L'exposition Björk Digital présente en première nord-américaine cinq expériences de réalité virtuelle, un espace éducatif interactif et des projections vidéo. De quoi voir (et entendre) Björk sous toutes les coutures!

Comme toujours en réalité virtuelle (RV), les expériences se suivent, mais ne se valent pas toutes. L'exposition Björk Digital, célébrant l'oeuvre de la chanteuse islandaise, n'échappe pas à la règle, mais les plus belles pièces font partie de ce qui se fait de mieux dans le domaine.

La RV Family vaut à elle seule le déplacement dans le Vieux-Montréal à la galerie DHC/ART. En première mondiale à Montréal, l'oeuvre écrite par Björk et réalisée par l'Américain Andrew Thomas Huang est une impressionnante expérience où le spectateur peut dessiner tout en dansant et en prenant littéralement dans ses bras une Björk mutante qui chante une blessure du coeur.

«Vous êtes chanceux à Montréal, parce que Family est l'oeuvre la plus exaltante présentée dans le cadre de cette exposition depuis ses débuts», résume Paul Clay, du Manchester International Festival.

L'événement anglais a organisé cette exposition qui a également été vue à Sydney, en Australie, et à Tokyo, au Japon. Elle est présentée ici dans le cadre de la Red Bull Music Academy, en collaboration avec le centre PHI.

Après les clips, la RV

Au total, les admirateurs de Björk peuvent passer trois heures en compagnie de l'artiste, puisqu'en plus des cinq RV qui durent de quatre à neuf minutes chacune, on présente une recension de clips réalisés, entre autres, par des cinéastes comme Spike Jonze et Michel Gondry.

«L'idée de la réalité virtuelle vient de ses propres vidéoclips. La RV était la prochaine étape pour elle. C'était une façon pour elle d'être encore plus près du public», estime Paul Clay, du Manchester International Festival.

Mis à part Family, les RV Mouth Mantra - où l'on entre carrément dans la bouche de la chanteuse! - et Quicksand sortent du lot, utilisant toutes les possibilités sonores et visuelles de ce nouveau médium.

Björk a participé à toutes les étapes de création de ces expériences, de l'écriture à la direction artistique en passant par certaines programmations.

«C'est une artiste extraordinaire comme vous le savez et comme on peut le voir dans cette présentation, juge le producteur britannique. Rien ne l'arrête et elle veut tout essayer. Nous avons commencé à travailler avec elle en 2011.»

Les visiteurs peuvent aussi s'asseoir et jouer avec une dizaine d'applications pour tablette numérique fort bien réalisées qui sont autant de portes d'entrée dans l'univers de Biophilia, son album de 2011 qui a servi d'inspiration à tout le projet.

«Björk estime que le système scolaire manque totalement le bateau en musique. Cette partie de l'exposition est très importante pour elle», conclut Paul Clay.

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À DHC/ART (451 et 465, rue Saint-Jean), jusqu'au 12 novembre.

Photo Jesse Kanda, fournie par le Centre PHI

Photo tirée de la réalité virtuelle Mouth Mantra de Björk.