oeuvre sont en métal, sauf son écrin de verre.

Photo Olivier PontBriand, La Presse

La verrière de Marcelle Ferron créée en 1966 à l'intérieur de la station de métro Champ-de-Mars est un vitrail multicolore de 198 m2.

Le soleil, de Chihuly

L'été, sur le parvis du pavillon Michal et Renata Hornstein du MBAM, 1379, rue Sherbrooke Ouest

Oeuvre marquante de l'exposition Chihuly, un univers à couper le souffle, présentée au Musée des beaux-arts de Montréal en 2013, Le soleil, de l'artiste américain Dale Chihuly, a rapidement suscité un engouement de la part des Montréalais. Le musée l'a acquise après une campagne de financement. Le soleil est constitué de 1200 rayons de verre jaunes, bleus et rouges. L'expo avait attiré 277 051 visiteurs, la quatrième affluence en importance en 50 ans pour le MBAM.

Le malheureux magnifique, de Pierre-Yves Angers

Intersection des rues Saint-Denis et Sherbrooke Est

Placée depuis 1981 à l'angle nord-ouest des rues Saint-Denis et Sherbrooke, cette sculpture fut la première réalisation monumentale de Pierre-Yves Angers. Elle a été créée en 1972 dans le cadre d'un concours du cégep du Vieux Montréal, où il étudiait. Elle représente un humain accroupi qui se tient la tête à deux mains. Inspiré par Le penseur, de Rodin, Angers l'a accompagnée de la phrase «À ceux qui regardent à l'intérieur d'eux-mêmes et franchissent ainsi les frontières du visible».

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Parmi les autres oeuvres proposées par nos lecteurs comme emblématiques de Montréal, citons le vitrail Histoire de la musique à Montréal (1967), de Frédéric Back, dans la station de métro Place-des-Arts; L'éclaireur éclairé (2000), de Michel de Broin, au 1100, boulevard du Tricentenaire; Citius, Altius, Fortius (1974), de Jordi Bonet, à la station de métro Pie-IX, ou encore la fonte modulaire monumentale non titrée (1997) de Robert Roussil, ancrée sur la pointe du Moulin-à-Vent, dans le Vieux-Port.

Photo: Hugo-Sébastien Aubert, archives La Presse

Le Soleil de Chihuly