Le 9 novembre prochain s'ouvriront les portes du pavillon pour la Paix Michal-et-Renata-Hornstein du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM). Avant d'accueillir la grande collection Hornstein de maîtres anciens et des activités d'éducation et d'art-thérapie, le musée a reçu les médias, hier, pour présenter ce nouvel écrin culturel qui marquera avec faste le 375e anniversaire de Montréal.

Architecture

Construit en consortium par Atelier TAG et Jodoin Lamarre Pratte architectes au coût de 25 millions, le pavillon pour la Paix a une « architecture simple », a dit hier Paul Lavallée, directeur de l'administration du MBAM et responsable des travaux. Formé de deux volumes, il est en béton, verre, aluminium et bois. Aéré, il sera apaisant dans les grandes salles d'exposition et énergisant quand on circulera près du mur vitré de la façade donnant rue Bishop. Les boiseries, l'escalier principal et le plancher sont faits d'un doux chêne clair venu des États-Unis « mais traité au Québec », a dit Paul Lavallée. Les marches de l'escalier sont en granite gris foncé de type Jet Mist, provenant de l'État de New York. 

Arts avec vues

Aligné sur les maisons victoriennes voisines, le nouveau pavillon comprend des espaces fluides, relaxants et très ouverts, a expliqué Nathalie Bondil, directrice générale du MBAM. « Ce ne sera pas un pavillon coffre-fort mais un temple, dit-elle, ouvert sur l'extérieur et la diversité, ancré dans sa communauté, et offrant des espaces de contemplation et de jeux à tous les niveaux ». Connexes aux salles d'exposition, des salons confortables seront créés pour permettre aux visiteurs de lire, de se reposer ou de contempler le mont Royal ou le fleuve Saint-Laurent. « Ces salons seront des poumons sur la ville », ajoute Nathalie Bondil.

Altruisme

La collection de 75 oeuvres de maîtres anciens léguée généreusement par Michal et Renata Hornstein sera présentée aux deuxième, troisième et quatrième étages du nouveau pavillon, le dernier niveau ayant été financé par le mécène Michel de la Chenelière. Le deuxième étage sera consacré aux oeuvres du XVIIIsiècle, le troisième à celles du XVIIe et le quatrième aux oeuvres du Moyen Âge et de la Renaissance. La scénographie des salles d'exposition (20 m de largeur x 27 m de longueur x 4,7 m de hauteur) est en cours de réalisation pour accueillir « en grand » les exceptionnelles peintures de Joos de Momper, Pieter Claesz, Jan Steen, Jan Lievens ou encore Jacob van Ruisdael...

Aire des familles

Accessible par la rue Bishop, l'entrée du pavillon pour la Paix accueillera les jeunes visiteurs et les membres d'organismes communautaires après leur arrivée à un débarcadère sécuritaire pour autobus. La rue sera prochainement transformée pour devenir plus étroite, plus calme et plus artistique. Cette entrée mènera à l'Atelier international d'éducation et d'art-thérapie Michel de la Chenelière, un axe majeur de l'angle social du musée. Avec le nouveau pavillon, le MBAM passera de 7 à 12 ateliers éducatifs. Cette aire des familles, qui servira de carrefour multifonctionnel, recevra plus de 400 000 personnes par année au lieu des 307 000 actuels.

Ateliers

Au sous-sol, réservé à l'Atelier international d'éducation et d'art-thérapie Michel de la Chenelière, se trouveront des ateliers, des vestiaires et une salle à manger. Première mondiale dans un musée, deux espaces seront réservés à l'art-thérapie. L'un pour des projets de recherche clinique et une salle de consultation pour des médecins et art-thérapeutes et l'autre pour des projets en partenariat avec l'Université Concordia. Le plafond de ce niveau intègre des structures architecturales coniques pourvues de tissu afin de minimiser la réverbération du son. Le collectif MU créera des fresques urbaines sur les murs de cette zone consacrée au travail d'enracinement communautaire et identitaire du musée.

Artistes

Pour créer des liens avec les maîtres anciens, Nathalie Bondil réalisera un Sentier de la Paix contemporain qui unira cinq oeuvres permanentes installées à tous les étages. Gagnant du concours du 1 %, l'artiste Patrick Beaulieu placera son oeuvre dans l'aire des familles. Celles des quatre autres artistes du concours, Patrick Coutu, Roberto Pellegrinuzzi, Yannick Pouliot et Martha Townsend, seront intégrées à ce sentier. Surplombant un large espace du 3étage surnommé « la plage » et ouvert en porte-à-faux au-dessus de la rue Bishop, la sculpture en verre Noeud Pivoine, de Jean-Michel Othoniel, adresse déjà à la métropole un message de paix et d'ouverture. « L'intelligence du sensible », suggère Nathalie Bondil.

Photo Marc Cramer, fournie par le Musée des beaux-arts de Montréal

Photographié de nuit de la rue Bishop, le pavillon pour la Paix Michal et Renata Hornstein sera ouvert au public le 9 novembre prochain.

Photo Patrick Sanfaçon, La Presse

Le pavillon est revêtu d’une dentelle d’aluminium conçue pour mettre en valeur les volumes des deux corps qui le constituent.