Une étonnante saga judiciaire autour d'un tableau faussement attribué au peintre Peter Doig par un Canadien vient de se conclure, mardi. Un juge de Chicago a conclu qu'il s'agissait d'un malentendu sur l'identité d'une personne.

La peinture signée «Pete Doige 76» représente un paysage désertique dans lequel se trouve un étang. Le plaignant dans cette cause, Robert Fletcher - originaire de Sault-Sainte-Marie, en Ontario - avait fait l'acquisition de cette oeuvre pour la somme de 100 $, il y a une quarantaine d'années.

M. Fletcher était alors agent correctionnel dans un établissement carcéral de Thunder Bay, en Ontario. Un certain détenu prénommé Peter Doige avait peint la toile en 1979 dans un atelier offert dans la prison. Ce dernier est décédé en 2012.

L'artiste britannique Peter Doig, qui a vécu à Toronto il y a plusieurs décennies, avait précédemment démenti être l'auteur de cette oeuvre. L'avocat de M. Fletcher, qui est âgé aujourd'hui de 62 ans, plaidait que le peintre niait la paternité de la peinture afin de cacher son passé criminel.

Joint par La Presse canadienne, mardi, M. Fletcher s'est dit déçu et toujours convaincu que sa peinture était une oeuvre originale du célèbre peintre britannique. Bien qu'il songe à interjeter appel, il n'était pas en mesure de confirmer qu'il aura suffisamment d'argent pour poursuivre son combat judiciaire qui lui a déjà coûté des centaines de milliers de dollars.

Un juge américain de Chicago, Gary Feinerman, a déclaré mardi que les éléments de preuve démontrent que l'artiste Peter Doig n'aurait pas pu se trouver dans la prison en question au moment où la peinture a été réalisée.

Un album de photographies annoté présenté en Cour montre M. Doig - aujourd'hui âgé de 57 ans - dans une école secondaire de Toronto.

L'avocat de M. Fletcher, William Zieske, a pour sa part qualifié la décision du juge d'«incorrecte».