La très courue World Press Photo en est à sa 11e présentation à Montréal. Cette exposition qui fait le tour du monde a attiré 50 000 visiteurs l'an dernier et les organisateurs en attendent autant sinon plus cette année.

La présentation montréalaise de la WPP est « l'une des plus populaires dans le monde », note le producteur de l'événement Matthieu Rytz. 

L'exposition s'arrête chaque année dans une centaine de villes dans le monde. Ici, elle s'accompagne de quatre autres présentations, dont un reportage d'Anaïs Barbeau-Lavalette et de Guillaume Simoneau.

La WPP 2016 rassemble les 150 meilleures photos de presse de l'année 2015 réalisées par 41 photographes provenant de 21 pays. Des photos primées, mais plus encore, selon l'habituée de l'expo et porte-parole, Anaïs Barbeau-Lavalette.

« Chaque photo me raconte un film immense, dit-elle. J'en ressors avec une ou deux photos en tête autour desquelles je brode une histoire. C'est plus que les photos de l'année, cette exposition est très chargée. Ça nous rappelle la condition humaine. »

RÉUNIR LES EXTRÊMES

À l'avant-scène cette année, les réfugiés syriens, dont la photo de l'année de l'Australien Warren Richardson montrant un père qui fait passer son enfant sous les barbelés à la frontière serbo-hongroise.

En complément, la porte-parole et le photographe Guillaume Simoneau présentent d'ailleurs un reportage photographique, Je ne viens pas de l'espace, traitant de l'accueil des réfugiés syriens à Montréal.

Certaines photos de l'exposition ont évidemment fait le tour du monde, mais les meilleures d'entre elles continuent de nous hanter longtemps.

« En photojournalisme, il y a de l'information, du témoignage, mais celles qui ressortent sont celles qui possèdent un point de vue, un regard personnel, donc une émotion », estime le président du jury international, Francis Kohn de l'Agence France-Presse.

« Il y a des photos que j'ai de la difficulté à regarder, comme celles d'enfants de la guerre ou maltraités, mais, à côté, on retrouve aussi une photo d'enfants au Brésil qui se baignent et semblent tomber du ciel. La World Press réunit les extrêmes », ajoute Anaïs Barbeau-Lavalette.

En plus, cette année, le Festival du nouveau cinéma y présente des courts métrages, RDI des reportages de ses correspondants internationaux et OXFAM, une expo sur les paradis fiscaux. Pas jojo, mais nécessaire.

« Les gens, parfois, sortent très touchés par ce qu'ils ont vu, alors ils sortent et voient le fleuve. Le lieu est donc parfait », conclut Matthieu Rytz.

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La WPP 2016 est présenté au marché Bonsecours jusqu'au 2 octobre, de 10 h à 22 h du dimanche au mercredi et de 10 h à minuit du jeudi au samedi.